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Europe : politique

Européennes : Christine Boutin dévoile le nom de 4 candidats de sa liste Force Vie

Il s'agit de Tobias Teuscher dans le Nord, Antoine Renard dans l’Est, Jean-Claude Martinez dans le Sud-Ouest et elle-même en Île-de-France. Famille chrétienne a interviewé trois d'entre eux :

"Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la campagne des élections européennes ?
Christine Boutin : La France et l’Europe sont en train de perdre leurs valeurs. Une société individualiste, relativiste et matérialiste, dénuée de toute transcendance, émerge progressivement. Les personnes qui composent la liste Force Vie ne veulent pas que les valeurs judéo-chrétiennes soient abandonnées. Notre démarche collective veut au contraire redonner son identité à l’Europe et remettre l’homme au centre de toutes les décisions.
Antoine Renard : Nos convictions sont partagées par le plus grand nombre, mais aujourd’hui plus personne ne les proclame. Depuis quatre ans que je préside la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), j’ai vu un certain nombre de choses se passer ou ne pas se passer, se débattre ou ne pas se débattre au niveau de l’Union européenne. L’analogie avec la situation que nous avons connue en France l’année dernière me laisse penser, depuis un certain temps, que l’élection européenne est l’occasion de remettre les choses à l’endroit. L’Europe est susceptible de ré-intéresser les Français. Encore faut-il qu’ils aient face à eux une offre mue par des valeurs profondes.
Tobias Teuscher : L’Union européenne s’est construite avec le Marché commun, mais qui a envie de tomber amoureux d’un Marché commun ? Comment est-il possible de faire des lois chargées de promouvoir le bien commun si elles ne sont pas conditionnées par un fond d’âme ?

Cette élection sera donc celle des valeurs ?
Christine Boutin : Je suis convaincue que ces élections européennes seront le grand rendez-vous des convictions. Elles seront un moment de vérité. Aucune élection depuis 20 ans n’a posé cette question de fond : « Quelle est la valeur de l’homme ? » Aujourd’hui, nous voulons porter cette interrogation en la remettant au centre des préoccupations européennes et nationales. Chaque personne, quel que soit son état, est indispensable et nécessaire à l’ensemble. Nous voulons l’Europe, mais nous ne voulons pas être perdus dans le grand tout. Nous voulons l’identité de l’Europe, l’identité nationale, l’identité de la personne. Nous pensons que le moment est venu, et je l’attends depuis 30 ans, d’affirmer haut et fort ce sur quoi nous nous appuyons.

Nous voulons l’identité de l’Europe, l’identité nationale,
l’identité de la personne.

Est-ce à dire que le terrain des valeurs a été déserté par les groupes politiques ?
Tobias Teuscher : La culture du compromis est intrinsèque à l’Union européenne. Sur certaines questions, la négociation est nécessaire et incontournable. C’est le cas par exemple sur des points techniques. Par contre, sur les questions non négociables portant sur la dignité de la personne humaine et la vie, aucun compromis ne peut avoir lieu. Soit on gagne, soit on perd.
Christine Boutin : Les partis politiques français sont allés de recul en recul sur les valeurs fondamentales. Au point que nous sommes aujourd’hui arrivés au pied du mur. Il n’est plus possible de tergiverser. Chacun doit se positionner en choisissant dans quel camp il se situe. Notre offre – nouvelle, collective, faite d’individualités très diverses – est l’occasion pour nos concitoyens de dire : « Stop, ça suffit ». La dignité de l’homme est à prendre dans sa globalité, et non pas par morceaux.

Comptez-vous rejoindre un groupe parlementaire ou en créer un ?
Christine Boutin : Si les Français nous font confiance, nous avons l’intention de créer au Parlement européen un groupe qui défendra nos valeurs. Celui-ci nous permettra d’être mieux identifiés et de devenir une vraie force de proposition et de négociation. Nous avons déjà pris contact avec d’autres pays, mais tout dépendra bien entendu des résultats de l’élection.

Sans le soutien de partis politiques, votre liste a-t-elle les compétences nécessaires pour siéger au Parlement européen ?
Tobias Teuscher : Nous ne sommes pas de doux rêveurs. Notre équipe possède déjà une vraie connaissance des dossiers et des procédures et porte en son sein une vision intégrale de l’homme. Nous avons des chefs d’entreprise qui ont été pendant des décennies responsables du sort de l’industrie. Nous possédons dans nos rangs des techniciens qui connaissent déjà les institutions européennes et qui seront opérationnels tout de suite. Ces personnalités ont de surcroît un lien très fort avec la société civile organisée. La réussite de la mobilisation contre la résolution Estrela en est l’une des preuves.

