Au cours de l'audience générale ce matin, Benoît XVI a commenté le livre de l'Apocalypse. Extraits :
"[…] L’Eglise vit dans l’histoire, elle ne se replie pas sur elle-même
mais elle affronte courageusement son chemin parmi les difficultés et
les souffrances, affirmant avec force qu’en définitive, le mal n’est pas
vainqueur du bien, l’obscurité ne ternit pas la splendeur de Dieu.
C’est un point important pour nous : en tant que chrétiens, nous ne
pouvons pas être pessimistes ; nous savons bien que, sur le chemin de
notre vie, nous rencontrons souvent la violence, le mensonge, la haine,
la persécution, mais cela ne nous décourage pas. Et surtout, l’Eglise
nous apprend à voir les signes de Dieu, sa présence et son action, et à
être nous-mêmes des lumières qui reflètent le bien et diffusent
l’espérance, et qui indiquent que la victoire appartient à Dieu.[…] Mais
ce renouveau est avant tout un don à demander. Et nous trouvons ici un
autre élément qui doit caractériser la prière : implorer du Seigneur
avec insistance que son Royaume vienne, que l’homme ait un cœur docile à
la seigneurie de Dieu, que ce soit sa volonté qui oriente notre vie et
celle du monde. Dans la vision de l’Apocalypse, cette prière de demande
est représentée par un détail important : « les vingt-quatre
vieillards » et « les quatre vivants » tiennent à la main, avec la harpe
qui accompagne leur chant, « des coupes d’or pleines de parfums » (Ap
5,8a) qui, sont, comme cela nous est expliqué, « les prières des
saints » (5,8a), c’est-à-dire de ceux qui ont déjà rejoint Dieu, mais
aussi de nous tous qui sommes en chemin. Et nous voyons que, devant le
trône de Dieu, un ange tient à la main une pelle en or dans laquelle il
met continuellement les graines d’encens, c’est-à-dire nos prières, dont
le parfum agréable est offert avec les prières qui montent devant Dieu
(cf. Ap 8,1-4).C’est un symbole qui nous dit que toutes nos prières, avec leurs
limites, la fatigue, la pauvreté, l’aridité, les imperfections qui
peuvent être les nôtres, sont comme purifiées et rejoignent le cœur de
Dieu. Nous devons donc avoir la certitude qu’il n’existe pas de prières
superflues ou inutiles ; aucune n’est perdue. Et elles trouvent une
réponse, même si celle-ci est parfois mystérieuse, parce que Dieu est
amour et miséricorde infinie. L’ange, écrit Jean, « saisit la pelle et
l'emplit du feu de l'autel qu'il jeta sur la terre. Ce furent alors des
tonnerres, des voix et des éclairs, et tout trembla ». Cette image
signifie que Dieu n’est pas insensible à nos supplications, il
intervient en faisant sentir sa puissance et entendre sa voix sur la
terre, il fait trembler et bouleverse le système du Malin. Souvent, face
au mal, on a la sensation de ne rien pouvoir faire, mais c’est
justement notre prière qui est la première réponse, et la plus efficace,
que nous pouvons donner et qui fortifie notre engagement quotidien à
propager le bien. La puissance de Dieu rend notre faiblesse féconde
(cf. Rm 8,26-27). […]"