Le député-maire de Neuilly Jean-Christophe Fromantin écrivait le 3 mars à propos de François Fillon :
"Les primaires ont créé un véritable quiproquo : les professionnels de la politique pensaient tenir « leur » candidat – celui qui validerait sans histoires leurs investitures, leurs accords et leurs carrières – ; les Français, dans l’esprit de la Vème République sont en train de démontrer l’inverse, ils vont au bout de la logique, ils veulent faire de François Fillon « leur » candidat – celui qui sera en prise directe avec eux. Ils veulent s’affranchir des Partis dans la ligne de ce qui se passe avec Macron. Mais les affaires judiciaires créent la panique dans le Parti car le sujet n’est pas tant les affaires en elles-mêmes (elles sont des pratiques courantes qu’il faudra supprimer et tous les candidats doivent s’engager à le faire), mais le risque qu’elles font peser sur ceux qui se voient déjà ministres, députés ou sénateurs. C’est la raison pour laquelle le combat qui se livre sous nos yeux n’est pas une affaire avec la « justice » mais celui d’un vieux système politique qui s’accroche au pouvoir."
Et hier il a ajouté :
"Plutôt que de laisser le candidat de la droite et du centre construire « les yeux dans les yeux » avec les Français, son parcours présidentiel, quelques dizaines de ténors politiques et leurs affidés, craignant sans doute pour leurs carrières, ont décidé de passer outre le vote des Primaires et d’abandonner « leur » candidat. Les « professionnels » de la politique, auxquels 80% des Français ne font plus confiance, entendent rester à la manœuvre."
Il serait naturel que les lâcheurs de François Fillon voient leur investiture retirée aux législatives pour être remplacés. Les braves gens qui ont manifesté hier et qui ont sauvé le candidat Fillon veulent demain un gouvernement de droite. Si François Fillon, qui doit remodeler son équipe, annonce un ticket avec quelqu'un qui doit le recentrer, il eut été préférable qu'il renonce à la présidentielle. Car s'il perd, ce sera un peu la défaite des cathos de droite. Mais s'il gagne en plaçant un François Baroin à Matignon, nous n'aurons pas gagné pour autant.
Enfin, hier soir sur France 2, François Fillon a déclaré "Ma principale adversaire, c'est Marine Le Pen". Et Macron ? Alors même qu'il subit en quelques semaines ce que les élus FN subissent depuis des années et que son électorat sera plus à même de voter Le Pen que Macron, cet acharnement contre François Fillon est au contraire une occasion pour lui de briser le piège dans lequel la droite est enferré depuis des décennies en refusant des alliances avec le FN.