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L'Eglise : L'Eglise en France

Il n’y a pas de nation sans engendrement à partir d’une mémoire et d’un terroir

Il n’y a pas de nation sans engendrement à partir d’une mémoire et d’un terroir

Ce dimanche 15 août Mgr Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, célébrait la messe de l’Assomption au sanctuaire Notre-Dame de Grâces à Cotignac et clôturait du même coup la Grande Marche de Saint Joseph, un pèlerinage entamé le 7 juin, au Sacré-Coeur de Montmartre. La messe était rediffusée sur la chaine de télévision C8. Extrait de son homélie :

[…] Un antique adage proclamait d’ailleurs « Regnum Galliae, Regnum Mariae »« royaume de France, royaume de Marie ». La multitude de cathédrales, églises, chapelles, oratoires et sanctuaires dédiés à Notre Dame et qui drapent notre pays, attestent de son patronage.

Chaque peuple, comme chaque personne ou chaque famille est aimée de Dieu d’un amour unique qui correspond à sa vocation particulière, selon son histoire, selon son patrimoine spécifique, sa physionomie singulière… c’est ce que rappelle le catéchisme de l’Eglise catholique. « Une fois l’unité du genre humain morcelée par le péché, Dieu cherche à sauver l’humanité en passant par chacune des entités qui la composent » (n° 36).

En 1980 au Bourget, Jean-Paul II lors de sa visite apostolique en France, interpellait notre pays : « France, fille aînée de l’Eglise et qui a engendré tant de saints, France es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » Le saint pape faisait alors référence à cet événement datant de 496, le baptême de Clovis qui donnera le nom de France à notre pays : « Dans le baptême mémorable de Clovis, la France, disait le pape Léon XIII, a été comme baptisée ».

« France, qu’as-tu fait de ton baptême ? » Cette interpellation s’adresse non seulement à notre nation, mais aussi à chaque baptisé, héritier de l’histoire spirituelle de notre patrie. « Qu’as-tu fait de ton propre baptême ?  Qu’as-tu fait du baptême de la France ? »

Chacun de nous, citoyen de ce beau pays, est responsable de la croissance ou de la stérilisation de « la semence divine », qui vient féconder notre nation et qui est le terreau de sa cohésion sociale. A l’heure où règnent, soit l’individualisme narcissique, avec l’atomisation de nos modes de vie, soit les communautarismes affinitaires qui fonctionnent en ghettos, on assiste à une fragmentation de notre pays (archipel français). Un morcellement qui peut conduire à une progressive désintégration du corps social. Il y a urgence à retrouver notre unité, à « faire nation ». Ce défi de l’unité ne peut être relevé par des consensus précaires, des slogans et commodats politiques, sans cesse renégociés au gré des majorités parlementaires successives, mais seulement en retrouvant les racines chrétiennes de notre pays, en retrouvant la sève, la source nourricière de son histoire sainte. Bref, en revenant à « l’âme de la France », à son ciment chrétien, à son baptême, fondement de la communion.

Le mot « nation » (nacere en latin) signifie étymologiquement « naître ». Il n’y a pas de nation sans engendrement à partir d’une mémoire et d’un terroir, à partir d’un lieu qui fait lien et qui fait récit. La vocation d’un peuple se comprend ainsi à partir de son histoire et de sa géographie. […]

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