Mobilisés par l'association Avec Jeanne, environ 500 personnes se sont rendues samedi 7 janvier à la cathédrale Sainte Croix d'Orléans pour un hommage à Sainte Jeanne d'Arc, au lendemain du 600e anniversaire de sa naissance. La messe solennelle dans l'immense choeur de la cathédrale (à voir ici) était célébrée par l'abbé Vincent Ribeton, supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pierre, dans un froid glacial. L'abbé Guillaume de Tanoüarn a donné l'homélie, faisant remarquer que le 7 janvier était également l'anniversaire de la naissance de Charles Péguy, auteur du Mystère de la charité de Jeanne d'Arc :
"La date de naissance de Jeanne d’Arc est traditionnellement placée au 6 janvier 1412, il y a juste six siècles. Ajoutons que Péguy, le plus grand héraut de Jeanne à travers les temps est né le 7 janvier 1873, à Orléans. On peut voir sa maison natale rue de Bourgogne à quelques centaines de mètres de cette cathédrale. Y a-t-il un esprit du calendrier ? Je trouve que la coïncidence est belle et, en ce 7 janvier 2012, nous en héritons."
"Quelle est cette espérance ? On a trop tendance à s’imaginer l’espérance comme une vertu passive, simple capacité à attendre ce que la Providence nous aura ménagé. Le paradoxe de Jeanne d’Arc, c’est qu’elle est à la fois le signe historique de cette attente et sans doute le personnage historique qui aura le plus détesté attendre. Toute sa carrière, ses hauts faits, ses faits d’arme elle les doit à son refus du statu quo, à son dynamisme, à son élan. Devant Troyes, par exemple, la ville où a été signé il n’y a pas vingt ans le honteux traité, son gentil Dauphin tergiverse. Elle fait irruption dans son conseil pour lui signifier qu’il faut attaquer. Et elle-même n’attend pas son accord pour dire à ses hommes : « aux fagots ! Aux fagots ». La ville sera prise dans cet élan."
Le recteur de la cathédrale, le Père Claude Girault, a dit quelques mots après la messe sur la plus longue cathédrale de France. Durant le déjeuner, les auditeurs ont pu écouter une intervention d'Yves Avril, qui a rappelé que Jeanne d'Arc était la sainte de France la plus connue dans le monde. Des auteurs de tous pays lui ont consacré des poèmes.
Après Orléans, l'association Avec Jeanne poursuit son année Johannique par un colloque samedi 14 janvier à Paris. Avec
- Jean-Pierre Lussan : Charles VII entre Yolande d’Aragon, Jeanne d’Arc et Agnès Sorel : un monarque gynocrate
- Jeanne Smits : Jeanne d’Arc une féministe en pantalon ?
- Eric Letty : Jeanne et Marianne, histoire au féminin du nationalisme français
- Abbé Guillaume de Tanoüarn : Jeanne d’Arc et Thérèse de l’Enfant-Jésus, quand la mystique se transmet par les femmes
La petite espérance s'avance entre ses deux grandes sœurs, et on ne prend seulement pas garde à elle. Sur le chemin du salut, sur le chemin charnel, sur le chemin raboteux du salut, sur la route interminable, sur la route entre ses deux sœurs, la petite espérance s'avance. C'est elle, cette petite, qui entraîne tout. Charles Péguy
