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Culture de mort : Euthanasie

Euthanasie : un langage manipulé pour susciter l’adhésion. Un projet de loi est inspiré par l’esprit du mensonge

Euthanasie : un langage manipulé pour susciter l’adhésion. Un projet de loi est inspiré par l’esprit du mensonge

De Thibaud Collin dans L’Appel de Chartres :

Comme toujours, en effet, dans ce type de loi « sociétale » et permissive subvertissant la loi morale naturelle, le langage est manipulé pour susciter l’adhésion du plus grand nombre jusqu’alors réticent ou en tout cas dubitatif sur la prétendue « avancée » que représenterait une telle loi. Ici il y a deux expressions qui ne cessent de revenir pour présenter un tel projet mortifère : « aide à mourir » et « suicide assisté ». Aider et assister sont des verbes qui ont un sens spontanément mélioratif. Les accoler à « mort » et à « suicide » permet d’adoucir et même de bonifier la perception de ces des deux terribles réalités. En effet, aider est une activité formellement altruiste. L’aide est « l’action d’intervenir en faveur d’une personne en joignant ses efforts aux siens. » (Le petit Robert). Et assister, quasi synonyme d’aider, signifie « seconder quelqu’un dans sa tâche ou ses fonctions » (idem). Aider ou assister implique donc d’entrer dans l’intention d’une personne pour lui permettre de réaliser un bien qui est l’objet de cette intention. Ce bien, la tradition philosophique nous l’apprend à la suite d’Aristote, est toujours ce qui apparaît au sujet agissant, à tort ou à raison, comme désirable. Personne en effet ne pose un acte en vue d’un mal voulu en tant que mal. Mais la question morale naît du questionnement sur la nature réelle de ce qui apparaît subjectivement comme un bien. Est-ce un vrai bien ou au contraire un bien apparent, c’est-à-dire un mal objectif apparaissant illusoirement comme un bien ? La question sur la vérité du bien est le cœur du discernement moral.

Autant dire que la question est récusée au nom du relativisme éthique et anthropologique. Chacun serait la mesure de ce qui lui semble être bon pour lui-même. Dès lors, la question est la suivante : ce subjectivisme peut-il devenir la source d’un droit objectif opposable à un tiers quelconque qui, à ce titre, devrait entrer dans la poursuite de ce « bien » ? L’hypothétique devoir de la société, représentée par le tiers, peut-il être fondé sur un « droit » strictement subjectif ? La réponse est non car ce « droit » n’en est justement pas un. On peut très bien comprendre qu’une personne en fin de vie, souffrant et ne voyant pas le sens d’une telle souffrance, puisse concevoir sa propre mort comme un bien, identifié à un soulagement, et veuille la soustraire au déploiement de l’ordre naturel. Mais une telle perception est-elle source d’un droit exigeant d’autrui le devoir de l’honorer ? Il n’en est rien ! Rappelons que le droit est l’objet de la vertu de justice puisque celle-ci consiste à rendre à chacun ce qui lui revient objectivement dans telle ou telle situation de vie. De quoi une personne souffrante et désespérée a-t-elle en vérité besoin ? D’être aimée, soulagée et accompagnée pour vivre pleinement les derniers temps de sa vie jusqu’à sa mort naturelle. En effet, la vie humaine est un bien fondamental et c’est d’ailleurs à ce titre qu’elle est l’objet du premier droit, en l’occurrence le droit à la vie. Conditionner la vie d’une personne à son bon vouloir et/ou à son état intérieur de détresse consiste ipso facto à remettre en cause l’objectivité du droit à la vie. Utiliser la rhétorique de l’aide et de l’assistance pour rendre empathique une telle transgression de la loi fondamentale de toute société humaine est la manifestation qu’un tel projet de loi est inspiré par l’esprit du mensonge.

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