L’actualité récente a fait réagir Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon. Il est interrogé dans Le Nouvelliste (version pdf) :
"La franc-maçonnerie, qu’elle soit opérative ou spéculative, est de type gnostique (la gnose est une hérésie déjà condamnée par St Irénée au IIème siècle et que l’on retrouve dans tous les ordres initiatiques). […] La condamnation de l’Eglise porte sur l’ésotérisme, c’est-à-dire le fait de transmettre la doctrine à un cercle restreint d’initiés. Le goût pour les doctrines secrètes a toujours été perçu comme inconciliable avec l’Evangile. Dans l’Eglise catholique, il n’y a pas d’enseignement secret. La doctrine de la foi chrétienne est accessible à tous. […]
Sur le plan éthique, les différences sont également substantielles. Pour le franc-maçon, les règles morales sont appelées à évoluer sans cesse sous la pression de l’opinion publique et des progrès de la science. Aucune règle n’est intangible. […] La franc-maçonnerie est une philosophie humaniste consacrée à la recherche de la vérité, mais elle estime celle-ci inaccessible. Elle rejette tout dogme. Elle conduit au relativisme, au prétexte de la tolérance absolue, au « constructivisme », au nom de la capacité de l’homme à « s’auto-créer ». […]
Son influence sur les idées politiques a été déterminante dans l’histoire de la République française. Je pense bien sûr à la IIIème République. […] Par l’entremise de cercles de pensées et de réseaux d’influence, certains projets de loi votés par le Parlement, ont été préparés dans le silence des couvents [convents, NDMJ] maçonniques (en particulier les frères furent actifs sur la question scolaire). […] La franc-maçonnerie constitue un réseau d’influence et de pouvoir dans plusieurs secteurs de la société. On dénonce quelquefois ses intrigues, les tractations affairistes de certaines « Fraternelles » (celles-ci regroupent par profession des initiés de toutes obédiences). Mais il ne faut ni exagérer l’influence de la franc-maçonnerie, ni sous-estimer son emprise, ni diaboliser ses membres."