Famille chrétienne a décidé d'interroger cette semaine sur son site les 5 principaux candidats "sur des points non négociables aux yeux des catholiques". Le premier à être interrogé est Nicolas Sarkozy. Prouvant une fois de plus sa forte capacité à communiquer devant un auditoire choisi, le candidat-président arrive à défendre un bilan et des idées négatives (travail dominical, aggravation des lois bioéthiques, officialisation en mairie des unions homosexuelles) tout en disant les mots que les catholiques veulent entendre. Extraits :
"(…) la loi Maillé – qui a été votée en 2009 – me semble parfaitement adaptée. Elle maintient le repos dominical comme un principe général et prévoit un certain nombre de dérogations à cette règle (…) Dans tous les cas, le travail du dimanche doit se faire uniquement sur la base du volontariat et d’un doublement du salaire horaire (…). Le repos du dimanche est non seulement un droit, mais une réalité culturelle profondément ancrée qu’il n’est pas question de remettre en question (…)"
"L’enseignement libre est une richesse pour l’école de la République (…) Je ne pense pas que le chèque éducation soit nécessaire. C’est un fait que l’enseignement libre sous contrat n’est possible que grâce aux financements publics. Les écoles hors contrat sont extrêmement minoritaires en France, moins de 500, pour la bonne et simple raison que notre système, malgré ses défauts, fonctionne bien et assure l’éducation de nos enfants (…)"
"J’ai dit clairement que je me refusais à l’instauration d’un mariage pour les couples de même sexe, car je ne veux pas déstabiliser juridiquement la famille, ni ouvrir un droit à l’adoption pour ces couples. En revanche, je peux parfaitement comprendre qu’un couple homosexuel souhaite donner une visibilité à son union. Le Pacs existe, je ne vois donc pas d’objection à ce que sa signature prenne une forme plus solennelle dans la mesure où cela n’a aucune conséquence juridique (…)"
"La recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires est une question qui a été largement débattue au Parlement lors du réexamen de la loi de bioéthique en 2011. Nous avons souhaité maintenir le principe d’interdiction tout en assortissant celui-ci de dérogations qui peuvent être accordées en fonction de l’intérêt et de la faisabilité de la recherche (…)"
On pourra lire l'intégralité de cet habile entretien ici. On n’y trouvera malheureusement aucune question sur le thème de l'avortement qui est pourtant l'entrave principale à la défense du premier des points non négociables, le respect de la vie, et dont la famille politique de Nicolas Sarkozy porte une grave responsabilité dans notre pays.
Antoine Vaudey
J’avoue que cette histoire de points non négociables me laisse perplexe :
à quoi peut bien servir d’interroger les candidats sur lesdits points alors que l’on connaît déjà leurs idées sur le sujet ?
À leur fournir l’occasion de nous faire une promesse dont on sait pertinemment qu’elle ne sera pas tenue ?
Ou à ne pas prendre parti ouvertement pour ou contre l’un ou l’autre de ces candidats et voter en catimini pour celui dont on croit qu’il est “moins pire ” que son concurrent ?
PG
@ Antoine VAUDEY
C’est la règle en démocratie : le candidat s’exprime. A l’électeur averti ou sensibilisé sur certains points, comme les PNN, de comprendre.
Là ce qui est compréhensible, c’est qu’en éliminant le sujet de l’avortement, Famille Chrétienne gomme ce qui gêne le plus le candidat des propriétaires du journal, qui est N. SARKOZY, comme en 2007. Comme Marine LE PEN, qui a réintroduit ce sujet comme thème politique, attire des votes catholiques, on ne pose plus la question aux candidats, afin de ne pas gêner N. SARKOZY.
C’est de la manipulation des lecteurs, sur un sujet pourtant crucial ; en 2007 Famille Chrétienne avait tenté, à partir d’un membre de phrase, de faire passer JM LP pour un partisan de l’euthanasie durant toute la campagne, alors que plusieurs fois ensuite, il avait redit son refus total.
C’est ainsi que le christianisme devient une activité boutiquière comme une autre. Il y a des hebdos sur l’économie, ou le management, ou les questions sociales, et il y a FC et les maisons d’édition connnexes, qui ignorent totalement la Tradition. C’est ainsi. Quand on le sait, on fait des économies on n’étant plus client.