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Handicap : Syndicats, professeurs et parents d’élèves s’opposent à l’école inclusive à tout prix

Comme sur de nombreux sujets (nucléaire, collège unique, uniforme à l’école, LPM), Eric Zemmour avait vu juste sur l’obsession pour l’école inclusive et le manque de places pour les enfants handicapés en structure spécialisée (IME, ITEP, foyers de vie). Pendant la campagne présidentielle, il avait été accusé de vouloir exclure et même déporter les enfants handicapés par toute la classe politique, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen alors même que le milieu du handicap, les professeurs et les parents concernés avaient multiplié les témoignages allant dans son sens (voir nos articles sur ce sujet ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici).

Une manifestation nationale aura lieu le 25 janvier 2024 à Paris à l’appel de syndicats, de parents d’élève et du milieu éducatif qui constatent que la politique de l’inclusion à tout prix ne fonctionne pas et, pire que cela, cause du tort à tous les enfants, handicapés et non handicapés. Situation détaillée dans un journal d’Indre-et-Loire :

L’exemple de Mathilde résume assez bien ce qui se passe dans presque tous les établissements. Enseignante en moyenne section à Tours, elle raconte : « Depuis la rentrée, je dois accueillir un enfant porteur de handicap dans ma classe. Parce qu’il a été décidé qu’il devait rejoindre une école “ normale ”. Cet enfant de 6 ans, qui marche, a été retiré de là où il était parce qu’il pouvait présenter un risque pour les autres enfants. Ce petit a le niveau d’un enfant de 18 mois. Il n’est pas propre et n’est pas capable de dire quand il a fait sur lui. Il est incontrôlable, sort tout le temps par la porte ou par la fenêtre. Malgré tous les efforts et la bonne volonté de son AESH, il est impossible de gérer cet enfant et le reste de la classe, qui compte également d’autres enfants ayant des besoins particuliers. À part faire chien de garde… »

Un exemple très représentatif de ce que dénoncent les syndicats confrontés aux effets de l’école inclusive à tout prix, déplore Jérôme Thébaud, secrétaire départemental du Snudi FO. « Ça fait des années qu’on dénonce la maltraitance. La maltraitance vis-à-vis de l’enfant porteur de handicap, la maltraitante envers ses camarades, la maltraitance envers les AESH, les enseignants. Aujourd’hui, peu de collègues sont épargnés. C’est le chaos. Et avec les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement, ça ne fera qu’empirer ! »

L’article précise la volonté du gouvernement de supprimer les établissements spécialisés comme nous l’avions indiqué en 2022, sous pression de l’ONU :

Et le secrétaire départemental d’enfoncer le clou. « Ils veulent supprimer les IME (Instituts médico-éducatifs), les Itep (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique). Les collègues n’en peuvent plus. L’acte 2 de l’école inclusive, c’est la catastrophe », prévient-il, indiquant que « la grande majorité des arrêts de travail d’enseignants, ce sont des burn-out ».

L’union locale FO de Saumur et la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de Saumur soulignent que 23 000 enfants attendent une place en établissement spécialisé. En attendant, ces enfants sont scolarisés avec les autres ou restent sans solution chez leurs parents :

“Ce sont encore 1 709 postes de l’Éducation nationale qui vont disparaître à la rentrée 2024, écrivent FO et la FCPE dans un communiqué. Qui peut encore croire, dans ce contexte où les écoles n’ont même plus les moyens de prendre en charge les difficultés ordinaires, que l’école dite « inclusive » va intégrer correctement les 23 000 élèves qui attendent une place dans un établissement spécialisé ?

Et de poursuivre :  Comme si cela ne suffisait pas, avec l’acte 2 de l’École inclusive, le gouvernement prévoit d’aller plus loin dans l’inclusion scolaire systématique, maintenant des milliers d’élèves et de familles dans le désarroi, laissant tous les salariés en charge de la gestion de l’enfance dans des situations extrêmement compliquées et précaires, et faisant craindre le pire pour l’avenir de toutes les structures spécialisées et adaptées

En 2022, suite à la polémique Zemmour, Fatiha Agag-Boudjahlat dénonçait cette politique en disant que : “L’inclusion est un piège à cons car elle sert aux hauts-fonctionnaires à réduire les coûts”, analyse partagée alors par Céline Pina qui déclarait que “le discours sur l’accueil inclusif a été un attrape-gogo et a servi à tous les gouvernements à se donner bonne conscience tout en laissant tomber la problématique du handicap“.

On pourra également relire la tribune d’Agnès Marion, mère d’un enfant handicapée (Reconquête!) dans Valeurs actuelles :

Les enseignants qui s’élèvent contre l’inclusion forcée d’élèves lourdement handicapés, dans des conditions parfois scandaleuses, ne sont pas des monstres sans cœur, ni des incapables. Ce sont des professionnels qui refusent, au nom de beaux principes, de nier la réalité du terrain et de promettre ce qu’ils ne peuvent tenir.  

La réalité du terrain, ce sont des professeurs abandonnés face à des élèves ingérables dans leur classe, des élèves qui nécessitent des soins, une attention de tous les instants, et des structures adaptées.  

Dans certains cas, l’inclusion à marche forcée peut être d’une violence inouïe pour tout le monde : l’élève en situation de handicap, l’enseignant dans sa classe, les autres élèves, les parents d’élèves. 

Contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire, la véritable bienveillance n’est pas d’accueillir en « milieu ordinaire » tout le monde à tout prix mais bien d’accueillir dans de bonnes conditions. Quand elles ne sont pas réunies, l’inclusion relève de la maltraitance, maltraitance envers l’élève concerné mais également envers l’enseignant qui en a la charge, envers ses collègues ainsi qu’envers les autres élèves de la classe, voire de l’école.  

Il faut avoir le courage de le dire : l’insertion d’un seul élève revient parfois à sacrifier la scolarité de toute une classe. En l’absence de la qualification adéquate, et souvent des moyens matériels correspondants au handicap de l’élève, l’école devient alors une garderie et abandonne sa mission première, sa raison d’être : l’enseignement.  

Face à un égalitarisme impossible, qui a déjà conduit notre école au désastre avec son dogme du collège unique, Éric Zemmour défend le principe de l’inclusion des élèves en situation de handicap dès lors qu’il peut être mis en œuvre dans des conditions satisfaisantes pour les élèves inclus, pour les autres élèves de la classe et pour les enseignants. 

Dans le cas contraire, il faut reconnaître la réalité de la situation de handicap lourd de certains élèves, et les scolariser dans des structures spécialisées, au sein de l’école publique, afin de leur faire bénéficier d’un enseignement adapté à leurs besoins, et de l’assistance de professionnels spécialisés – orthophonistes, psychomotriciens, éducateurs spécialisés, neuropsychologues, soignants – pour lesquels de trop nombreux parents, désarmés face à la détresse de leur enfant, dépensent aujourd’hui des fortunes.  

L’idéologie égalitariste détourne l’égalité pour nier les cas particuliers, et refuse de comprendre que chaque enfant est unique et qu’il faut lui apporter la solution qui lui correspond. Contre la tyrannie de la normalité, il faut au contraire adapter les parcours des élèves en situation de handicap pour que l’école soit véritablement bienveillante, et bienfaisante. 

 

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