La bioéthique au programme des classes de terminale

Le ministère de l'Education nationale a diffusé pour consultation un projet de programme de la classe terminale de la voie générale (L, ES et S). Concernant l'éducation civique, juridique et sociale, le programme propose 4 thèmes dont 2 doivent être abordés dans le cours de l’année. Ces thèmes ont été choisis en fonction de l’actualité. Il s’agit de former l’esprit critique des élèves et de les conduire à élaborer des argumentaires favorisant la confrontation de points de vue. Bref, il s'agit d'organiser un débat, débat qui vaut au professeur Isnard d'être mis à pied aujourd'hui… Autant dire que le débat est pipé. Concernant les thèmes, voici le premier : la bioéthique.

"Quelles sont les règles qui peuvent ou qui doivent régir la vie humaine en tant qu’elle est, précisément, la vie ? Car la vie humaine ne se laisse pas réduire au fil naturel des choses. Nous naissons, nous vivons, nous mourons enracinés dans un univers social dont les usages, les lois ou les idéaux traversent de part en part l’existence que nous menons. Sur ce sujet, les réflexions ayant vu le jour dans le cours des années soixante se sont cristallisées autour de la notion complexe de « bioéthique ». Celle-ci renvoie évidemment à une éthique, dont on considère généralement qu’elle concerne les principes premiers de l’action ; à une morale, dont on juge qu’elle se rapporte aux moeurs ; à la loi, dont on admet qu’elle doive ordonner les interactions humaines au plan privé comme public ; à la coutume ou à l’usage enfin, dont on estime qu’ils se substituent parfois utilement aux silences de la loi. La complexité de la notion de « bioéthique », et par conséquent du problème qu’elle recouvre, tient donc à deux choses : d’une part, au fait qu’elle a trait à la vie dans ce qu’elle a d’infini, à savoir sa dignité, son inappropriabilité et son irremplaçabilité ; et, d’autre part, au fait qu’elle englobe des modes de régulation multiples et parfois mal ajustés les uns aux autres. Travailler sur le thème de la « bioéthique », c’est ainsi, au premier chef, tenter de démêler l’écheveau des principes normatifs auxquels s’adosse l’action effective et souvent efficace des hommes sur des vies elles-mêmes humaines."

Les professeurs pourront-ils proposer des critiques de la loi actuelle de bioéthique ? C'est ce que devrait préciser le ministère.

Autres thèmes proposés :

• Pluralisme des croyances et des cultures dans une République laïque
• Argent et société
• Violence et société