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France : Politique en France

Gérard Larcher (LR) “ne souhaite pas devenir 1er ministre de Macron” mais avait déclaré dès mars 2021 qu’il voterait pour lui…comme en 2017

Gérard Larcher (LR) “ne souhaite pas devenir 1er ministre de Macron” mais avait déclaré dès mars 2021 qu’il voterait pour lui…comme en 2017

Effet Streisand assuré pour LR : pourquoi donc Gérard Larcher se sent-il obligé de déclarer qu’il ne souhaite pas devenir 1er ministre de Macron ?

En voulant tuer cette rumeur, il ne fait que confirmer ce qui se dit dans le microcosme politique depuis des semaines : Macron a besoin de LR pour survivre à la probable déroute électorale du 9 juin et LR ne voit que la solution d’une coalition avec la macronie pour ne pas disparaître avant 2027.

Et si l’hypothèse Gérard Larcher à Matignon est provisoirement écartée, qu’en est-il des solutions Michel Barnier (LR) et François Baroin (LR) également évoquées ?

François-Xavier Bellamy, qui a fait une belle campagne sur ses propres idées, a de plus en plus de mal à être crédible sur ce point précis. Dernier exemple en date, c’est une fois de plus LR qui a évité l’adoption d’une motion de censure à l’assemblée nationale lundi dernier :

Motions de censure: Les Républicains aux abonnés absents. Face au piège tendu par le RN, les élus LR ont préféré rester unis en désertant l’hémicycle (…) Pour la droite, c’était surtout un mauvais moment à passer. Seuls une poignée de députés Les Républicains ont assisté lundi aux débats sur les deux motions de censure déposées par LFI et RN, rejetées sans surprise par l’Assemblée nationale (…) « Il faut que les LR arrêtent de se présenter comme les opposants à Emmanuel Macron, en a aussitôt déduit Marine Le Pen. Ils sont des supplétifs, voire pour un certain nombre des futurs ralliés ».

Il se défend bien mais avec l’énergie du désespoir :

Avait-il besoin de ça ? Alors que sa campagne ne décolle pas (les sondages le placent sous son score de 2019), la tête de liste du parti Les Républicains François-Xavier Bellamy se retrouve à commenter des hypothèses qui brouillent, a minima, son message politique. En cause, les rumeurs qui envoient Gérard Larcher (ou un autre cacique de la droite) à Matignon après les élections européennes.

Le scénario a refait surface dimanche 26 mai à la faveur d’un article fouillé de L’Express, relatant les coulisses de ce qui s’apparente à des pourparlers feutrés entre Emmanuel Macron et le président du Sénat. Le tout sous le regard pragmatique du président des Républicains, Éric Ciotti, pas rétif à l’idée d’un accord de gouvernement en cas de crise politique, à la condition de compter François Baroin dans l’équation pour Matignon.

Trois jours plus tard, ce mercredi 29 mai, la tête de liste se voit dans l’obligation de couper court aux spéculations. « Jamais de la vie, ça n’arrivera », a balayé sur franceinfo l’eurodéputé LR, qui tient à rappeler que son offre politique, comme celle de son parti, se situe bien dans l’opposition. « Ceux qui sont restés, ce sont ceux qui sont fidèles, constants, cohérents. Ce sont nos députés, ce sont nos sénateurs qui, tous les jours, mènent le combat contre le macronisme à l’Assemblée nationale et au Sénat », a-t-il affirmé.

Il faut reconnaître à François-Bellamy qu’il n’a jamais voté Macron : “Moi je n’ai pas non plus voté pour Emmanuel Macron parce que je n’ai jamais cru au macronisme. Je n’ai jamais choisi Emmanuel Macron dans les candidatures qui étaient présentées aux élections présidentielles“, a-t-il affirmé. Ce qui est loin d’être le cas de Valérie Pécresse (madame 20h02 souvenez-vous) et encore moins de Gérard Larcher qui évoquait cette hypothèse dès mars 2021 avant même la présidentielle :

Je voterai Emmanuel Macron. Je ne m’abstiendrai pas. Moi je sais ce qui est le plus à craindre pour les valeurs qui sont les miennes. Je n’aurai aucune hésitation, je l’ai déjà fait en 2017 (…) »

Voici quelques extraits tirés de médias nationaux qui montrent bien que LR serait prêt à franchir le cap après le 9 juin, y compris un Eric Ciotti qui se verrait bien…ministre de l’intérieur :

Laurent Wauquiez serait-il un allié objectif de Gabriel Attal ? On peut raisonnablement le penser. Si le Premier ministre multiplie les rencontres avec les députés LR au nombre de 61, il a, selon nos confrères de La Tribune Dimanche, dîné en tête à tête avec le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes le 15 mai dernier. Lors de ce repas au sommet entre les deux hommes, il fut sans doute question de dissolution ou d’alliances entre leurs deux formations politiques. [source]

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Auprès du HuffPost, un député de droite tente un pronostic. Sur une échelle de 0 à 10, il jauge à 8 la probabilité d’un deal « si Emmanuel Macron ouvre la porte ». (…)D’autant que le président du Sénat, échaudé par la mauvaise manière faite à son poulain lors de la composition de la liste LR, entretient le mystère sur ses intentions.

