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France : Société / Valeurs chrétiennes : Education

Il ne faut pas des cours d’éducation sexuelle, mais des cours de philosophie!

Extrait de l'interview accordée par Thérèse Hargot, sexologue et auteur du livre Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) au Figaro :

9782226320124mDans votre livre Une jeunesse sexuellement libérée, vous vous interrogez sur l'impact de la libération sexuelle sur notre rapport au sexe. Qu'est-ce qui a changé, fondamentalement?

Fondamentalement, rien. Si la norme a changé, notre rapport à la norme lui est le même: nous restons dans un rapport de devoir. Nous sommes simplement passés du devoir de procréer à celui de jouir. Du «il ne faut pas avoir de relations sexuelles avant le mariage» à «il faut avoir des relations sexuelles le plus tôt possible». Autrefois, la norme était donnée par une institution, principalement religieuse, aujourd'hui, elle est donnée par l'industrie pornographique. La pornographie est le nouveau vecteur des normes en matière de vie sexuelle (…) Comme nous nous croyons libérés, nous n'avons plus conscience d'être soumis à des normes (…) La nouveauté, ce sont les notions de performance et de réussite, qui se sont introduites au cœur de la sexualité (…)

 Vous êtes sexologue au collège. Qu'est-ce qui vous frappe le plus chez les adolescents que vous fréquentez?

La chose la plus marquante, c'est l'impact de la pornographie sur leur manière de concevoir la sexualité. Avec le développement des technologies et d'internet, la pornographie est rendu extrêmement accessible, et individualisée. Dès le plus jeune âge, elle conditionne leur curiosité sexuelle: à 13 ans, des jeunes filles me demandent ce que je pense des plans à trois. Plus largement, au-delà des sites internet pornographiques, on peut parler d'une «culture porno», présente dans les clips, les émissions de téléréalité, la musique, la publicité, etc.. (…)

La pornographie prend en otage l'imaginaire de l'enfant sans lui laisser le temps de développer ses propres images, ses propres fantasmes. Elle crée une grande culpabilité d'éprouver une excitation sexuelle au travers de ces images et une dépendance, car l'imaginaire n'a pas eu le temps de se former.

La libération sexuelle s'est-elle retournée contre la femme?

Tout à fait. La promesse «mon corps m'appartient» s'est transformé en «mon corps est disponible»: disponible pour la pulsion sexuelle masculine qui n'est en rien entravée. La contraception, l'avortement, la «maitrise» de la procréation, ne pèsent que sur la femme. La libération sexuelle n'a modifié que le corps de la femme, pas celui de l'homme. Soit disant pour la libérer (…) Dans la sphère publique, on affiche un respect des femmes, dans le privé, on regarde des films porno où les femmes sont traitées comme des objets (…)

Vous critiquez une «morale du consentement» qui fait de tout acte sexuel un acte libre pourvu qu'il soit «voulu»…

Avec nos yeux d'adultes, nous avons parfois tendance à regarder de façon attendrie la libération sexuelle des plus jeunes, émerveillés par leur absence de tabous. En réalité ils subissent d'énormes pressions, ils ne sont pas du tout libres. La morale du consentement est au départ quelque chose de très juste: il s'agit de dire qu'on est libre lorsqu'on est d'accord. Mais on a étendu ce principe aux enfants, leur demandant de se comporter comme des adultes, capables de dire oui ou non. Or les enfants ne sont pas capables de dire non. On a tendance à oublier dans notre société la notion de majorité sexuelle. Elle est très importante. En dessous d'un certain âge, on estime qu'il y a une immaturité affective qui ne rend pas capable de dire «non». Il n'y a pas de consentement. Il faut vraiment protéger l'enfance.

A contre-courant, vous prônez la contraception naturelle, et critiquez la pilule. Pourquoi?

Je critique moins la pilule que le discours féministe et médical qui entoure la contraception. On en a fait un emblème du féminisme, un emblème de la cause des femmes. Quand on voit les effets sur leur santé, leur sexualité, il y a de quoi douter! (…) C'est dans cette perspective que les méthodes naturelles m'intéressent, car elles sont les seules à impliquer équitablement l'homme et la femme. Elles sont basées sur la connaissance qu'ont les femmes de leurs corps, sur la confiance que l'homme doit avoir dans la femme, sur respect du rythme et de la réalité féminines (…) En faisant de la contraception une seule affaire de femme, on a déresponsabilisé l'homme.

Vous parlez de la question de l'homosexualité, qui taraude les adolescents….

«Etre homosexuel», c'est d'abord un combat politique. Au nom de la défense de droits, on a réuni sous un même drapeau arc-en-ciel des réalités diverses qui n'ont rien à voir. Chaque personne qui dit «être homosexuelle» a un vécu différent, qui s'inscrit dans une histoire différente. C'est une question de désirs, de fantasmes, mais en rien une «identité» à part entière (…) La question obsède désormais les adolescents, sommés de choisir leur sexualité. L'affichage du «coming out» interroge beaucoup les adolescents qui se demandent «comment fait-il pour savoir s'il est homosexuel, comment savoir si je le suis?» (…)

Que faire selon vous pour aider la jeunesse à s'épanouir sexuellement? Est-ce un but en soi? Les cours d'éducation sexuelle sont-ils vraiment indispensables?

Il ne faut pas apprendre aux adolescents à s'épanouir sexuellement. Il faut apprendre aux jeunes à devenir des hommes et des femmes, les aider à épanouir leur personnalité. La sexualité est secondaire par rapport à la personnalité. Plutôt de parler de capotes, de contraception et d'avortement aux enfants, il faut les aider à se construire, à développer une estime de soi. Il faut créer des hommes et des femmes qui puissent être capables d'être en relation les uns avec les autres. Il ne faut pas des cours d'éducation sexuelle, mais des cours de philosophie!"

