Éditorial du Père Danziec dans L’Homme Nouveau :
« Dieu donnera la victoire » ? La belle affaire me répondrez-vous ! Mon Père, voyons, vivons-nous donc dans le même monde ?! Que faites-vous de la litanie de nos défaites depuis plus de deux siècles ? Devant le spectacle, triste et amer, de notre famille d’esprit, parlons-en de victoire ! Comme lors des guerres de Vendée ? Cathelineau fauché à Nantes, d’Elbée fusillé sur la plage de Noirmoutier et le chevalier de Charrette capturé telle une bête sauvage dans les bosquets de la Chabotterie ? Vous parlez d’une victoire !! Un désastre, une capilotade, vous dis-je ! Une virée de Galerne en majuscule.
Et l’on pourrait tirer ainsi sur le fil de l’Histoire, remonter jusqu’à aujourd’hui, pour se rendre compte, abasourdi, combien les actes manqués et les cuisantes désillusions se bousculent.
[…]
Après avoir écrit tout cela, vive apparaît la tentation de croire impossible tout redressement. Et pourtant, il faut l’affirmer tout net et clairement : Dieu donnera la victoire ! Cette conviction intime qu’un jour les bons seront récompensés et les mauvais condamnés, n’est pas seulement une question de foi et de justice, elle constitue le socle même de l’espérance chrétienne. À l’âme, elle procure un authentique réconfort.
Et quand on y réfléchit, nous distinguons en effet que par sa toute-puissance, par la sainteté de son Église et par le choix de l’avoir comme général dans notre combat spirituel, Dieu nous assure de sa victoire. Rien ne peine certainement autant Notre-Seigneur que de sentir un relent de défiance dans un cœur qui prétend vouloir le suivre.
Selon la formule du père Sertillanges,
« Notre civilisation est une nappe d’eau dont la surface montre une triste écume et qui aura toujours ses bas-fonds ; mais entre les deux, un courant pur et fort circule, formé des hautes consciences chrétiennes façonnées par l’Église et des héritiers peut-être inconscients du passé chrétien.»
À l’heure de la rentrée, bien que la période des bains soit terminée, il nous appartient de nous plonger dans ce courant. Et de croire en ses vertus. Toujours.