Partager cet article

Europe : politique / L'Eglise : Vie de l'Eglise

La COMECE, à l’instar de la CEF, est peu portée à indisposer les politiciens et peut-être même cherche à leur plaire

La COMECE, à l’instar de la CEF, est peu portée à indisposer les politiciens et peut-être même cherche à leur plaire

Dans le numéro de juin de la revue d’Action Familiale et Scolaire, Yves Tillard évoque le message de certains évêques sur les élections européennes :

En vue des élections européennes du 9 juin 2024, le site Internet de la CEF a publié une déclaration le 13 mars. Pour nous Français, les “éclairages” de vote venaient jusqu’alors de la CEF et de la bureaucratie épiscopale française. Il semblerait maintenant qu’elles émanent de la COMECE.

Peu de changement, sinon celui du niveau d’irresponsabilité ; en effet, dans les deux cas, la collégialité chère à l’Église conciliaire spolie chaque évêque du pouvoir de gouvernement de son diocèse au profit d’un collectivisme techno-bureaucratique, maintenant européen. Mgr Hérouard, archevêque de Dijon, premier vice-président de la COMECE et donc porte-parole du collectif épiscopal français déclarait récemment :

Nous ne formulons aucune consigne de vote, mais nous croyons que certains partis, qui se trouvent bien souvent dans les extrêmes, ne devraient pas recevoir les suffrages des chrétiens.

Ces propos rappellent ceux, encore plus explicites, du Conseil Permanent de la CEF, quelque temps avant les présidentielles de 2022, mettant en garde contre des positions pouvant « susciter des replis nationalistes ». Ainsi, nous sommes appelés à voter pour ceux « qui soutiennent clairement le projet européen » … « d’une Europe unie dans la diversité, forte, démocratique, libre, pacifique, prospère et juste ». L’électeur comprendra qu’il ne s’agit que d’un projet… qui dure depuis des décennies ; avec indulgence, il appréciera le bien-fondé des critères de jugement au vu des résultats : uniformisation, normalisation, perte d’identité, autoritarisme, déclin économique et social…

Avec insistance, nous devons exprimer un « vote responsable » pour ceux…

… dont nous pensons raisonnablement qu’ils vont promouvoir nos valeurs et notre idée de l’Europe, telles que le respect et la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité, l’égalité, la famille et le caractère sacré de la vie, la démocratie, la liberté, la subsidiarité, le soin de notre maison commune.

Car il s’agit d’affronter les menaces qui vont de la numérisation à la guerre, en passant par le changement climatique, l’intelligence artificielle, les migrations… Il serait inacceptable, parce que dangereux, de s’écarter du chemin tracé par le soviet épiscopal en se tournant vers des dissidents anti-européens sous prétexte des imperfections de l’Europe. Aussi sommes-nous exhortés « à l’améliorer avec les outils que nous offre la démocratie ». Lesquels ? S’il s’agit du vote, Victor Hugo disait avec un réalisme qui ne lui était pas forcément habituel : « Vous avez voté, vous avez épuisé votre droit. » En d’autres termes : silence ! exécution ! Ces pasteurs sont plus enclins à manier le verbiage partisan qu’à enseigner Dieu, les conditions du salut et les clés de la doctrine de l’Église en matière politique et sociale.

En effet, à part les signatures des 27 prélats, cette déclaration ne porte nulle trace de ce qui pourrait la marquer du sceau catholique. Dieu en est le grand absent. En appeler à des « valeurs » dont la substance peut changer en fonction des hommes, des circonstances… est de la poudre aux yeux ; que représentent des valeurs sans référence supérieure, transcendante, stable, pas même raccordée à des vérités simplement naturelles ?

Attendre de la démocratie idéologique qu’elle puisse engendrer une Europe « forte, libre… » est une utopie, une malhonnêteté ou un signe de faiblesse mentale ; partout où elle est passée depuis deux siècles, elle est source d’asservissement, de conflits, de mensonge, d’exclusion, d’intolérance.

Cette déclaration est en tout point conforme à l’idéologie dominante, à cent lieues des réalités vécues et de la sagesse catholique. Elle confirme que la COMECE, à l’instar de la CEF, est peu portée à indisposer les politiciens et peut-être même cherche à leur plaire ?

Le rôle de ces instances semble se réduire, au mieux, à celui d’assistanat social, en attendant celui de commissariat politique ?

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services