C’est en termes clairs que l’épiscopat canadien a commenté l’adoption par le Parlement puis par le Sénat canadien d’un texte de loi autorisant l’aide médicale à mourir. Après plusieurs semaines de débat politiques, le Canada a en effet rejoint lundi le club des pays favorables à une mort aidée par les médecins. Et l’archevêque de Toronto déclare craindre des abus, des dérapages, et des risques d’élargissement de la loi comme cela s’est produit dans d’autres pays ayant légalisé l’euthanasie.
Le cardinal Thomas Collins invite la société canadienne à s’interroger sur la différence fondamentale qui existe entre mourir et être tué ainsi que sur l’importance de l’interdépendance. La dignité d’une personne ne peut être réduite à son autonomie, à sa capacité à fonctionner selon des standards de prestation. L’archevêque de Toronto plaide une fois encore en faveur du développement des soins palliatifs auxquels n’ont accès à l’heure actuelle que 30% des malades canadiens. Il souhaite que les professionnels de santé pourront suivre leur conscience et refuser ce service.
Mgr Noël Simard, responsable de ce dossier pour la Conférence des évêques catholiques du Canada pense que le droit à l’euthanasie va devenir un devoir et que cela va mettre beaucoup de pressions sur les personnes âgées et les plus vulnérables. Il redoute aussi une baisse de subventions consacrées aux soins palliatifs. Il faut éliminer la souffrance, mais pas la personne qui souffre.