Partager cet article

Bioéthique

Jacques Bompard interpelle le ministère de la Santé sur la recherche sur l’embryon

Question publiée au JO du 7 juin :

Jacquers_bompard_afp"M. Jacques Bompard appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les progrès des nouvelles méthodes émergentes qui remplaceraient à terme les prélèvements d'échantillons humains sur les embryons.

Les organoïdes, cellules artificielles, sont en quelques sortes de mini-organes découverts par le prix Nobel de médecine Shinya Yamanaka et John Gurdon. Cellules pluripotentielles, elles ont la capacité d'opérer une transformation en n'importe quel genre de tissu du corps humain par le fait d'une stimulation adéquate. D'après Thomas Hartung, professeur à l'université américaine Johns-Hopkins de Baltimore « les organoïdes sont les cultures cellulaires du XXIème siècle. Ils peuvent nous en dire plus qu'une simple culture cellulaire in vitro en deux dimensions ». Il suffit d'une cellule adulte différenciée pour que le docteur obtienne une cellule indifférenciée, ou cellule souche, similaire à un noyau du stade embryonnaire. Au plan technique, l'opération consiste à prélever une cellule sur un adulte et y ajouter trois ou quatre facteurs de transcription régulant l'expression des gènes, un rétrovirus sert de facteur de réaction.

Une découverte révolutionnaire, qui suscite l'intérêt scientifique pour ses bienfaits tant scientifiques, médicaux que bioéthiques. Convertir ces organoïdes en tumoroïdes permet de tester rapidement et efficacement les médicaments sur des milliers de tumeurs identiques. Également utilisées pour des recherches sur les infections virales, les traumatismes, ou encore les accidents vasculaires cérébraux, ces cellules pluripotentielles sont porteuses d'espoir. Notamment parce qu'elles laissent envisager une alternative à une recherche sur l'embryon humain, dont on sait qu'elle est pratiquée de façon discrète. L'enjeu est donc de rendre caduques les questions éthiques liées au prélèvement de cellules souche d'embryons.

Outil à la fois rapide et rentable pour les tests pharmacologiques, ces organoïdes constituent d'ores et déjà un objet de commercialisation. Faciles d'accès (par simple biopsie), sans gravité d'ordre éthique, leur découverte pourra permettre, à terme, un remplacement aux prélèvements médicaux sur les embryons. Intérêt supplémentaire majeur pour le domaine de la médecine régénérative : ces cellules pourraient permettre de choisir un donneur compatible avec le receveur à traiter pour éviter un éventuel rejet de greffe. Encourager ces recherches nécessite l'appui du Gouvernement : c'est pourquoi le ministère de la santé aurait vivement intérêt à prendre acte des cellules pluripotentielles et de formuler de façon transparente l'interdiction du prélèvement de tissus humain sur les embryons. L'embryon n'est pas un noyau de cellules, une matière sujette à l'expérimentation scientifique. « Dès le début de la conception, l'embryon est un organisme organisé. Dès la première cellule, l'intégralité de son code génétique est inscrit et restera inchangé jusqu'à sa mort », indique à cet égard le docteur Bléhaut, directeur de recherche à la Fondation Jérôme Lejeune.

La diffusion de ces nouvelles méthodes dans le milieu de l'expérimentation médicale interroge directement l'actualité et le bien-fondé des pratiques en vigueur, qui portent atteintes à la dignité humaine en opérant des expérimentations sur un être en devenir. Cette découverte doit permettre de rendre à l'homme un traitement digne de sa condition en rendant progressivement et légitimement illicite toutes formes de détournement ou d'instrumentalisations médicales et financières de la vie humaine surtout dans sa manifestation la plus vulnérable qu'est le stade prénatal. Aussi, il lui demande si elle compte prendre connaissance de ces récentes découvertes et réaffirmer l'interdiction totale de toute recherche sur l'embryon humain, modifiant ainsi la loi de modernisation récente sur notre système de santé, ambigüe en la matière."

Partager cet article

4 commentaires

  1. Qu’une découverte scientifique puisse valider une position morale de l’Eglise, c’est proprement inimaginable et insupportable pour les illuministes de la raison. Et quand on lit les déclarations sur les questions éthiques de Mme Touraine on voit bien qu’elle en fait partie.

  2. Toute la difficulté est de faire valoir ces découvertes scientifiques de Shinya Yamanaka et de John Gurdon au caractère éthique respectant la dignité humaine à contrario de la recherche sur les embryons humains que l’assemblée nationale a autorisé voici quelques années.
    Mr Bompard connaît son dossier pour ainsi le plaider auprès de Mme la Ministre .
    Mais on peut regretter d’une part que les pouvoirs publics s’obstine à réserver les deniers des contribuables à des recherches stériles et sans espoir dont l’éthique est à fortiori contestable et ceci pour des raisons que l’on peut qualifier d’idéologiques.
    Et on peut aussi regretter par ailleurs que ce dossier scientifique soit trop peu connu du quidam en regard des intérêts à la fois éthique et scientifique qu’il comprend.

  3. Le but véritable de nos apprentis Frankenstein ne semble pas être le bien d’autrui. Mais le clonage d’êtres humains. En faire des créatures OGM.
    L’homme veut effacer de la planète tout ce que la nature a créé naturellement et gratuitement. Comme tout doit être une marchandise, tout doit être modifié. Ainsi chaque modification est sujette à un brevet, rapportant de l’argent.
    Quand les multinationales ont financé le coffre-fort de l’Apocalypse :
    https://effondrements.wordpress.com/2012/05/16/le-coffre-fort-de-lapocalypse/
    ce n’était pas pour fournir des graines d’une manière bénévole après un désastre. Car les graines après plusieurs années, ne se reproduisent plus. Mais bien pour en vendre leur séquence ADN.
    Mais en clonant un être humain, ne crée-t-on pas un zombie ? Car l’âme ici est apportée par qui ?
    Dans les prophéties admirables de St Jean de Jérusalem qu’est-il écrit (25) ?
    https://effondrements.wordpress.com/2012/10/19/notre-avenir-ou-les-propheties-de-st-jean-de-jerusalem/
    “Les animaux que Noé avait embarqués sur son Arche
    Ne seront plus entre les mains de l’Homme
    Que bêtes transformées selon sa volonté
    Et qui se souciera de leur souffrance vivante?
    L’homme aura fait de chaque espèce ce qu’il aura voulu
    Et il en aura détruit d’innombrables.
    Que sera devenu l’homme qui aura changés les lois de la vie ?
    Qui aura fait de l’animal vivant une motte de glaise ?
    Sera-t-il l’égal de Dieu ou l’enfant du Diable ?”
    Adam et Eve en s’intéressant à l’arbre du bien et du mal, avaient fait basculer leur monde. Ne va-t-on pas aujourd’hui faire de même ? Mais en pire ?

  4. Les manipulations sur l’Embryon humain sont bien évidement inadmissibles et proprement honteuses.
    Pour autant que devons nous penser et attendre de ses fumeuses ” organoïdes, cellules artificielles ” ?
    Une étape nouvelle dans un jeu dangereux dont nos balbutiants scientifiques n’ont et ne connaissent pas la maitrise, les mutations et le devenir ……..
    La précipitation n’étant pas de mise compte tenu des enjeux, et surtout des enjeux ” masquéés “. Mais comme le dirais l’une de mes connaissances M° BOULE fit scandale à son époque, souffriez qu’il ne s’agisse là que de bois ……….

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services