Nous avions évoqué le projet, en Suisse, d'une intiative populaire pour demander la suppression de la prise en charge de l'avortement par l'assurance maladie de base. L'initiative est désormais officielle avec son site affaireprivee.ch. Dans l'exposé pour le soutien de l'initiative, Valérie Kasteler-Budde, co-présidente PEV Genève et co-présidente de l'initiative, précise :
"(…) Pour ma part, je souhaite que le débat sur cette question revienne dans le cercle familial et que les parents se positionnent en amont avec leurs filles pour déterminer dans quelle mesure un avortement potentiel est envisageable et aurait à être couvert par une assurance complémentaire. Une jeune femme de 23 ans de mes connaissances qui consultait son gynécologue m’a relaté qu’à l’annonce de sa grossesse, le médecin lui avait d’emblée proposé un avortement avant même de savoir si elle désirait cet enfant, ce qui l’a profondément choquée. Pour des raisons éthiques, je trouve important de savoir que je ne cofinancerai pas l’avortement d’autres femmes par le versement de ma prime d’assurance maladie, ce que cet article constitutionnel rendra désormais possible (…)
Dans son programme « Points essentiels », le PEV Suisse souligne qu’une consultation compétente et différenciée doit être proposée aux femmes enceintes. Aucune pression ne doit être exercée en cas de crainte d’un handicap de l’enfant pour avorter. Si les parents exigent un diagnostic prénatal, ils doivent être informés au préalable des conflits de conscience qui peuvent en résulter. Si une femme enceinte est dans une situation critique, elle doit être soutenue. Tous ces aspects sont loin d’être réalisés aujourd’hui.
Le PEV dans son programme politique prévoit par ailleurs que :
L’interruption de grossesse non indiquée médicalement doit être rayée du catalogue des soins de l’assurance maladie de base. Celui qui ne peut concilier la collaboration à un avortement avec sa conscience ne doit pas en subir de préjudices.
On le voit, cette initiative s’inscrit ainsi pleinement dans le programme politique du PEV Suisse, qui s’engage pour le respect de la vie humaine, de la conception à la mort (…)Contrairement à l’assurance de base, qui suppose une solidarité entre assurés jeunes et vieux, sains et malades, l’avortement n’a pas à être supporté de manière solidaire par les autres assurés : il ne s’agit pas d’une maladie.
Concernant le financement de l’avortement, il s’agit de s’attaquer à la question sur un plan privé et personnel : c’est une décision qui appartient à la femme, au couple. La femme doit pouvoir choisir en toute liberté de conscience si elle souhaite souscrire une assurance complémentaire ou non, prendre ses responsabilités en amont et placer le père devant ses propres responsabilités (…)
Encore une fois, il ne s’agit pas d’interdire l’avortement, mais de basculer son coût et sa prise en charge sur l’assurance complémentaire (…)."
Bien que présentée avec une argumentation essentiellement économique, cette initiative n'en est pas moins intéressante dans la mesure où elle pourrait améliorer la situation existante. L'exposé situe clairement la proposition dans une finalité pro-vie. Il s'agit donc ici d'un moindre mal. Faire passer la prise en charge du coût d'un avortement aux individus ou aux complémentaires santé, c'est mettre en évidence que l'avortement est devenu dans la grande majorité des cas un acte de complaisance et une prolongation automatique après l'échec de la contraception.
Les Suisses ayant montré récemment que le résultat de leurs votations pouvaient offrir des surprises, cette initiative mérite d'être soutenue.
Hideyuki
L’avortement est toujours présent et autorisé par la loi. Il ne s’agit donc pas là d’un moindre mal, mais d’un moindre pire.
[Relisez l’encyclique de Jean-Paul II “L’Evangile de la Vie” et vous comprendrez qu’il s’agit de la notion de moindre mal.
En effet, s’il est impossible de supprimer l’avortement immédiatement, toute mesure qui diminue ou atténue les méfaits de l’avortement est un moindre mal qu’il est possible de soutenir. Ainsi, une proposition de loi qui diminuerait le délai légal à 18 semaine par exemple serait une mesure à soutenir même si elle maintient l’avortement légal…à condition que le but recherché du législateur ou de celui qui soutient soit à terme de supprimer l’avortement.
PC]
Montcalm
Que cette initiative soit le fait des petits partis protestants helvétiques est naturel. Cependant leur influence est minoritaire dans la Confédération: il serait intéressant d’observer l’attitude du parti “catholique” de l’échiquier, le Parti chrétien-démocrate, et des personnalités catholiques du Parti Socialiste Suisse, comme Mme Ada Marra, qui s’est lancée en politique après avoir hésité à entrer au monastère.
pg
Philippe CARHON a raison sur l’aspect bénéfique de cette proposition de loi suisse : tous les actes législatifs, réglementaires, budgétaires, etc…..qui diminuent la possibilité et les facilités d’avortement correspondent à cette règle minimale du moindre mal. Car ainsi, on sauve des vies : si l’avortement n’est plus automatiquement remboursé par l’Etat suisse, son coût sera supporté par le secteur privé, qui modulera ses tarifs, voire qui proposera des mutuelles ”sans”.
Cela introduira une surprime du fait du coût de l’avortement. De plus la propagande en faveur de l’avortement, qui incitera à un acte entraînant des dépenses privées sera certainement discutée.Etc…..
C.B.
“Contrairement à l’assurance de base, qui suppose une solidarité entre assurés jeunes et vieux, sains et malades, l’avortement n’a pas à être supporté de manière solidaire par les autres assurés : il ne s’agit pas d’une maladie.”
Il faut contribuer à ré-appeler un chat un chat: la grossesse n’est pas une maladie.
Merci à nos voisins à la croix blanche.