Nous avons déjà mentionné les deux réactions de Mgr Dominique Rey (ici et ici) ainsi que celle de Mgr Aubry. Il convient de signaler également l’entretien du Cardinal Philippe Barbarin dans Aujourd’hui en France reproduit sur le site de la CEF :
"Il faut rendre hommage à la médecine et au personnel soignant qui fait le maximum pour diminuer la souffrance des malades. Ceux-ci ont besoin de notre compassion, de notre présence et d’une infinie délicatesse, pleine de silence et de respect. Mais il ne faut jamais légiférer sous le choc de l’émotion. La loi Léonetti a été votée à l’unanimité par le Parlement. Au lieu de reconnaître un droit à donner la mort comme en Belgique ou en Hollande, nous accompagnons les malades jusqu’au terme de leur parcours, en luttant avec eux contre la souffrance. Mais personne n’a le droit de donner la mort. Cette loi a ouvert une «voie française» qui inspire plusieurs de nos voisins".
Ainsi que le long communiqué de Mgr Roland Minnerath, archévêque de Dijon (diocèse de Chantal Sébire), dont voici un extrait :
"On prétend que la dignité d’une personne serait diminuée en proportion de sa dégradation physique ou psychique. Mais la dignité n’est pas une variable, fonction de notre état de santé physique ou mental, de notre âge, de notre fortune, de notre culture ou de n’importe quoi. La dignité nous est donnée avec la vie, elle est inaliénable. Il ne nous appartient pas de décider qui est digne de vivre, ou qui est digne d’être considéré comme une personne humaine. La dignité doit toujours être respectée.
Devant une maladie incurable, on doit rappeler les éléments de discernement qui peuvent conduire à :
- soulager la douleur par les soins palliatifs, même si les analgésiques peuvent amoindrir la conscience de soi et abréger la vie,
- interrompre un traitement curatif sans espoir de guérison,
- éviter tout acharnement thérapeutique.
Dans ces critères apparaît le souci de soulager, d’accompagner la personne, d’éviter la douleur. Cette attitude est bien différente de celle qui consiste à décider du moment de la mort et à la donner. […] Parler d’une « exception d’euthanasie », c’est ouvrir une brèche non seulement dans la déontologie médicale universelle, mais dans la notion même de l’indisponibilité de la vie humaine. Il faut s’attaquer à la douleur, pas à la vie. Avec affection et compassion, dans l’écoute et l’espérance."
Le blog Eglise et société, lettre du diocèse de Dijon sur les rapports entre l’Eglise et la société, aborde également le sujet (colonne de droite).