Ne craignez-vous pas de déserter la scène politique nationale pour l’Europe alors que la France traverse une crise morale sans précédent ?
Christine Boutin : La France ne peut exister que dans un cadre européen. Face aux 7 milliards d’habitants dans le monde, les 65 millions de Français ne peuvent plus rester seuls. Chaque Français sent très bien que chaque décision prise par l’Union Européenne a des conséquences très directes sur sa vie. Si, au plan européen, les valeurs ne sont pas réaffirmées, elles seront fragilisées sur le plan national avec tous les risques que cela suppose.
Antoine Renard : Je n’imagine pas, selon le succès que rencontreront nos propositions, que notre vision politique n’ait pas à terme d’effet sur la vie politique française. Ce que nous allons dire n’appartient à aucun parti politique mais, au contraire, a vocation à leur permettre de se repositionner alors qu’ils sont aujourd’hui coincés dans des stratégies mal orientées.

Nous sommes un collectif des experts de la vie.

Votre discours n’est-il pas trop ambitieux par rapport à vos chances de victoire ?
Tobias Teuscher : Cette aventure nous enthousiasme, mais nous ne sommes pas naïfs. Nous avons conscience que nous n’aurons que quelques élus sur les 766 eurodéputés. Ce que nous pourrons faire malgré tout, c’est transférer notre enthousiasme pour trouver des partenaires dans d’autres États membres et mettre ainsi le levain dans la pâte.

Quelle sera votre ligne directrice pour la composition de vos listes ?
Christine Boutin : Notre démarche va dans le sens du renouvellement. Nos listes se composeront de jeunes, bien sûr, mais surtout d’hommes et de femmes de conviction.
Tobias Teuscher : Il est nécessaire d’œuvrer en France en faveur d’un renouvellement des décideurs politiques. Le Parlement européen ne doit pas servir de maison de retraite dorée pour des ministres déchus, comme Nadine Morano pour l’UMP. La droite n’a pas compris une chose essentielle : la France ne peut plus se laisser représenter dans les enceintes européennes par des troisièmes couteaux que l’on doit sortir de leur circonscription législative pour les placer à l’Europe. À Force Vie, nous ne sommes pas des soldats de partis réclamant des sièges pour se ranger en attendant un meilleur poste. Nous sommes un collectif des experts de la vie, dotés d’expériences et de compétences.

En dehors des questions sur la vie et la famille, votre liste émettra-t-elle des propositions dans d’autres domaines ?
Christine Boutin : Chaque circonscription donnera l’impulsion concernant son territoire. Mais tous les sujets qui touchent à l’Europe seront traités : l’euro, la défense, l’agriculture, la pêche, la dette… Nous serons particulièrement attentifs au problème de l’immigration et du regard que les Européens portent sur l’étranger. Notre projet est fondé sur cette réalité qu’est l’homme, cela implique de toucher à tous les sujets qui le concernent.
Antoine Renard : Nous développerons aussi une réflexion sur les institutions européennes et le principe de subsidiarité. Il suppose que l’homme qui a des droits les délègue à des autorités chargées de veiller au bien commun. Or, actuellement, ce principe fonctionne à l’envers en concentrant tous les droits dans des structures qui, progressivement, les délèguent."

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11 commentaires

  1. Il y a encore quelqu’un pour croire à Boutin?
    Elle n’est que la voiture balai de l’UMP à laquelle elle ira vite se rallier dès qu’on lui promettra un ministère ou autre hochet. Elle a déjà fait le coup de l’indépendance d’esprit et d’idées, c’est comme Sarko, on ne peut plus enfumer plusieurs fois les Français.
    Le FN ne vaut pas mieux avec sa retraite à 60 ans et son discours pro avortement.

  2. Pour obtenir 1 député européen, il faut que la liste présentée obtienne au moins 10 à 12% des voix. En dessous ce sera zéro élu.
    Alors pourquoi cette liste?
    Quelles sont les convictions européennes de Christine Boutin? Sont-elles en accord avec celles de Jean-Claude Martinez?
    Quel est donc l’intérêt de cette liste si ce n’est, sachant n’obtenir aucun député, rogner toujours plus de voix sur l’unique “gros” pourvoyeur, le Front National.
    Bref, un attrape-nigauds de plus. Bien désolant.

  3. “La France ne peut exister que dans un cadre européen” ?
    Mme Boutin ne s’arrange pas …

  4. ” Chaque Français sent très bien que chaque décision prise par l’Union Européenne a des conséquences très directes sur sa vie ”
    C’est justement ce qu’il convient de faire cesser. Sinon, à quoi bon parler de subsidiarité ?

  5. Dame Boutin parlant de convictions (toujours fortes n’est-ce pas?), de désintéressement (toujours entier voire complet), c’est croire en la riziculture en plein Sahara.
    A défaut de miracle, on y trouve des mirages.