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13 commentaires

  1. Et pas seulement de philosophie, mais d’anthropologie chrétienne. Enseigner la théologie du corps!

  2. Ce sont des cours de catéchisme qu’il faut. Nous ne nous appartenons pas, nous avons un Créateur et un Rédempteur, nous sommes les membres du Corps Mystique don le Christ est la Tête.
    Il n’y a pas de “théo”logie du corps, le kamasutra wojtylien est une perversité. Tout comme le faux œcuménisme est équivalent de la partouze.

  3. Très bon interview avec un bémol sur la fin sur les cours de philosophie. Des cours de religions comparées seraient plus à même de les faire réfléchir sur le sens de la vie, la dignité de chaque être humain et l’estime de soi. La théologie du corps peut être aussi source de débats enrichissants si on sait s’adapter à une audience ayant une formation chrétienne très limitée. Bien sûr, dans le personnel de l’Education nationale, on risque de ne pas trouver beaucoup de professeurs capables de faire ces cours, ni d’ailleurs des cours de philosophie de qualité.

  4. oui!!!!

  5. La Théologie est une branche de la philosophie, non ?

  6. La pornographie fait partie du “plan des mondialistes ” il faut le savoir.
    “On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie ,qu’avec des miradors ”
    Soljenitsyne.

  7. Banalisation de l’avortement, du divorce, de l’infidélité, de l’adultère, …

  8. Tres bon article, tres bonne approche de sa part accessible a toute personne croyante ou non,c’est la la force de Therese Hargot.Et c’est tant mieux!…Toute cette approche de l’education affective et relationnelle se fait deja par exemple dans les ateliers du CLER Amour et Famille , les ateliers XY evolution, cycloshow,ou les parcours Teenstar qui deja depuis des annees font reflechir enfants ,adolescents et adultes sur l’estime de soi, sur la construction de la personnalite, sur le sens de la sexualite,etc…car avant de pouvoir se donner,il faut se construire pour etre en mesure de donner quelque chose.Il y a un manque cruel d’hommes pour accompagner les garcons et jeunes hommes.Un homme est beaucoup plus legitime pour parler des dangers de la pornographie a un adolescent…alors Messieurs,formez vous!Vous vous construirez davantage en vous formant,car tous,nous avons besoin d’etre au clair avec notre propre vision de notre corps qui ne nous appartient pas mais qui fait partie integrante de notre personne.Le corps est beau, la theologie du corps don de Dieu par St Jean Paul II est un cadeau inestimable pour l’humanite.Bravo encore a Therese Hargot.Formons nous!

  9. La pornographie et son industrie de “choc” ne reculera que si et seulement si on s’attaque à son porte-monnaie…
    Evoquer la question de la lutte contre la pornographie sous l’angle de la dignité et de la moralité, ou du respect des femmes et des enfants, c’est aller à l’échec, compte tenu des ravages dans les esprits des gens, et surtout des jeunes, aujourd’hui.
    Et tant pis si je vais en choquer parmi vous, mais comme je comprends la haine que peut éprouver bien des musulmans envers notre civilisation actuelle bâtie sur l’irreligion et la pornographie !

  10. Bravo Madame, je vous approuve !
    La philosophie donnerait à ces jeunes l’antidote au matraquage ambiant de slogans qui ne veulent rien dire, en cherchant à définir les mots-concepts, préciser ce dont on parle et raisonner (au sens propre : utiliser sa raison.
    D’autre part ce genre de cours met très mal à l’aise les enfants : aux cours suivants les garçons sont déchaînés et les gentilles filles bien polies en prennent plein la figure.
    Je n’ai jamais compris l’utilité de ces cours : on n’apprend pas à respecter une femme en disant que tout est permis à condition d’avoir son petit plastique !!!
    Le problème est que les parents (au conseil d’administration)sont les premiers à réclamer ces cours. C’est leur boulot d’expliquer comment on fait, non ?
    Je connais des parents qui “expliquent”, avec force préservatifs, à leurs enfants de 8 ans !!
    Je songeais à la parole : “prenez garde de scandaliser un seul de ces petits, leurs anges voient la face de mon Père”
    Détruire leur innocence…leurs propres parents ne semblent même pas se rendre compte à quel point c’est grave…

  11. @ Frégate
    Non, c’est le contraire : la philo est une sous-branche de la théologie !
    @ LB
    Votre ton insultant et méprisant dépourvu qui plus est de charité élémentaire et de preuve n’apporte rien au débat.
    Avez-vous étudié la théologie du corps (ou plutôt de l’amour) de St Jean-Paul II ? C’est une merveille absolue qui doit être enseignée à tous, et surtout aux ados… C’est l’aboutissement de 2000 ans d’enseignement de l’Église et l’explication de sa position sur le couple et la famille, explication qui est merveilleusement adaptée au monde moderne et recevable en tant que tel par n’importe quel chrétien…
    La France a 40 ans de retard là-dedans : une des clés de l’avenir de la France et de sa résurrection est justement dans la théologie de l’Amour…

  12. cette libération de la vie sexuelle des ados ne fera que multiplier les maladies sexuellement transmissibles, les viols, les avortements, etc… ce n’est pas un progrès mais une régression !

  13. Bonjour,
    Vous êtes dépendant à la pornographie? Vous souhaitez vous en sortir? Ou vous souhaitez aider une personne accro au porno à s’en sortir?
    Visitez le http://www.pornodependance.com. Site d’information bénévole et gratuit, forum anonyme d’entraide.
    Merci. AFREG, l’administrateur du http://www.pornodependance.com.

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