Extrait du discours du pape François lors de la cérémonie d’accueil des JMJ, à Campo Santa Maria la Antigua – Cinta Costera (Panama) :
[…] Pierre et l’Eglise marchent avec vous et nous voulons vous dire de ne pas avoir peur, d’aller de l’avant avec cette énergie rénovatrice et ce souci constant qui nous aide et nous fait bouger pour être plus joyeux, plus disponibles, plus “témoins de l’Evangile”. Aller de l’avant non pas pour créer une église parallèle un peu plus “divertissante” ou “cool” dans un événement pour les jeunes, avec tel ou tel élément décoratif, comme si cela vous suffisait pour vous rendre heureux. Penser ainsi serait ne pas vous respecter et ne pas respecter ce que l’Esprit nous dit à travers vous.
Au contraire ! Nous voulons trouver et réveiller avec vous la continuelle nouveauté et jeunesse de l’Eglise, en nous ouvrant toujours à cette grâce de l’Esprit Saint qui tant de fois accomplit une nouvelle Pentecôte. Cela n’est possible, comme nous venons de le vivre dans le Synode, que si nous osons marcher en nous écoutant et écouter en nous complétant, si nous osons témoigner en annonçant le Seigneur par le service de nos frères ; qui est toujours un service concret, non pas un service de “figurines” : c’est un service concret. Si nous nous mettons en marche, jeunes – toujours jeunes comme dans l’histoire de l’Amérique –, je pense à vous qui avez commencé à marcher en premier pendant ces Journées, vous les jeunes de la jeunesse indigène : Vous avez été les premiers en Amérique et les premiers à marcher durant cette rencontre. […]
Nous nous demandons : Qu’est-ce qui nous maintient unis ? Pourquoi sommes-nous unis ? Qu’est-ce qui nous pousse à nous rencontrer ? Vous savez ce que c’est, ce qui nous maintient unis ? C’est l’assurance de savoir que nous avons été aimés, que nous avons été aimés d’un amour intime que nous ne pouvons pas ni ne voulons taire, un amour qui nous met au défi de répondre de la même manière : avec amour. C’est l’amour du Christ qui nous presse (cf. 2Co 5, 14).
Vous voyez que l’amour qui nous unit est un amour qui ne “contraint” pas, qui n’écrase pas, c’est un amour qui ne marginalise pas, qui ne réduit pas au silence, un amour qui n’humilie pas ni n’asservit. C’est l’amour du Seigneur, un amour de tous les jours, discret et respectueux, amour de liberté et pour la liberté, amour qui guérit et qui relève. C’est l’amour du Seigneur qui apprend plus à redresser qu’à faire chuter, à réconcilier qu’à interdire, à donner de nouvelles chances qu’à condamner, à regarder l’avenir plus que le passé. C’est l’amour silencieux de la main tendue dans le service et le don de soi, c’est l’amour qui ne se vante pas, qui ne fait pas le paon, cet amour humble qui se donne aux autres toujours avec la main tendue, c’est cela l’amour qui nous unit aujourd’hui. […]