Dans un entretien accordé en début de semaine à l’AFP (histoire d’être bien lu par le plus grand nombre), Gérard Larcher laisse entendre qu’il est prêt à tirer les conséquences d’une victoire écrasante du RN le 9 juin prochain. « Si réellement l’extrême droite est à 40 % (…) on ne peut pas faire comme si les Français ne nous avaient pas envoyé un message », a-t-il prévenu, affirmant qu’il « tiendra compte » de ce qui ressortira des urnes. « Au-delà de ma seule personne il faut d’abord qu’on fasse le point. Peut-on continuer le cabotage actuel ? C’est la question. Quel est l’intérêt du pays ?  », a-t-il encore interrogé, confirmant avoir parlé avec Emmanuel Macron des résultats des européennes lors d’un dîner discret le 7 mars. On a connu façon plus efficace de démentir des ambitions. [source]

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Emmanuel Macron et Les Républicains : vers un mariage de gré ou de force ? Le scrutin pourrait marquer une rupture à même de créer les conditions d’un accord avec la droite (…) [Le Point]

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En pleine campagne européenne, LR réfléchit et spécule sur son avenir, obligeant François-Xavier Bellamy à se défendre d’une hypothétique future alliance avec la macronie (…) La droite ne facilite pas la tâche de sa tête de liste. Alors que LR devrait avoir un seul objectif ces jours-ci – faire un bon score aux élections européennes après la présidentielle catastrophique de 2022 – l’après 9 juin agite déjà les esprits, autour d’une éventuelle coalition entre Emmanuel Macron et un Premier ministre LR (…)

Quant à Éric Ciotti, il se pose en adversaire de la macronie mais ne dit pas “jamais de la vie”. Je n’arrive pas à savoir ce qu’il pense”, avoue un dirigeant LR. Un autre glisse : “Je ne dis pas que la possibilité d’être ministre de l’Intérieur ne suscite pas un léger frisson chez Ciotti mais il sait que c’est impossible”, renvoyant tout ça à des “rumeurs” alimentées par les “sarkozystes”. [source]

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Reste que l’idée ne rebute pas tous les LR. Eric Ciotti lui-même, le président du parti, n’a pas cherché à y mettre un coup d’arrêt clair et net. « Nous verrons bien si cette question est posée. A ce moment, elle n’a jamais été posée », a-t-il éludé sur BFMTV. Lors de son élection à la tête des LR, un parlementaire avisé évoquait sa capacité à « surprendre », quant à son rapport à Emmanuel Macron…

Au Sénat, on sent que le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, n’est pas le plus hostile à l’idée. Mais pas à n’importe quel prix. « Gérard Larcher à Matignon, ça aurait de la gueule, oui, mais à une condition : que ce soit sur un projet de gouvernement, qui soit négocié, discuté entre les LR et les autres. Et qui ne soit pas simplement faire rentrer un peu plus de ministres LR pour appliquer la même politique », prévient l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui continue : “Que ce soit Gérard Larcher, ou François Baroin, qui est une bonne idée, ok. Mais le problème, c’est sur quelle base, quelle politique, pour faire quoi ? Est-ce qu’on a des marges de manœuvre ?” (…)

Une part des LR est déjà prête à y aller. On en trouve chez les députés. Au Sénat, le sénateur LR Alain Joyandet avait appelé à « une coalition », en janvier dernier, dans Le Point. Il n’a pas changé d’avis. « Evidemment qu’il faut rassembler toute la droite républicaine et le centre, si on veut préparer la prochaine élection présidentielle, avec une chance de figurer au second tour. Ça ne remet pas en cause l’existence des LR, car dans une coalition, on y va avec une association des différentes familles politiques », avance le sénateur LR de Haute-Saône, selon qui « celui qui peut réussir le rassemblement gouvernemental et législatif, c’est le président du Sénat, Gérard Larcher ».

Alain Joyandet met en garde : « Si on ne fait rien, les LR vont disparaître à petit feu. Alors que si on est autour de la table, dans une grande coalition, c’est une façon de sauver les LR ». L’ancien secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy explique l’avoir « dit à Gérard Larcher, en tête à tête, et à Eric Ciotti, en tête à tête ». [source]

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Depuis 2022, l’un des principaux instigateurs de ce rapprochement entre LR et la majorité n’est autre que Nicolas Sarkozy. Dans un entretien au Figaro, cette semaine, il a remis le couvert. « Je continue de penser que ma famille politique ferait mieux d’utiliser son influence réelle pour que le Président soit plus en harmonie avec la matrice politique actuelle de nos concitoyens. […] Les Républicains sont un parti de gouvernement. Ils ne se tromperaient pas en faisant le choix de la France », avance l’ancien chef de l’Etat, qui ne dit pas qu’il va voter François-Xavier Bellamy aux européennes. [source]

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8 commentaires

  1. Comme quoi, Larcher n’est pas une flèche…

  2. Yorarien. LREM n’a absolument pas besoin de LR pour gouverner.

    Même si Hayer fait 3%, dans une semaine tout le monde aura oublié.

    Macron continuera de gouverner par 49-3, Marleix vient d’annoncer qu’il ne voterait jamais de motion de censure.

  3. Toute cette pantomime se résume en une phrase : À moi, Frères Maçons ! La gueuse est en danger ! Tous aux postes de combat !

    • Le complot maçonnique est une explication superflue. Le gouvernement officiel dit explicitement qu’il veut détruire la France, inutile d’aller chercher une explication complotiste

  4. Le poste de Gérard Larcher, comme Président du Sénat (et n°2 derrière le président de la République) est bien plus juteux et confortable que celui de Premier Ministre..

  5. La cantine du Sénat est sûrement meilleure que celle de Matignon. C’est en tous cas ce que beaucoup de gens pensent.

  6. Les relents d’égout de l’arrière-cuisine républicaine ont toujours exercé un attrait irrésistible chez les LR alléchés par l’exercice à tout prix du pouvoir. Ce sont bien là les dignes héritiers du gaullisme.
    Comment un parti peut-il à ce point se vautrer dans la dégueulasserie la plus abjecte et assumée ? Et ils n’en ont même pas honte, c’est ce qui prouve leur immoralité fondamentale et historique.

  7. Parole de LR autant avoir une planche pourrie sous les pieds

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