  6. La particularité de cette liste est d’être la plus proche – et de loin – de ce que demande la Doctrine Sociale de l’Eglise.
    Dès lors, comment lui reprocher d’exister ?
    Je suis donc écoeuré que les 4 contributions précédent la mienne soient toutes critiques, allant du dédain au mépris … Vous gardez les mains propres, Messieurs, mais vous n’avez pas de mains, aurait dit Péguy.
    Ces esprits qui ne voient dans une initiative politique que ce qui est critiquable, et qui donc dévaluent ce qui va pourtant objectivement dans le bon sens (même si c’est mélangé avec d’autres choses, moins bonnes voire mauvaises, comment faire autrement dans le vrai monde ?) sont profondément défaitistes.
    Ils donnent encore raison à Herriot : il y a donc une malédiction sur ce peuple, qui se sent mal dès qu’il ne peut se rouler dans la zizanie ?
    Quant à l’objection que cela enlèverait du poids à la liste concurrente du Front,elle est acceptable. On peut répondre que : a) il y a les municipales pour voter (et faire voter) FN ; b) si la liste Boutin récupère une partie de ce vote et fait un score honorable (même sans élu), cela donnera à réfléchir à la nouvelle direction du FN, qui en prend trop à son aise (litote) avec les points non négociables de la DSE : ainsi ce qu’a dit Philippot sur l’avortement (cf. la récente loi espagnole) pourrait se trouver dans la bouche de n’importe quel politicien de l’UMPS.
    Bref, je souhaite que cette liste Boutin (dont j’apprend l’existence par le SB, merci Louise) ait des élus, pour leur action bénéfique (c’est grâce à l’un qu’Estrela a été repoussé), sans compter que cela donnera à penser au monde politique dans son ensemble et à la mafia médiatique.
    Mon voeu pour 2014 : tous les hommes de bonne volonté aient un sens solide du bien commun, et le désir de le faire prévaloir (davantage que leurs propres idées). Humilité, magnanimité, générosité.

  7. Et quand Christine Boutin compte-elle exclure du PCD le(s) pro-mort qui gravitent autour du pauvre Vincent Lambert ????

  8. Les parlementaires européens ne servent à rien: ce sont les commissaires européens (non élus) qui décident de tout au mépris des peuples. Il n’est pas besoin d’être juriste pour le savoir… Il suffit de lire la presse.
    Aux européennes, je vais à la pêche.

  9. @ Trophyme
    Vous auriez raison… si on ne connaissait pas madame Boutin. On ne donne pas de l’eau à un âne qui n’a pas soif…
    Ce n’est pas en revêtant l’habit qu’on devient religieux… ou dit autrement : on reconnait l’arbre à ses fruits… Pour le moment, madame Boutin a clairement un bilan en sa défaveur…
    Pourquoi lui donner notre vote alors qu’elle nous a déjà clairement trompé ?
    Qu’elle fasse partie d’un gouvernement et nous prouve le contraire : alors, elle retrouvera de la crédibilité.
    Aujourd’hui, elle est aussi crédible pour moi que Besancenot. En tant qu’acteur de la Doctrine Sociale de l’Église en tout cas.

  10. Tout d’abord une rectification pour le SB : il n’y aura pas 1 liste nationale, mais des listes par regroupement de régions.
    @ Trophyme
    Vous semblez ignorer que la liste BOUTIN est plus éloignée de la DSE que la liste FN. Parce que sans la souveraineté des peuples que l’eurofédéralisme admis par Mme Boutin veut supprimer, il n’y a plus de responsabilité et de liberté de choix : comme la CE est abortive, homophole et transgenre, autant qu’anti famille, vouloir cette Europe c’est vouloir sson idéologie.
    Mme Boutin dit donc n’importe quoi : elle disait déjà dans les années 90 que l’Europe nous protégerait de plus d’avortement et des dérives dans le domaine du respect de la vie et de la famille……..
    Certains au FN sont parfois ambigus, mais le projet de ce parti est de conserver à la France sa souveraineté : sans cette condition de l’ordre du naturel, il ne pourra pas y avoir de reconquête législative sur la morale naturelle.
    M. Phelippot disait simplement que les médias français et espagnols peut-être utilisent le thème de l’avortement et de Dieudonné comme un dérivatif pour ne pas aborder d’autres thèmes fondamentaux, comme celui en effet du remplacement de population et de la souveraineté : sans peuple français et sans souveraineté législative et juridique comment croire à la lutte pour la Culture de la Vie ? La politique ce n’est pas seulement la théorie parfaite des principes, mais leur application concrète dans la réalité actuelle.
    En ce sens Mme BOUTIN est à cent coudées en dessous du FN sur le plan politique. Y compris sur les sujets dits de ”société” : quant se lie les mains derrière le dos, on ne se présente pas l’arène. Faire du moralisme ce n’est pas être moral en politique : se dire catholique ne suffit pas à faire une politique cohérente pour ce qui est de la morale naturelle.

  11. @ Jean Théis
    La citation que vous avez relevé dans le discours de cette dame, c’est du Giscard, le bonhomme de la fameuse “Constitution européenne”. Quand il était président de la République, il nous sortait le même pauvre argument à deux balles.
    La Suisse n’a pas besoin de l’Europe pour exister, sa richesse réelle vaut tous les fonctionnaires bruxellois.

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