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Culture de mort : Idéologie du genre

Gender : faut-il rééduquer les chimpanzés et les babouins ?

Gender : faut-il rééduquer les chimpanzés et les babouins ?

Dans un éditorial du Point, Peggy Sastre s’en prend à l’usine à gaz bureaucratique destinée à lutter contre les stéréotypes de genre à l’école :

Si le contenu précis de ce combat reste encore flou, sa visée est claire : changer les mentalités pour rectifier les comportements. Comme l’explicite un conseiller ministériel chargé du dossier : « Les garçons sont trop souvent élevés dans un idéal de force, de virilité, quand on a encore tendance à associer les filles à ladouceur ou à la soumission. » En d’autres termes, les différences psychologiques et comportementales que l’on observe, en moyenne, entre les sexes sont préjudiciables et, comme elles seraient entièrement le produit de l’éducation et, plus généralement, de la culture, corriger l’éducation et la culture permettra d’estomper les préjudices. Soit, encore et toujours, la manifestation d’une même double erreur : non, il n’y a pas automatiquement à déplorer que filles, garçons, hommes et femmes ne soient pas parfaitement faits sur le même moule. Et, non plus, ces divergences statistiques n’ont rien de pures constructions sociales.

Prenez un gros cheval de bataille de cette lutte contre les stéréotypes de genre à l’école : le fait que les enfants ne jouent pas tous aux mêmes jeux selon leur sexe et, d’ailleurs, pas de la même manière, selon les mêmes configurations territoriales. On va ainsi regretter que les filles restent majoritairement aux marges de la cour de récréation pour s’occuper à des activités aussi calmes que tournant autour de préoccupations sociales, quand les garçons vont plutôt monopoliser le centre de l’espace pour s’agiter au cours d’activités d’une nature bien plus physique et, par définition, s’exprimant de manière plus turbulente.

Pour asseoir l’idée qu’une telle ségrégation sexuée des activités ludiques serait le résultat de pressions culturelles, on met souvent en avant ce fait incontestable : cette divergence comportementale ne s’observe pas tout de suite, dès la naissance, ce n’est que vers 5 ans, grosso modo, que les enfants se mettent à jouer – toujours en tendance, faut-il le rappeler – différemment selon leur sexe, et de manière toujours plus marquée à mesure qu’ils arrivent à la puberté. Voilà la preuve, pense-t-on, de l’influence de la socialisation sur les comportements individuels et du temps qu’il lui faut pour les imprimer. Plus tôt on s’y prendra, mieux on pourra inverser le mouvement.

Sauf que l’hypothèse peine à expliquer pourquoi les mêmes tendances s’observent chez bien d’autres animaux que les humains, en particulier chez les singes et les grands singes dont nous sommes les plus proches parents évolutionnaires. Pourquoi, comme le montrent de fascinants travaux de l’équipe de Jane Goodall sur les chimpanzés du site de Gombe, sur les rives du lac Tanganyika, les femelles adolescentes ont tendance à délaisser les jeux de leurs homologues mâles – par extension, les endroits où ils jouent. Pourquoi, comme l’ont constaté Sonya Kahlenberg et Richard Wranghamen analysant près de quinze ans de données issues d’une autre population de chimpanzés sauvages, les jeux des femelles sont d’un type « maternant » et ceux des mâles d’un type « turbulent ».

Pourquoi, chez les babouins géladas étudiés par Robin et Patsy Dunbar en Éthiopie dans les années 1970, les groupes de jeu sont souvent composés des deux sexes avec des activités très douces jusqu’à 1 an, avant que les jeux des mâles ne deviennent de plus en plus brutaux, physiques et agressifs. Pourquoi à 3 ans (la puberté chez les babouins), il n’y a quasi plus aucune femelle dans les groupes de jeu parce qu’elles préfèrent passer leur temps auprès des bébés, parfois même en portant des bâtons ou des pierres accrochés à leur ventre comme elles l’auraient fait avec des petits. Ce qui ne se voit jamais chez les mâles… Quels stéréotypes seraient ici à l’oeuvre ? Quelle usine à gaz bureaucratique faudrait-il mettre en place pour les combattre ?

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5 commentaires

  1. Clairement l’argument prétendant que la différence psychologique et comportementale est acquise est foireux.
    En même temps, attention à ne pas prétendre que ce qui est naturel est nécessairement bon éthiquement parlant, ça peut aussi conduire à des dérapages. Notre guide doit avant tout être la foi et la morale, pas nécessairement l’instinct…

  2. dans notre nombreuse famille
    des garçons jouaient petits à la poupée mais s’en lassaient vite,
    les filles jouaient au football mais en grandissant fuyaient , les ballons arrivaient trop vite et trop fort.

    Qu’ils laissent de la liberté aux enfants !!!!!!
    ce n’est plus de l’éducation mais de l’endoctrinement digne de l’URSS

  3. Il s’agit d’un rouleau compresseur idéologique. Essayer de ramener des idéologues à la réalité et au bon sens est une perte de temps. Ils sont là précisément pour détruire les repères.

  4. Ces gens là, Ont ils déjà observé le comportement d’un coq et des ses poules, dans une basse cour
    Des béliers et des brebis dans un élevage ovin, voire des hordes naturelles de ces animaux…
    Pourtant, certains aiment bien écouter le brame du cerf en cette saison…

  5. Je propose d’envoyer Sandrine Rousseau en Afrique pour déconstruire les chimpanzés !

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