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Né en France d’un père chinois et d’une mère française, je suis un cas typique de diversité de la doctrine “Touche pas à mon pote”, et pourtant je suis profondément français. Mais alors qu’est ce qui fait la différence entre moi et les enfants d’immigrés adeptes du look “chausson-chaussette et doudoune-casquette” qui aiment le désordre et détestent la France ?
Je commencerai par vous dire que je comprends leur sentiment d’appartenance à leur pays d’origine. Je les comprends parce que je l’ai vécu.
Le racisme existe-t-il ?
Nous l’avons tous vécu, l’adolescence est une période cruelle où les différences sont un poids : qu’il s’agisse de couleur de peau ou d’autres attributs.
A l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte, j’ai personnellement vécu ce qu’on appelle communément le racisme : quotidiennement les blagues et sous-entendus rauques sur mes origines asiatiques fusaient et faisaient rire l’assemblée sans complexe et avec très peu de réaction des autorités éducatives.
Note et contrast flagrant : tout sous-entendu discriminatoire vis-à-vis d’un camarade issu de l’immigration africaine était immédiatement pris en charge et même en réalité, personne n’aurait osé. Mais nous les asiatiques, nous avions et nous avons un traitement de défaveur.
Quoi qu’il en soit, quand on vit la mise à l’écart d’identité, on a la naturelle tendance à se rapprocher de ceux qui nous ressemblent, ou à défaut à se créer une identité assumée et distincte par instinct de protection. C’est ce qui m’est arrivé : “Vous me traitez de chintoc, alors je ne serai que chinois, et toc”. J’ai donc eu ma période rebelle où je m’imprégnais de la culture chinoise pour trouver une identité qui m’était imposée. Mais que pouvais-je faire seul si ce n’est bougonner, et au final trouver des moyens de trouver ma place en apprenant de mes camarades. Certains d’entre-eux sans même s’en rendre compte m’ont appris à être français.
Le nombre est tout !
Sincèrement, si j’avais trouvé parmi mes camarades d’autres asiatiques, nous nous serions probablement rassemblés, et c’eût été naturel. Même les français de l’étranger, tout bons wokes progressistes qu’ils soient, ne manquent pas de se retrouver aux afterwork “vin et camembert”. Les jeunes magrébins qui ont un socle culturel commun se rassemblent instinctivement, c’est inévitable et on ne peut leur en vouloir fondamentalement.
Le problème vient quand ceux qui se rassemblent sont en nombre suffisant pour former une communauté et créer une synergie identitaire. On imagine alors une classe d’adolescents où la majorité est originaire d’Afrique bercée d’un discours anti-colonialiste, et on a le combo parfait pour créer une ambiance de rébellion dont l’anti-France est un des moteurs. On comprend qu’on ne peut plus faire des français quand il n’y a simplement plus assez de français pour digérer le corps nouveau.
Ils ne connaissent pas leur pays d’origine
Dans ma quête d’identité, j’ai tout fait pour passer du temps en Chine: mais quel autre moment possible que les vacances ! Pas de cours, loisirs et découvertes pendant un mois et un taux de change à 1 contre 10, je m’y plaisais bien sûr. Très facilement et avec l’esprit d’analyse qu’on a à 18 ans, je me trouvais à préférer la Chine à la France.
Les jeunes maghrébins français ne sont pas différents. Tout est plus sympa quand on n’a pas à se lever pour aller en cours et quand tout y est moins cher. Très vite, ils assimilent le bled à la belle vie: et “Viva l’Algérie”.
Les asiatiques sont-ils un modèle d’intégration ?
L’immigration d’origine asiatique semble être parfaitement intégrée. Dans l’ensemble, la culture de l’excuse ne fonctionne pas chez nous et si discrimination nous avons subis, il ne tient qu’à nous de prouver au monde notre valeur par l’effort et le mérite.
Culturellement, les asiatiques sont discrets et l’autorité parentale décourage souvent tout esprit de rébellion. Surtout, ils sont moins nombreux: selon l’INSEE, 47% de l’immigration en 2023 vient d’Afrique et seulement 14% vient d’Asie, dont un tiers est turque. Moins de 10% de l’immigration viendrait donc de l’Asie orientale. Or comme expliqué précédemment, le nombreux est crucial.
