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France : Politique en France

La base électorale LREM se resserre sur une couche sociale élitiste et peu rassembleuse

La base électorale LREM se resserre sur une couche sociale élitiste et peu rassembleuse

S’il n’y a que le RN pour représenter les catégories populaires aujourd’hui, une analyse d’Arnaud Benedetti pour le Figaro concernant l’électorat de Macron et LREM est très intéressante :

Qu’est ce qui se voit? La résistance du socle électoral des marcheurs… Ce qui ne se voit pas? Le fait que le RN ait gagné 1 million de voix par rapport à 2014, qu’il soit en tête dans 76 départements, que Macron soit confronté à 8 électeurs sur 10 après deux ans de mandat opposés à sa politique, à sa majorité, à son style aussi… L’effet d’optique irradie l’impression immédiate et dissimule la sociologie politique profonde du scrutin qui est loin de jouer en faveur du pouvoir.

Au-delà de la com’, il semble qu’il y ait une base électorale solide derrière LREM. Ce que de nombreux politologues avaient pourtant nié…

Macron fédère une base sociologique motivée, politisée, consciente que pour défendre ses intérêts il faut qu’elle fasse bloc. Marx eut fait son miel analytique de cette séquence historique. Peut-être comme jamais depuis la moitié du XIXe siècle, la société du haut ne s’était aussi savamment organisée pour assurer la protection de sa vision du monde. Il a su récupérer la droite ordolibérale, conformiste, paternaliste qui a volé à son secours lors de cette élection au détriment de François-Xavier Bellamy. Les scores des marcheurs dans les Hauts-de-Seine, dans les Yvelines, à Versailles entre autres sont autant d’illustrations de ce transfert de voix. Il faudra le vérifier, mais on peut penser qu’entre 2017, date de son élection et aujourd’hui 2019, le fonds électoral, plutôt centre-gauche voire de gauche sociale-démocrate a muté, se «droitisant» très certainement. Ce qui ne manquera pas de poser à terme la question des alliances pour Emmanuel Macron: le terreau de la gauche est durablement asséché, mais la zone de chalandise qu’il entend et peut occuper à droite sera l’objet d’une sévère concurrence, même s’il n’a pas renoncé à braconner à gauche .

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2 commentaires

  1. Bailly, aujourd’hui sur le papier, Macron est largement gagnant, en effet. Mais rien n’est figé en politique, et cette analyse apporte un éclairage intéressant qui ne transparaît pas dans les résultats : si le noyau dur de l’électorat macroniste est très restreint, concentré essentiellement dans les centres urbains, en revanche, la France périphérique, sans compter certaines banlieues, sont encore, et de loin, structurellement majoritaires. Le RN a 3 ans pour renforcer son implantation locale, labourer le terrain, convaincre les abstentionnistes et autres petits courants minoritaires comme l’UPR ou DLF qu’une victoire contre Macron est non seulement possible mais nécessaire. Sinon nous sommes tous morts. La force que nous avons est la force de la masse, du nombre. A nous d’opérer le saut qualitatif qui permettra la bascule et la défaite définitive des forces cosmopolites.

  2. La gravure du début de cet article est criante de réalisme. Les dessinateurs du 19ème ou début du 20ème siècle étaient d’étonnants prophètes.
    Connaissant bien les Versaillais (hélas), je ne suis absolument pas surpris de leur vote. Les bobos gogos deviennent une majorité dans la ville du Roi-Soleil.

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