Extrait de la Préface du père Henri Boulad (révisée par François Sweydan) pour l’ouvrage de Joachim Véliocas, L’Eglise face à l’islam, entre naïveté et lucidité :
[…] Le but de ce livre est de faire la lumière sur ce qui se dit aujourd’hui en France sur l’islam et de dénoncer l’aplatissement généralisé et la dhimmitude d’un Occident majoritairement inconscient et amnésique. Les Européens feignent-ils d’ignorer le projet hégémonique clairement proclamé des musulmans, qui avance systématiquement sous nos yeux ?
Le cheikh Youssef al-Qaradawi, chef spirituel des Frères musulmans et président de l’Union internationale des savants musulmans, membre du Conseil européen de la Fatwa – entre autres éminents dignitaires religieux musulmans s’exprimant en termes similaires – n’avait-il pas parlé de «conquête pacifique de l’Europe» par la da’wa, la «prédication» – le prosélytisme religieux actif pour la diffusion de l’islam ? Son propos est clair : «L’islam retournera en Europe… Il y est entré deux fois… et deux fois il l’a quittée… La prochaine conquête, avec la volonté d’Allah, se fera par la prédication et l’idéologie. Toute terre n’est pas obligatoirement conquise par l’épée… La conquête de la Mecque ne s’est pas faite par l’épée ou la guerre, mais par un traité [d’Houdaybiya] et par des moyens pacifiques… Nous voulons qu’une armée de prédicateurs et d’enseignants présente l’islam dans toutes les langues et tous les dialectes…»
Ne sommes-nous pas clairement prévenus de ce projet structuré, méthodiquement mis à exécution depuis plus d’une cinquantaine d’années, notamment par les Frères musulmans en Europe?
L’autre objectif de cet ouvrage est d’inviter l’Église à prendre acte de l’échec du dialogue avec l’islam, initié il y a plus de 50 ans. Il est clair aujourd’hui que ce dialogue a échoué faute d’avoir pris au sérieux ce que l’islam a toujours été, ce qu’il est et s’est toujours voulu, ce qu’il dit de lui-même et qu’il démontre par ses dramatiques actions dans tout l’Orient et dans le monde.
Ce livre dit en toute objectivité un certain nombre de vérités qui dérangeront les censeurs, partisans de la pensée unique. A la traîne de la gauche ‟libérale”, ceux-ci crieront à l’amalgame et à l’imposture de l’‟islamophobie”, pour réduire au mutisme tous ceux qui, comme l’auteur, voient clair.
La pensée unique nous étouffe, nous étrangle, nous asphyxie, cherchant par tous les moyens à nous convaincre que blanc c’est noir. Quand donc mettrons-nous la vérité au cœur de nos rencontres ? L’heure est gravissime. Le totalitarisme et l’intolérance féroce d’une gauche libérale – qui n’a de libéral que le nom – et qui a fait alliance avec un islam agressif, conquérant et fondamentaliste, ne laissera plus bientôt le moindre espace à une quelconque liberté d’expression.
Jésus nous a bien dit : «La vérité vous rendra libres». Or, un Occident aux ordres de l’élite mondialiste s’emploie à toutes les contorsions et les concessions pour nier des évidences qui crèvent les yeux. Il est urgent aujourd’hui de hisser l’étendard de la vérité et de dire les choses telles qu’elles sont, sans se voiler la face.
[…] En France et en Europe, au nom d’une vision irénique de l’islam, les distorsions intellectuelles complaisantes et absurdes sont monnaie courante. Avec une naïveté désarmante, les professionnels d’un dialogue à sens unique qui frise la mauvaise foi ou l’ignorance prétendent parler au nom du christianisme, tout en écartant délibérément les chrétiens d’Orient et les néo chrétiens, apostats de l’islam. Pourtant, ceux-ci, mieux placés que quiconque pour s’exprimer sur cette question, ont de l’islam une perception diamétralement opposée à celle de ces ‟experts” occidentaux.
Dans une récente rencontre au Caire (avril 2018) avec un religieux catholique français de l’Institut dominicain d’études orientales au Caire (IDEO), parmi les représentants les mieux placés du dialogue interreligieux islamo-chrétien avec Al-Azhar, je lui demandais ce qu’il pensait du Frère Rachid et de Hamed Abdel-Samad – tous deux mondialement connus pour leur lucidité sur l’islam. Sa réponse a été : «Connais pas…». J’en ai été stupéfié. Aveuglement dangereux et méconnaissance incompréhensible.
Plus surprenant encore, des évêques et des prêtres engagés dans le dialogue interreligieux islamo-chrétien en France de nous conseiller de ne pas diaboliser l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) qui se réclame ouvertement de la confrérie des Frères Musulmans pratiquant – pour l’instant – et depuis une bonne trentaine d’années en Europe le jihad idéologique et politique, culturel et juridique. Pourtant, depuis des décennies cette organisation jihadiste est la première et principale responsable des graves tribulations islamistes en Égypte et en Orient. […]
L’Occident et l’Église ne semblent avoir rien appris de l’Histoire des conquêtes islamiques meurtrières du califat omeyyade, puis celles des Abbassides et enfin celles de l’Empire ottoman. Au nom d’Allah, de son prophète et des injonctions coraniques ils ont mis des siècles durant la Méditerranée à feu et à sang, conquis ses îles, l’Espagne, la moitié de la France et le sud de l’Europe, les Balkans et jusqu’aux deux sièges de Vienne, la bataille navale de Lépante, la chute de Constantinople et j’en passe… Les cruelles persécutions incessantes des chrétiens et des juifs d’Orient dès les débuts des conquêtes et pendant de longs siècles, les conversions forcées, les razzias terrestres et piratages maritimes dans toute la Méditerranée, l’esclavage de millions d’Européens (estimation : plus de 3 millions), mise en danger des routes commerciales maritimes de l’Europe du Sud, etc. Et cette furie islamique a sévi quatre siècles durant avant les Croisades, enfin décidées afin de sauver Jérusalem (et le Saint-Sépulcre incendié et détruit) et l’Europe du danger des conquêtes musulmanes. […]