Ce n'est pas Monsieur de La Palisse qui a prononcé ces mots, mais le chef de l'unité de néonatologie-Bloc Maternité au CHU de Bordeaux, se prononçant sur le douloureux cas d'un nourrisson grand prématuré, dont les parents, craignant des handicaps lourds, souhaitent que l'on cesse de lui prodiguer des soins :
"Les parents d'un bébé grand prématuré, soigné au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers, réclament la fin des soins prodigués à leur enfant, né près de quatre mois avant terme, alors que le corps médical réfute tout acharnement.
"Depuis plus d'une semaine, on a pris cette décision. Qui veut une vie de handicap pour son fils? S'il y a des familles qui le souhaitent, nous, nous ne le souhaitons pas", a déclaré à un correspondant de l'AFP le couple de trentenaires, originaire de Charente-Maritime, près de Saintes, qui, tout en gardant l'anonymat, souhaite alerter l'opinion sur cette question.
Leur petit Titouan est né le 31 août, à 25 semaines et demie de grossesse, soit près de quatre mois avant le terme. Le bébé, né à Saintes, a été transféré au CHU de Poitiers. Il ne pesait que 900 grammes à la naissance, mais surtout, selon les parents, a subi une hémorragie cérébrale. Une lésion ne s'est pas résorbée et il est impossible pour les médecins, pour l'instant, de prédire avec exactitude le degré de son handicap. "On ne nous assurera jamais qu'il va vivre par la suite. Nous savons qu'il a de graves séquelles." "On l'a vu pleurer, il s'agite et on nous dit "Ne vous inquiétez pas, il ne souffre pas, on le sédate." C'est très difficile", a ajouté mardi, en pleurs, Mélanie, la mère. "Ils veulent maintenir cette vie-là, mais à quel prix pour lui ?"
Le CHU a dissocié mardi le cas de Titouan d'une situation d'acharnement thérapeutique ou du débat récurrent sur l'euthanasie, évoquant le besoin de prendre du temps.
"Nous ne sommes pas dans une réanimation intensive, pas dans un acharnement, mais dans un accompagnement, le temps de l'évaluation, pour être certains d'apporter les meilleures informations possibles", a expliqué sur France Bleu le Pr Fabrice Pierre, chef du service gynécologie-obstétrique.
"Il faut être sûr qu'un enfant est séquellaire et pouvoir appréhender le type de séquelles, donc pouvoir informer les parents et qu'ils prennent leur décisions en ayant le meilleur éclairage (…), on ne peut pas le faire de façon précipitée", a-t-il plaidé. Cette évaluation peut nécessiter "de l'ordre de quelques sermaines", a ajouté le Pr Pierre, assurant que le corps médical comprend que les parents sont "dans un parcours de souffrance".
"Mais, dans de telles situations médicales, impliquant des notions de vie et de mort, on a besoin de ce recul, et les parents autant que tout le monde", a-t-il dit à l'AFP. "Mais s'il survient un évènement aigu, il n'y a pas d'acharnement", a-t-il assuré.
Face à l'insistance des parents, l'équipe de néonatalogie du CHU de Poitiers a sollicité l'avis d?un groupe de réanimateurs de l'Hôpital Antoine-Beclère de Clamart (Hauts-de-Seine). S'ensuivra dans les prochains jours un débat éthique avec des professionnels et non-professionnels de santé, procédure assez courante en néonatalogie, mais aussi pour les urgences ou pathologies graves.
Des spécialistes de néonatalogie soulignaient mardi la complexité, pour les grands prématurés, de prédire les séquelles, pas nécessairement liées aux lésions cérébrales, et ce plus les enfants, donc leurs cerveaux, sont petits, avec des évolutions rapides dans un sens ou l'autre. D'où une prudence assez courante.
"Le fait de bien se poser, pour être sûr qu'on ne fait pas de bêtises, et de réanimer en attendant, est une procédure habituelle, demandée et conseillée par tous les organismes professionnels qui traitent de ce sujet. De temps en temps, il est urgent de ne pas agir. Il n'y a jamais urgence à tuer, d'autant que c'est irréversible", observe le Dr Christophe Elleau, chef de l'unité de néonatologie-Bloc Maternité au CHU de Bordeaux. Selon lui, une absence de consensus comme à Poitiers est relativement rare: "On a obligation d'essayer de réanimer si les parents le veulent et aussi la possibilité de ne pas réanimer et de passer dans ce que prévoit la loi Léonetti, l'accompagnement vers la fin de vie. Cela veut dire qu'on a obtenu une adhésion de l'équipe et de la famille en ce sens."
Sans porter de jugement hâtif sur la décision des parents, on se doit de souligner que si l'option de l'euthanasie n'était pas dans l'air du temps, ils n'auraient jamais évoqué la possibilité de tuer ce bébé, handicapé ou non. On constate une fois de plus le flou de la loi Léonetti, qui laisse la porte ouverte aux interprétations variées de la notion de "fin de vie". En attendant, il y a surtout urgence à accompagner et aider les parents en détresse face au handicap d'un enfant, à les épauler au quotidien pour qu'ils se sentent moins seuls dans la tâche difficile d'élever un enfant handicapé. Ce serait beaucoup plus utile que de les laisser dans un sentiment d'échec et d'abandon, qui les pousse sans aucun doute à prendre de mauvaises décisions.
