Lu dans Minute :
"Fin septembre, sortira Quelques heures de
printemps, un film de Stéphane Brizé avec
Vincent Lindon, Hélène Vincent et
Emmanuelle Seigner. La critique ne devrait
pas manquer de saluer cette laborieuse
apologie de l’euthanasie, d’autant que le
Parlement débattra sous peu des « droits
des malades en fin de vie », dans le but de
mettre en oeuvre une promesse de François
Hollande, favorable au « suicide assisté ». […]Dans ce film ennuyeux à mourir,
dont le déroulé est en soi une véritable incitation au suicide, le mot
« mort » n’est pas une seule fois prononcé.
Les médecins, sans approuver, « entendent » la « volonté » d’Yvette
d’aller au bout de son « choix ».
On parle de « chemin », de « fin de
vie », de « décision », de « délivrance »,
mais jamais de suicide, de décès, de
tombe et de tous ces gros mots qui
font généralement réfléchir jusqu’aux
plus obtus partisans du politiquement
correct. Sémantiquement,
Stéphane Brizé rejette d’ailleurs le
terme « euthanasie », qu’il juge « fondamentalement
différent du suicide
assisté » (il faudra nous expliquer
pourquoi).
Toutes les objections légitimes
au « choix » d’Yvette Evrard ne servent
en fait qu’à justifier son suicide.
Les longs plans silencieux et
répétitifs sur les appareils médicaux,
les scanners de la tumeur,
l’ambiance bleutée et blafarde du
milieux hospitalier, les crises d’angoisse
de la malade remplissent le
même rôle.
Tout comme l’impuissance et la
relative passivité du corps médical
face au mal qui se répand inexorablement.
Du côté des tueurs, en revanche,
tout est parfait. Les papiers sont faciles à remplir. Les représentants de
l’association suisse, particulièrement
prévenants et responsables. On peut
prendre son temps. Le processus de
mise à mort – pardon, de délivrance
– est réversible jusqu’au bout (ou
presque). L’exécution, indolore, a
lieu dans un pimpant chalet de
montagne, très suisse, avec des
fleurs et tout le confort d’un bon établissement
de cure. La date et l’heure
étant connues, les candidats au
cercueil ont tout loisir de mettre
leurs affaires en ordre, voire de faire
un ultime bisou au fils prodigue – et
ici perclus de tics, comme toujours
avec Vincent Lindon, mais c’est évidemment
purement anecdotique.
[…]Au point qu’au
lieu de faire financer son film par la
région Bourgogne et l’Union européenne,
il aurait mieux fait de
demander des fonds aux différents
lobbys de l’euthanasie! Seule note
d’espoir: le film est tellement lent,
mauvais et partisan que, même si
vous êtes suicidaire, il devrait vous
faire passer le goût du pin."