Ainsi s'exprime Barbara Mazières dans Présent :
"Beaucoup d’électeurs de droite ne se sentent pas concernés par la primaire « de la droite et du centre ». Ils considèrent qu’il s’agit de la cuisine interne des LR (ex-UMP). En réalité, l’élection est plus ouverte que cela : elle concerne potentiellement tous les électeurs ou presque. Rappelons que, selon certaines estimations (rapportées par Libération) jusqu’à 10 % des électeurs de François Hollande pourraient participer à cette primaire « de droite », pour y soutenir Alain Juppé. Tout simplement parce qu’ils anticipent que le vainqueur aura de fortes chances de gagner la présidentielle et, à défaut de candidat socialiste, ils veulent pouvoir influer sur le choix du futur président.
Il semble donc tout aussi logique que les électeurs de droite, non LR, participent à cette primaire pour y porter leurs convictions le plus haut possible : nous nous engageons dans une élection à six tours, deux pour la primaire, deux pour la présidentielle, et deux pour les législatives. Il faut faire de ces échéances autant d’occasions de dire ce que nous pensons.
Jean-Frédéric Poisson est à présent le seul candidat pro-vie de cette primaire, le seul candidat favorable à l’abrogation pure et simple de la loi Taubira, le seul cohérent avec son engagement catholique. Il est aussi le seul candidat à connaître l’entreprise de l’intérieur : il a un parcours professionnel en entreprise et a d’ailleurs dirigé une PME. Il est aussi le plus proche de la « droite hors les murs » en termes de politique étrangère : « eurosceptique » depuis au moins 25 ans, il soutient les chrétiens d’Orient et récuse la politique absurde des Etats-Unis dans cette région martyre ; et il est favorable à une sortie de l’OTAN.
Enfin, le vote de conviction sera, dans cette primaire, surreprésenté, et peut créer la surprise. Les « experts » s’attendent en effet à ce que cette primaire réunisse moins de trois millions d’électeurs. 10 % des suffrages, c’est 300 000 électeurs. Si Poisson réunit un chiffre de cet ordre sur son nom, ce sera un coup de tonnerre, car cela signifiera que la droite pro-vie va peser demain, quel que soit le vainqueur des présidentielles. Plus le pourcentage des « gros » candidats sera faible, plus ils seront soumis à la pression de la droite de conviction.
Face à ces arguments, soutenir que cette élection ne nous concerne pas du tout serait une erreur. Je ne suis pas encartée aux LR mais, le 20 novembre, je voterai quand même."