Sébastien
Prions avec ferveur pour le petit Titouan et ses parents, avec Dieu, toute devient possible !
“J’accorderai tout ce que l’on me demandera par l’invocation aux Saintes Plaies.” disait Jésus à Sœur Marie-Marthe Chambon vers 1870
“Vous obtiendrez tout, parce que c’est le mérite de mon Sang qui est d’un prix infini.”
“Avec mes Plaies et mon Cœur divin, vous pouvez tout obtenir.”
Sur un chapelet ordinaire dire :
Gros grain : “Père Eternel, je vous offre les Plaies de Notre Seigneur Jésus-Christ pour guérir celle de nos âmes.”
Puis 10 fois sur les petits grains : “Mon Jésus, pardon et miséricorde par les mérites de vos Saintes Plaies !” (Jésus disait de cette dernière invocation : “Il faut souvent répéter auprès des malades cette aspiration”)
chartreux
En tant que mauvais esprit, j’avoue me poser des questions relativement à la médiatisation de cette affaire : le journal de M6 hier soir, le 13 h de BFM et de iTélé aujourd’hui : les parents se servent-ils des médias ou les médias se servent-ils d’eux ?
Jacques
C’est une situation extrêmement délicate, et il est à craindre, que, comme dans l’affaire Vincent LAMBERT, tous les délires possibles voient le jour.
Ce qui est certain, c’est qu’en matière de réanimation de grands prémas, il est possible de basculer dans l’acharnement, mais il paraît indispensable dans tous les cas de donner toutes ses chances à ce bébé.
je pense qu’effectivement, il nous faut prier pour lui et ses parents qui se feront bourrer le mou plutôt qu’être réconfortés et à même de faire face à un éventuel handicap de leur bébé
Antoine
Heureusement que le médecin est là ! Car Titouan n’a pas voie au chapitre puisque ce sont ses parents qui décident pour lui.
PK
Le stade prochain après l’avortement et l’euthanasie “des malades incurables” est l’euthanasie active des enfants avant l’âge de la raison (donc 7 ans) sous prétexte qu’ils ne sont pas encore finis psychologiquement (et de façon psycho-moteur) et donc qu’ils sont encore un “amas de cellules”.
“On” prépare le terrain… “On” met des cas extrêmes en exergue pour amadouer la sacro-sainte opinion publique…
On ne change surtout pas une méthode qui a fait ses preuves…
Prions pour cet enfant, pour ses parents et pour l’équipe médicale. Prions aussi pour tous ces journalistes, qui par idéologie ou complaisance, agissent contre la loi naturelle et attisent la douleur d’une famille en instrumentant leurs angoisses réelles…
Hommage
Si le bébé a pu survivre, handicapé ou non, c’est que sa route est déjà toute tracée, nous ne pouvons pas nous opposer à cela. Restons positif et attendons avec patience la suite de cette histoire délicate.
Jean Theis
Puisqu’on le sédate, ces médecins font ce qui est juste. Quant aux parents, pitié pour eux. …
Honnêtement je n’ai pas entendu de journaliste dire des horreurs à ce sujet, mais bien sûr je n’ai pas tout écouté.
Stephe
Heureusement que le projet, sans doute bien avancé dans les loges, de lier le coût économique de ces soins à l’esprit euthanasique promu par toutes les institutions ou presque n’est pas encore tout à fait d’actualité, mais les propos de Bruno le roux à l’assemblée nationale ne sont pas fait pour rassurer une population vieillissante.
chloé
Pour essayer de sourire dans cette triste actualité le bon mot d’un enfant de huit ans.
“quand on est mort c’est pour toute la vie”
thanatos
N’oubliez pas la déclaration récente du ministre Sapin, dont le nom est tout un programme, qui commence à susurrer que les personnes âgées coûtent cher et qu’une solution finale pour le bien de la communauté, l’allègement des dépenses et l’accompagnement digne vers l’au delà est la meilleure solution.
Le socialisme est vraiment une maladie incurable de l’âme.
Lilou
Il est toujours plus facile de juger au nom de telle ou telle morale quand on est pas directement concerné… Seule vraie question pour moi : quelle décision prendrais-je, moi, si cela m’arrivait ? Le reste est de la bonne conscience à pas cher.
Rebellion
Certes, comme le dit le commentaire précédent on n’est pas à la place des parents…
Ceci dit, il y a encore quelques années, un grand prématuré n’aurait pas survécu, c’est l’avancée médicale qui l’a permis… Il serait mort-né, sans aucune polémique !
ecoboust
Ils viennent de décider l’assassinant de cet enfant avec une gourmandise coupable !
Val
Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser au film “Soleil Vert”, avec Charlton Heston et Ewdard G Robinson…sur les réseau sociaux la majorité des gens a le réflexe de dire “pauvre petit bout, c’est mieux pour lui” sans s’apercevoir ce qui se profile derrière tout ça. On achète les enfants sur catalogue à des femmes assez vénales pour concevoir des enfants contre argent (surtout aux EU), en Inde c’est pour survivre..on nous parle des vieux qui devraient “partir dans la dignité” pour un peu on nous mettrait de la musique classique..bref, on veut éliminer les “inutiles”, les handicapés, les vieillards, et laver le cerveau des mômes. Joli programme. Et Dieu dans tout ça? comment peut on décider à Sa place, qui a le droit de vivre ou de mourir? j’en viens à penser qu’on a le camp du bien contre celui du mal.