Extrait de l'éditorial de Christophe Geffroy dans La Nef du mois de juin :
"(…) les orientations de ce pontificat restent inchangées – orientations pas toujours bien perçues au demeurant par les analyses lues ici ou là à l’occasion du cinquième anniversaire de son élection –, comme le voyage au Portugal l’a montré sur au moins deux points importants :
Le premier est le constant souci de Benoît XVI « de rendre Dieu présent en ce monde et ouvrir aux hommes l’accès à Dieu », pour reprendre les justes termes du cardinal Ruini. À Fatima, le pape a insisté sur cet aspect qui est, en nos pays de vieille Europe rongés par le matérialisme, le sécularisme et le relativisme, d’une extrême urgence (…) Et pour cette mission, il en appelle à l’engagement des laïcs qui ont la charge de la Cité temporelle (…)
Le second est interne à l’Église et consiste à recevoir le Concile Vatican II dans une « herméneutique de la réforme, du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Église » (…)
Ce souci de réconcilier le passé et le présent, Benoît XVI l’applique également à la liturgie, domaine qui, dans les années post-conciliaires, a connu les bouleversements les plus brutaux. C’est pourquoi le pape s’élève contre une pratique de la liturgie actuelle en complète rupture avec celle d’hier, rupture dont on peut se demander parfois si beaucoup ne s’en satisfont pas, de manière à ce qu’il demeure un fossé infranchissable entre les deux formes du même rite romain, ce qui permet de refuser les « enrichissements mutuels » prônés par Benoît XVI, les uns pouvant ainsi continuer à « bricoler » leur propre façon de célébrer, les autres figeant une forme jugée intouchable. Quand il sera possible de célébrer la forme ordinaire de façon orientée, en latin et chantée en grégorien, un grand pas aura été fait pour préparer les esprits à la « réforme de la réforme »…"
senex
“Les uns …et les autres figeant une forme jugée intouchable”.Apparemment il y a de la “discontinuité” dans l’air…
La dite forme “figée” revient en force justement parce qu’elle est intouchable,c’est à dire parfaite.C’est Un saint Pape, Pie V, qui l’a ainsi définie.
Les tradis ne sont pas des amateurs de surgelés…
Mingdi
Et toujours cette rage hégelienne de vouloir parvenir à une synthèse, perinde ac cadaver. Thèse, antithèse, et synthèse. Non, non, Bugnini n’est pas mort. Tel le phénix renaissant de ses cendres, ou robocop récupérant ses boulons, il sévit toujours, avec sa cohorte d’anges déchus. La réforme de la réforme de la réforme … Série non convergente. Et puis il y a les impropères, et puis il ya les préfaces, et puis, et puis, et puis. La messe de Saint Pie V nous convient parfaitement. Quo primum!