Tous les grands journaux italiens condamnent fermement mercredi les protestations d’enseignants et d’étudiants qui ont conduit à l’annulation d’une visite du pape à l’université de Rome.
Le Corriere della Sera parle d’une "défaite pour le pays" :
"c’est une caricature de la laïcité qui a gagné, une laïcité radicalisante, toujours prête à être anticléricale, qui veut uniquement écouter ses propres raisons".
Le directeur du principal quotidien de gauche La Repubblica, Enzio Mauro, surenchérit :
"Jusqu’à hier, (l’Italie) était un pays tolérant, où la forte empreinte religieuse, culturelle, sociale et politique du catholicisme cohabitait avec des cultures et des fois différentes, garanties par l’autonomie de l’Etat républicain. Mais quelque chose s’est rompu, dramatiquement, sous les yeux du monde (…) Le Pape, qui est aussi évêque de Rome, qui ne peut plus parler à l’université de sa ville, dans cette Italie médiocre de 2008".
La Stampa qualifie cet épisode de
"dure épreuve pour la laïcité en Italie [et appelle] les voix de la laïcité à s’élever avec clarté contre les contestataires".
Il Giornale se lamente :
"Pauvre Eglise, pauvre Italie".
Le quotidien économique Il Sole 24 Ore estime que les enseignants de l’université
"ont commis une erreur, en démontrant ne pas croire assez dans le pluralisme".
A toute chose malheur est bon.
Addendum 12h00 : le Président de la République Giorgio Napolitano a écrit une lettre au Saint-Père pour lui présenter ses excuses. Par ailleurs, le Cardinal Camillo Ruini, Vicaire du Pape pour le diocèse de Rome, vient de convoquer les étudiants, spécialement ceux de l’Université la Sapienza pour se retrouver nombreux autour de Benoit XVI, dimanche prochain, Place Saint-Perre, pour la prière de l’Angelus.
Hier, les quelque 5000 pèlerins qui ont assisté à l’audience générale hebdomadaire du pape au Vatican l’ont longuement applaudi au cri de "liberté".