Après la censure de l’internet chinois, les Chinois s’en prennent directement aux journalistes. Il y a quelques jours à Pékin, un journaliste occidental et son assistant chinois ont été malmenés par la police, et leur caméra brisée. Ils filmaient l’achat de billets pour les épreuves olympiques, un sujet a priori anodin. La file d’attente était devenue chaotique, mais le journaliste rapporte que «les policiers essayaient d’empêcher les télévisions de filmer, plutôt que de réguler la foule».
De même, un présentateur de la chaîne allemande ZDF venait de débuter, en direct de la Grande Muraille, une émission regardée par plusieurs millions de personnes, lorsque le personnel de sécurité est apparu à l’écran et a fait arrêter les caméras. Le programme, qui avait coûté des millions, avait pourtant été préparé depuis des mois et tout le contenu soumis au préalable à la censure. Selon un membre de l’équipe, «ce qui est permis sur le papier et ce qui se passe en réalité peut être très différent».
Ces accrocs sont la partie visible d’un immense effort de contrôle de toutes les informations jugées nuisibles à l’image du pays. Depuis des mois, les mises en résidence surveillée, arrestations, détentions, et avertissements d’intellectuels, avocats, plaignants sans terre ou activistes, se sont multipliés. Depuis le 1er janvier 2007 et jusqu’en octobre 2008, un nouveau règlement garantissait la possibilité de se déplacer dans le pays et de faire des interviews sans autorisation préalable. Mais depuis, le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) a recensé plus de 230 cas d’«interférences», comme la détention arbitraire de journalistes et de leurs assistants, le harcèlement et parfois l’arrestation de leurs sources, l’empêchement par la force de se rendre dans des lieux d’actualité.
Les autorités chinoises ont lancé une intense campagne de dénigrement des médias occidentaux qui «critiquent la Chine». Un site anti-CNN, officiellement indépendant mais jouissant du soutien du gouvernement, s’acharne depuis quelques mois sur certains médias occidentaux. Un journaliste américain en poste à Pékin résume :
«L’opinion chinoise est modelée pour douter des médias occidentaux. Si quelque chose dérape durant les Jeux, les gens vont croire que c’est une invention des étrangers.»
aml
On l’avait bien dit qu’il ne fallait en aucun cas aller faire des JO en Chine !
Qu’attend-on à présent pour tout boycotter ?
Arrêtons de dire qu’on ne peut pas pour ces pauvres athlètes qui les préparent depuis des années !Est-ce que des JO manqués sont la fin d’une vie ? Qu’est ce que cela apporte de plus dans une vie d’avoir ou non une médaille aux JO ? Cela m’a toujours paru dérisoire et tellement peu capital !
Sebaneau
Une belle préparation à cette “économie de l’information” dont on nous rebat les oreilles.
Jean
J’aime beaucoup le sport, mais je m’abstiendrai de regarder ces J.O. ! Je comprends que des athlètes qui ont fait des efforts depuis des années, méritent de ne pas voir leur travail saboté, mais ils sont pris en otages et on veut nous forcer à la pitié : les J.O. pour eux au moins. Ni par amour du sport, ni par “charité” et intérêt envers et pour les athlètes, je ne regarderai ces jeux alors que des chrétiens sont dans des camps de rééducation ou assassinés (3000 en 7 ans) [sans compter qu’on prélève peut-être leurs organes comme sur bien des prisonniers de droit commun ou politiques].
Si les médias et les politiques se sont réveillés, c’est uniquement sur la question du Tibet et accessoirement sur la liberté de la presse. J’attends aussi qu’on mette à l’index la persécution des chrétiens.
Et je ne parlerai pas de Sarkozy qui ose affirmer que les J.O. amèneront à une reconnaissance des droits de l’homme. Il fallait être cynique ou naïf pour dire ça : lors des J.O. d’Atlanta, en 96, les pauvres avaient été déménagés de force ; pour Paris Plage, on vire les SDF (et ensuite, on fait la morale) ; a fortiori, en Chine, il ne pouvait se passer moins !
shyboy
Les héros de ces jeux seront les journalistes qui auront réussi à sortir des vrais infos durant ces olympiades.