C’est symptomatique du fonctionnement de la presse française : tous les médias ont annoncé hier soir l’arrestation à Glasgow de Xavier Dupont de Ligonnès, l’homme suspecté du meurtre de cinq membres de sa famille début avril 2011. Et ils en faisaient leur une ce matin :
Or on apprend aujourd’hui que les tests ADN de l’individu arrêté à Glasgow sont négatifs : il n’est pas Xavier Dupont de Ligonnès. Par ailleurs, seuls cinq points caractéristiques sur treize ont été constatés suite à la comparaison des empreintes digitales réalisées par la police écossaise. L’individu arrêté paraissait bien plus âgé qu’un homme de 58 ans. La perquisition menée vendredi soir dans une maison de Limay (Yvelines), dont l’adresse figurait sur le passeport de l’homme arrêté, a renforcé la piste d’une erreur de personne.
Des disparités corroborées par les voisins du suspect :
« Ça fait 30 ans que je le connais. J’ai acheté ma maison en 1989, c’est là qu’on s’est connu. C’est complètement aberrant. Sa femme est en contact avec un policier écossais, elle ne sait pas où il est ».
Après avoir tué femme et enfants, Xavier Dupont de Ligonnes a fait une nouvelle victime : le peu de crédibilité qu’il restait aux journalistes français. A moins que les médias se disputent âprement le prochain bobard d’or ?
Ces mêmes médias qui ont beau jeu de dénoncer les “fakes news” des réseaux alternatifs :
C’est très révélateur du système Français. L’information est très centralisée et distribuée principalement par l’AFP (qui avait annoncé la mort de Martin Bouygues). Selon une consultation citoyenne, intitulée « Comment les médias peuvent améliorer la société ? », « Privilégier un traitement moins rapide et plus approfondi de l’information », est la première des neuf priorités qui ressort. Les internautes demandent ensuite « plus d’expertise et de pédagogie », une « lutte plus efficace contre les fake news », « moins d’éditorialisation »…