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Bioéthique

Extension de la PMA : à quoi ont servi les Etats généraux de la bioéthique ?

Extension de la PMA : à quoi ont servi les Etats généraux de la bioéthique ?

Dans un courrier signé par son Chef de cabinet en date du 8 juillet, Emmanuel Macron répond indirectement à la lettre ouverte que lui avait adressée La Manif Pour Tous au lendemain du discours de politique générale du Premier Ministre le 12 juin. Dans ce courrier, il est précisé que

« la préparation du projet de loi relatif à la bioéthique a été précédée par l’organisation en 2018 d’Etats généraux de la bioéthique ayant permis une expression ouverte des différents points de vue. »

Il est également souligné que

« Monsieur Emmanuel Macron a insisté sur l’importance de permettre à chacun de s’exprimer, dans un climat apaisé. »

La Manif Pour Tous s’interroge sur la prise en compte des conclusions des Etats généraux de la bioéthique et des engagements préalables du Président de la République lorsqu’il était candidat. Ce dernier s’était seulement déclaré favorable à titre personnel à une évolution des conditions d’accès à la PMA à la condition expresse qu’elle soit soutenue par un large consensus. Or, le Président du CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) a souligné lui-même l’absence de consensus sur cette question en commentant les conclusions des Etats généraux de la bioéthique.

(Source : Le Monde, 5 juin 2018)

Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, interroge :

« A quoi ont servi les Etats généraux de la bioéthique ? » « On ne peut pas ouvrir un débat citoyen et ne pas prendre en compte ses conclusions. C’est au mieux méprisant, voire malhonnête. Ce n’est pas un élément favorable à un débat ou à un climat apaisés sur des questions aussi sensibles. »

Pourquoi organiser des états généraux, c’est-à-dire un grand débat national avec une plateforme internet, des réunions publiques et des auditions organisées au plan local et national ? Pourquoi dépenser de l’argent public et faire perdre leur temps à des dizaines de milliers de Français ? A l’évidence, on ne participe pas à une consultation juste pour s’exprimer, mais bien pour que les conclusions des débats soient prises en compte. Or, précisément, la conclusion des Etats généraux de la bioéthique, c’est que plus de 80% des participants sont favorables au statu quo sur l’encadrement de la PMA, comme il est encore possible de le voir sur le site internet officiel des Etats généraux de la bioéthique.

« L’encadrement actuel de la PMA est pragmatique et répond à des critères médicaux. Il faut d’ailleurs préciser que la PMA n’est pas ouverte à toutes les femmes en couple avec un homme, mais à toutes les femmes en couple avec un homme et ayant des difficultés médicalement constatées pour avoir un enfant ou avec un risque médical majeur de transmission d’une maladie entre la mère et l’enfant durant la grossesse ».

Les brefs « éléments de langage » du courrier de la Présidence de la République ne constituent pas une réponse à la Lettre ouverte du mouvement social, laquelle aborde point par point les enjeux politiques et de fonds :

  • que pense le Président du fait que l’encadrement de la PMA ne met pas en jeu l’égalité, comme l’a expliqué le Conseil d’Etat ?
  • Pense-t-il qu’un père, que l’amour et l’admiration d’un père pour son enfant, est sans importance pour celui-ci ?
  • Comment pense-t-il que la France pourvoira en gamètes les femmes seules et en couple puisque 100% en auront besoin et qu’il n’y en a déjà pas suffisamment aujourd’hui ?
  • Est-il résigné à l’idée que la France se mettre à acheter des gamètes aux pays qui en font commerce comme tous les pays qui ont étendu la PMA ?
  • Pense-t-il que la finalité de la médecine est de réaliser nos désirs individuels ?…

Le projet de loi dit « bioéthique » est en réalité un véritable projet « de société » qui entend dessiner collectivement le monde que nous voulons pour demain, pour nos enfants et nos petits-enfants. Aussi, conscient des enjeux et du contexte actuel qui traduit depuis des mois une inquiétude sur la disparition progressive du lien social au cœur de notre société, La Manif Pour Tous a renouvelé par courrier sa demande de rendez-vous avec le Président de la République qui reste toujours sourd à y répondre favorablement, alors qu’il échange régulièrement avec des associations militantes en faveur de la PMA sans père et de la GPA. Le dialogue « serein et apaisé » ne se décrète pas, il a lieu effectivement ou ce ne sont que des mots creux. Il se construit par des actes et par les prises en compte des conclusions des récents débats publics dans lesquels la société civile a pu faire entendre sa voix et sa différence.

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