Laurent, quercynois de 35 ans, a fait des études de commerce à Toulouse où demeure sa famille. À l’issue de son master 2, il est parti en quête de nouveaux horizons en Nouvelle-Zélande, en Australie, à Pékin, en Birmanie puis à Shanghai. Adepte des raids extrêmes, Anapurna, Everest, il s’est préparé pour ses vacances d’été 2019, à la descente de la Dordogne, d’Argentat à Blaye en solo et sans assistance. Cet effort de plus de 350 kilomètres en 4 jours, il le dédie au collectif « Marchons enfants » qui manifestera le 6 octobre à Paris contre les lois bioéthiques et l’extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et l’autorisation de la GPA. Il est interrogé par Infos-Toulouse :
Je ne suis pas un militant, ni un croyant pratiquant. J’ai été élevé dans une famille nombreuse, dans le respect des différences, mes parents étant attentifs aux autres. Ma pratique d’autres civilisations m’a conforté dans ce qui me parait essentiel et respecté par les autres cultures : la protection des plus faibles, notamment l’enfant. Je pense qu’aujourd’hui, la technique peut presque tout permettre, y compris, fabriquer un enfant à la demande en respectant des prescriptions génétiques liées aux désirs individuels. Il ne me parait pas sain de vouloir effacer le père dans la généalogie d’un enfant, et de le priver de 50% de son capital génétique à l’heure de la médecine prédictive. La Chine, bien que ce soit pour le moment officiellement interdit, a fait la une avec des enfants génétiquement modifiés. Il me parait un peu fou que la France, pays des droits de l’Homme, qui a ratifié la charte internationale des droits de l’enfant, en vienne à ne plus respecter ces droits au nom du progrès de la science. Je dédie donc ce raid de 350 kilomètres en solo et sans assistance, au collectif « Marchons enfants » parce que bien que loin de France, je soutiens leur démarche.
[…] Je connais des jeunes de mon âge qui courent après des fantômes parce qu’ils ne savent pas qui sont leurs géniteurs. Ils souffrent terriblement, même s’ils ont été élevés par des parents-tuteurs aimants. J’en connais d’autres qui savent qui est leur père mais se demandent pourquoi leur géniteur n’a jamais voulu avoir de rôle dans leur vie. Je suis d’accord pour penser que connaitre un nom à 18 ans, ne donnera pas un père, sans compter que mettre le bazar dans la vie d’une famille parce qu’on découvre que le père a un jour donné des gamètes, c’est pas le top.
Donc non, je pense qu’il ne faut pas se précipiter et jouer aux apprentis sorciers, même si le désir d’enfant peut être fort chez certains. Quelquefois, les soirs où le moral est bas, j’aimerais bien me retrouver chez un « petit moi », ma vie ne me le permets pas pour le moment, je dois l’assumer.
Vous habitez en Asie, vous pourriez avoir recours à une GPA ?
Non, j’ai trop de respect pour les femmes et les mères pour envisager cette opération mercantile. Je ne pourrai jamais dire à mon fils ou ma fille, « Je t’ai fait fabriquer par une femme pauvre qui a eu besoin de mes dollars et j’ai choisi tes caractères génétiques parce qu’à l’époque, ils me plaisaient ». En outre, je crois qu’il faut se méfier de la variation des désirs, soumis aux rencontres, aux coups de cœur, et aux changements. Un enfant c’est un produit durable et un pari sur l’avenir. Il faut évidemment tenir compte des besoins de l’enfant d’avoir ses parents, de s’inscrire dans une lignée et de vivre avec eux autant que possible. […]
sivolc
J’arrive avec mes gros sabots: ce Laurent va descendre la Dordogne d’Argentat à Blaye en solo et sans assistance (comme au Vendée Globe), soit 350 kms en 4 jours: où est l’exploit? Il fait ça comment: à pied, à cheval en voiture, à la nage? C’est en tout cas un bien beau voyage. Bonne chance à lui.