Cependant, même une immigration discrète et docile ne fait pas des français si facilement.
La première diaspora asiatique significative date des années 80 et fuyait le communisme. Travailleurs et reconnaissants d’avoir trouvé une nouvelle terre, ils ont fait des français.
Puis à partir des années 90 et 2000 est venue une nouvelle génération : les chinois de la ville de Wenzhou. Vous les cottoyez au quotidien car ceux sont eux presque exclusivement qui rachètent les bureaux de tabac. Ils sont l’archétype du chinois travailleur qui ne pose pas de problème. La plupart des premiers arrivants sont venus illégalement pour des raisons économiques. Dans l’ombre et par des moyens rusés mais pas toujours tout à fait légaux, ils s’installent et finissent par obtenir la nationalité française. Si le communautarisme vous inquiète, ne les ignorez pas. Le système de rachat des bureau de tabac est rodé et presque systémisé avec un réseau de crédit et même d’agences immobilières internes à leur communauté. La première génération – aujourd’hui environ agée de 40 à 60 ans – ne se considère pas française : ils ne mangent jamais français, ne parlent français que par nécessité, et sont patriotes chinois. La tendance actuelle est à inviter ses parents à s’installer en France pour profiter du système de retraite qu’ils participent par ailleurs à financer par leur travail acharné. La jeune génération s’en sort à l’école et fait des français dans l’ensemble.
Malheureusement, nombreux de cette jeune génération grandissent dans les zones difficiles (ex: Aubervilliers) et ne bénéficient pas des meilleurs conditions d’assimilation. Naturellement alors, vous croiserez des jeunes asiatiques avec l’accent “chausson-chaussette et doudoune-casquette”.
Détrompez-vous : pas ou peu de politique d’influence du gouvernement chinois dans ce domaine, et au contraire si l’immigration chinoise est contrôlée, c’est parce que la Chine ne laisse pas sortir ses citoyens sans raison valable.
Donc dans l’ensemble pour l’instant, on peut dire que l’immigration asiatique est une chance pour la France, tant qu’ils deviendront des français.
Les solutions pour refaire des français relèvent du bon sens, mais il faut d’abord comprendre cette formule : L’assimilation, c’est la fraternité.
Il n’y a rien de plus fraternel que l’assimilation. C’est le fait de proposer à nos prochains, indifféremment de leurs origines, de devenir nos frères. C’est la revendication qu’on n’est pas frères par le sang, mais par un socle commun de valeurs, de culture, et d’Histoire. L’assimilation, c’est l’opposé du racisme.
A partir de là, il faut :
– Réduire drastiquement l’immigration car c’est le nombre qui empêche l’assimilation. L’immigration doit être strictement sélectionnée.
– Rétablir une autorité radicale : si la sévérité ne vient pas des parents, c’est à l’Etat d’avoir une main de fer. Il n’y a pas d’autre alternative.
– Recréer du roman national. La nature a horreur du vide, et chaque être humain est en quête de sens et d’identité, particulièrement à l’adolescence. Il est naturel que les jeunes s’attachent à la foi ou les valeurs qu’on leur propose. Si la France ne se propose plus d’être une fierté épique, alors les français immigrés et de souche se tourneront vers d’autres alternatives : la drogue souvent, l’Islam parfois, le Wokisme pourquoi pas.
Ce Wokisme est notre plus grand ennemi car il affaiblit notre patriotisme face à toutes les alternatives. Il est la faiblesse et la culture de l’excuse qui nous perdra.
Collapsus
À l’heure où des Français d’origine sont traversés par des idées furtives d’émigration vers d’autres pays (imaginaires) où le christianisme ne serait pas banni mais où le wokisme le serait, sans islam ni violence ni drogue ni excès d’impôts, on se demande à la lecture de cet intéressant article ce qui pourrait bien en France stimuler l’assimilation. Qu’est-ce qui peut aujourd’hui donner envie d’être Français ? On jalouse vraiment les USA qui ont pu retrouver un président donnant envie d’être américain. Nous, on a Bayrou …