Cédric Herrou avait écopé de quatre mois de prison avec sursis pour aide à l’immigration clandestine. La Cour de cassation a cassé ce jugement, offrant ainsi l’impunité aux complices de l’esclavagisme moderne. Dans Le Figarovox, Grégor Puppinck analyse :
[…] Certes, il est compréhensible que le fait d’apporter de l’aide à une personne présente sur le territoire français puisse bénéficier dans certaines circonstances d’une forme d’immunité pénale. Le droit prévoyait d’ailleurs déjà une telle immunité lorsque l’étranger était aidé par un membre de sa propre famille, ou lorsque l’aide était nécessaire à la sauvegarde de sa vie ou de son intégrité physique et qu’il faisait face à un «danger actuel ou imminent». Dans ces cas, l’aide est même un véritable devoir moral au nom de l’état de nécessité et de la solidarité familiale. Le droit nouveau étend l’immunité à la circulation (et non plus seulement au séjour), ainsi qu’à toute personne et en toutes circonstances, au nom de la simple solidarité humaine: la fraternité. […]
Alors que le XXIe siècle s’annonce comme celui de la globalisation et des migrations, cette décision est particulièrement irresponsable, voire suicidaire, pour le contrôle de l’immigration: elle donne carte blanche aux associations désireuses de faciliter l’immigration clandestine, au nom des grandes valeurs de la République. Elle est symptomatique d’une époque où les valeurs sont comme devenues folles.
La Fraternité, la Solidarité ou encore l’Humanité sont, certes, des valeurs républicaines, et c’est donc sans surprise que le Grand Orient de France et les partis de gauche ont célébré la décision du Conseil constitutionnel. Selon moi, ces valeurs sont surtout des vertus chrétiennes devenues folles. Comme l’écrivait G. K. Chesterton dans Orthodoxie, dès 1908,
«Le monde moderne n’est pas méchant ; sous certains aspects, le monde moderne est beaucoup trop bon. Il est plein de vertus désordonnées et décrépites. (…). Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles. Elles sont devenues folles, parce qu’isolées l’une de l’autre et parce qu’elles vagabondent toutes seules.»
Le fait est que nous ne savons plus ordonner les vertus, qui se sont dégradées en valeurs: nous voulons agir pour le bien, avec de bonnes intentions, mais nous mélangeons la justice et la morale, pire encore, nous invoquons la solidarité – qui est le nom sécularisé de la charité – contre la justice et le bien commun. Nous faisons passer les sentiments avant le bien commun.
Ce désordre des vertus est alimenté par un universalisme abstrait qui nie la légitimité de la spécificité française et fait passer la fraternité universelle avant la nationalité. Le bien commun du peuple français n’est plus compris ; il est tout au plus réduit aux seuls aspects socio-économiques, comme si les Français ne partageaient, sur un territoire donné, que les services publics et la dette. C’est toute la dimension culturelle de notre bien commun qui est négligée ; elle est pourtant la véritable tradition qui transmet le patrimoine vivant de la France au fil des générations. Elle est notre véritable nationalité, constituée d’abord d’usages et de mœurs devenus naturels aux Français, tant ils sont enracinés dans notre culture.
Ainsi, l’apport de l’immigration à la société française ne devrait pas se mesurer seulement en fonction de son impact sur l’économie et les comptes publics, mais aussi sur la civilisation.
Contrairement à ce que l’on entend beaucoup, ce désordre universaliste n’est pas chrétien. Au contraire. Certes, l’Église catholique enseigne avec raison que les exigences de la charité dépassent celles de la justice, mais elle précise aussitôt que la charité ne doit pas s’exercer contre la justice. La charité doit être ordonnée au bien commun, du plus proche au plus éloigné, si bien que l’on ne saurait, sans commettre d’injustice, aider son voisin aux dépens de ses enfants, ou des étrangers aux dépens de ses concitoyens, fut-ce au nom de la fraternité. En un mot: «charité bien ordonnée commence par soi-même». […]
AFumey
Une autre conséquence est plus problématique, due à la simple égalité de tous devant la loi.
Prenons un trafiquant d’êtres humains, qui se fait grassement payer; il érige donc son affaire en “association” à but naturellement humanitaire. Il est à la suite de cet arrêt totalement inattaquable, sauf de façon symbolique.
Parfois je me prends à penser que nos pays sont désormais gouvernés par des mafias crapuleuses, dont le seul but est de s’enrichir et d’imposer leurs propres lois.
philippe paternot
qu’ils commencent par traiter les gaulois aussi bien que les immigrants illégaux qui ne payent rien pour leurs soins et qui touchent plus pour leurs cigarettes et téléphone portable qu’un sdf lui même qui doit se contenter d’un carton ou d’un tacot alors que de nombreux hotels sont réquisitionnés