Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"Moins d’un mois après l’entrée en vigeur de la loi d’avortement en Espagne, quatre organismes pro-vie ont publiquement présenté le premier « Guide d’objection de conscience sanitaire à l’avortement » qui veut venir en aide à tous les personnels de santé qui peuvent être impliquées dans une affaire d’avortement légal. […] L’une des principales difficultés vient de ce plusieurs catégories de professionnels ne savent pas si elles peuvent légalement invoquer leur droit à l’objection de conscience alors qu’elles sont appelées à y coopérer : médecins, anesthésistes, travailleurs sociaux et fonctionnaires administratifs…
Aux deux groupes de personnes traditionnellement présentées comme les victimes de l’avortement, les enfants à naître et leurs mères, le guide en ajoute un troisième : celui des services médicaux forcés légalement à collaborer à la mise à mort de milliers d’êtres humains innocents. […]
Le Guide rappelle que le Guide d’éthique médicale européenne, approuvé le 6 janvier 1987, affirme :
«Il est conforme à l’éthique que le médecin, en raison de ses convictions personnelles, se refuse à intervenir dans des processus de reproduction ou dans des cas d’interruption de la gestation, ou des avortements.»
Le code d’éthique et de déontologie médicale espagnol n’est pas moins explicite, qui en son article 24 reconnaît qu’il faut « traiter l’être humain embryon-fœtus selon les mêmes lignes directrices éthiques, y compris en ce qui concerne le consentement éclairé des parents, que celles qui s’appliquent aux autres patients ». Et de rappeler que la loi de 1985 qui avait dépénalisé l’avortement en Espagne se bornait à dispenser les médecins des sanctions statutaires lorsqu’il exerçait cet acte dans le cadre de la loi.
Après une définition conceptuelle est juridique de l’objection de conscience, le guide rappelle que ce droit est garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme (art. 18), par la Convention européenne des droits de l’homme (art. 9) et par la Constitution espagnole (art. 16). Un droit éminemment « démocratique » qui est directement lié à la liberté religieuse et qui comme elle ne nécessite aucune habilitation légale pour pouvoir être exercé. Comme le confirme d’ailleurs la jurisprudence du Tribunal suprême comme des codes de déontologie des professionnels de la santé, qui étendent ce droit aux affaires de transplantation d’organes.
«L’objecteur éprouve à l’égard des actes qu’il rejette en conscience une répugnance morale profonde, au point que le fait de se soumettre à ce qui lui est ordonné ou demandé, équivaudrait à trahir sa propre identité et sa propre conscience, à entacher sa dignité d’agent moral.»"