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L’attaque terroriste du Hamas date déjà de 2 semaines. Et Israël n’a toujours pas lancé son offensive promise contre Gaza. Pourquoi ?
Tentons une explication, en tenant compte du schéma révolutionnaire classique : « provocation – répression – mobilisation ».
Provocation : le Hamas déclenche une vague de terreur, des morts, des otages.
Répression : Israël bombarde, affame.
Mobilisation : de nombreux jeunes Palestiniens rejoignent le Hamas, et ses alliés arabo-musulmans les aident.
C’est classique.
Il se trouve un élément supplémentaire : le terrain en zone urbaine dense.
Certes, Israël peut bombarder Gaza à loisir, dans sa phase de répression. Mais cela risque de toucher beaucoup plus les populations que le Hamas lui-même. Gaza est truffée de souterrains.
En cas d’offensive militaire avec chars et infanterie, le risque pour Israël devient très grand. Le milieu urbain est propice à une guerre de harcèlement, facilitée encore par les souterrains déjà évoqués. Gaza pourrait être le Mogadiscio d’Israël (revoir le film « La chute du faucon noir » si besoin). Le Hamas étant aidé par l’Iran, il est probable qu’il possède des drones, il connaîtra donc les positions des fantassins et des chars. Les journées de Tsahal risquent d’être mortelles, et encore plus leurs nuits.
Gageons que les Juifs, qui ne sont ni bêtes ni suicidaires, n’entreront pas dans ce piège.
Il est probable qu’ils miseront sur une autre stratégie qu’ils maîtrisent bien : laisser passer l’orage, et envoyer le Mossad « neutraliser » les responsables du Hamas, un par un.
Le Hamas a donc gagné cette « guerre », d’une certaine façon. Il a montré sa capacité à frapper fort, sans possibilité israélienne de lui nuire réellement. Ses capacités opérationnelles sont sans doute préservées, voire augmentées grâce à la phase « mobilisation ». Il pourrait recommencer, s’il le veut.
Alors, quel avenir possible ?
Difficile de parler de paix durable dans la situation actuelle. L’horreur du terrorisme et de la guerre urbaine occupera longtemps les esprits. Pourtant, le plan de résolution proposé par le Vatican pourrait être de nouveau mis à l’ordre du jour : 2 Etats (Israël et Palestine), et Jérusalem avec un statut international.
Pour éviter que le Hamas tire profit de ses ignominies, cette solution pourrait s’appuyer sur le Fatah-OLP, qui semble devenu un interlocuteur raisonnable.
Il n’est pas interdit de rêver, puisque “le pire n’est jamais sûr”.
Charles Rosiers, ancien chroniqueur au quotidien Présent, [email protected]