Partager cet article

France : Société

Il n’y a pas d’imprévu avec un multirécidiviste

Lu dans Valeurs Actuelles :

V"Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a parlé d’“imprévu” au sujet des deux gendarmes tuées à Collobrières. Un imprévu malheureusement… prévisible, comme le montre le casier judiciaire du suspect. […] Manuel Valls a rappelé que « les missions des gendarmes relèvent de l’imprévu, un imprévu qui peut aller jusqu’au pire ».

Ce terme est-il véritablement approprié en ce qui concerne le double meurtre de l’adjudant Alicia Champlon et du maréchal des logis-chef Audrey Bertaut ? […] Évoquer “l’imprévu” est un peu facile. L’arrestation quelques heures plus tard du suspect et la consultation de son casier judiciaire sont édifiantes. La dangerosité de Boumezaar était en effet étrangement prévisible, au regard de son parcours devant les tribunaux correctionnels.

Dès l’année 2000, ce gosse de la cité Berthe, un quartier chaud de La Seyne-sur-Mer, écope au tribunal pour enfants de Toulon d’une condamnation à trois mois de prison avec sursis pour usage de stupéfiants. Puis les choses vont crescendo : dix mois ferme de nouveau pour une affaire de drogue en 2001, deux mois en 2002 pour rébellion, un mois en 2004 et trois en 2005 pour des faits de “destruction de biens d’utilité publique”. Présenté par les experts comme « impulsif », Boumezaar franchit un palier dans la violence en novembre 2004, au coeur de la cité Berthe. Le suspect, qui est alors interdit de séjour dans le Var à la suite de ses divers exploits, se retrouve nez à nez avec une patrouille de quatre policiers, deux hommes et deux femmes, qui le soupçonnent de recéler une moto volée. L'affaire dégénère en bagarre générale. Boumezaar frappe une sous-brigadière de 36 ans avec un coup-de-poing américain, lui dérobe sa matraque de service (déjà !) et la frappe de nouveau. Le suspect parviendra à s’échapper. Il se constitue prisonnier le 15 mai 2005 sur l’insistance de sa compagne de l’époque, une certaine Laura.

Adballah Boumezaar est condamné à quatre ans de prison ferme en juin 2006 pour cette affaire, peine alourdie de deux années supplémentaires en 2009 pour usage de stupéfiants en détention, puis de trois mois ferme pour “menace sur conjoint”. C’est nanti de cet impressionnant pedigree qu’il sort de prison le 10 septembre 2011. Il n’aura bénéficié que d’une très symbolique remise de peine de cinquante jours.

Le nouveau tournant de sa carrière judiciaire se situe le 13 juin dernier devant le tribunal correctionnel de Toulon, soit quatre jours avant le drame de Collobrières. Le récidiviste comparaît pour une affaire de coups et blessures sur sa propre mère. Les faits remontent au 11 mai. Pour des raisons qui lui appartiennent, le parquet se refuse à requérir lors de cette audience de comparution immédiate la fameuse peine plancher qui aurait renvoyé l’homme derrière les barreaux et sans doute évité la tragédie.

La condamnation à six mois de prison avec sursis infligée ce jour-là était-elle adaptée à la dangerosité d’Abdallah Boumezaar ? […] Comment se satisfaire d’une certaine forme de naïveté judiciaire ? Il est évident que cette terrible affaire pointe du doigt les limites de notre système de suivi des délinquants multirécidivistes. […] Chaouki, le propre frère d’Abdallah, n’hésite pas à mettre en cause l’institution judiciaire : « C’est une décision incompréhensible, il fallait le remettre en prison. Aujourd’hui, deux gendarmes seraient toujours en vie. Je n'arrête pas de penser à cette mère de deux enfants. C'est insupportable.» […]"

Partager cet article

5 commentaires

  1. Faut-il que les politiques eux-mêmes soient victimes de ces “imprévus” pour que les choses changent ? Il y a deux ou trois ans, il a fallu qu’un inspecteur d’académie en visite pour recadrer des enseignants d’une école primaire du 20° arrondissement, se fasse agresser par un gamin de CM2 ultra violent pour que le rectorat décide enfin d’exclure le gamin en question. L’inspecteur était venu expliquer aux instituteurs de l’école comment s’y prendre, il s’est retrouvé par terre dans la cour, après un coup de pied au genou!

  2. La vérité c’est que l’Etat a perdu le contrôle du territoire…comme en Syrie. Beaucoup de catholiques de Droite commettent une sorte de péché par optimisme légalo-républicain idôlatrant nos forces de l’ordre. Beaucoup n’ont pas compris que nous avons passé des étapes dont on ne revient pas “tranquillement” :
    Syrie: “Les forces du régime ne contrôlent plus l’ensemble du territoire”
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-les-forces-du-regime-ne-peuvent-plus-se-deployer-sur-l-ensemble-du-territoire-syrien_1131538.html

  3. Du moment qu’on est musulman on est protégé. Comme l’affaire Kylian le montre à nouveau abondamment.
    Les Français adorent et se couchent devant ce genre d’individus. Je ne vois pas ce qui les ferait changer après de si nombreux crimes qu’ils refusent absolument de voir.

  4. Pourquoi personne n’évoque le fait que l’agresseur a agi ainsi parce que les deux gendarmes qui venaient l’interpeller étaient des femmes? Ce constat est certain et la violence qu’il exerçait sur sa propre mère le prouve. D’autre part, pourquoi personne ne pose la question de savoir si la vraie place des femmes dans les forces de l’ordre est…sur le terrain…armée d’un pistolet dont elles ne se servent pas en cas de besoin? Il y a un contraste qui me gêne, cette pauvre gendarme mère de famille en train de border ses enfants et partir ensuite au gibet avec une arme qu’elle ne se servira pas. Le vrai problème à mon sens est plus là car il y a fort à parier que si l’autre gendarme avait été un homme il se serait servi de son arme dès que le prévenu a commencé à taper sur la tête de sa collègue…mais bon je dois être idiot de croire qu’un homme en la matière aurait des réflexes plus appropriés…ça ne ferait pas politiquement correct..

  5. Voyez-vous, comme moi, relayant son incapacité historique prouvée dans la mauvaise gestion d’EVRY, la HAINE sur le visage de ce manuel VALLS, à elle dressée par la Franc-maçonnerie !?

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services