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Culture de mort : Avortement / France : Politique en France

« La condition de vie des animaux n’est pas un sujet accessoire ». Celle des enfants à naître, oui

« La condition de vie des animaux n’est pas un sujet accessoire ». Celle des enfants à naître, oui

Dans Valeurs Actuelles, le père Danziec évoque le décalage entre le respect des animaux et l’assassinat des enfants non nés :

L’Histoire s’en souviendra. Non pas de la tenue léopard que portait Aurore Bergé le jeudi 8 octobre dernier à l’Assemblée Nationale, alors qu’elle défendait la bientraitance animale. En revanche, lorsqu’il s’agira d’écrire le récit de la décivilisation, la postérité ne manquera de souligner un fait autrement plus significatif. Le jour même du vote du passage de 12 à 14 semaines d’aménorrhée du délai légal d’avortement et de la suppression de la clause de conscience des médecins par les députés, l’hémicycle étudiait ensuite, un projet de loi sur la condition de vie des animaux. Tout un symbole qui devrait nous laisser interdits. Ainsi, à l’heure où la vie naissante des petits d’homme était une fois encore outragée, la vie des animaux trouvait des avocats inspirés. Mesure-t-on vraiment la pente descendue ? Désormais, nul besoin de caricaturer les folles dérives du relativisme progressiste : les faits, et rien que les faits, nous les présentent tels quels sous les yeux.

Bienvenue dans l’horreur de la décivilisation

Le professeur Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstrétique du CHU de Strasbourg et président du Collège National des Gynécologues et Obstréticiens de France (CNGOF), expliquait lui-même dans les pages du Monde qu’à 14 semaines, un avortement consiste à détruire le cerveau de l’enfant et découper son corps.

« Concrètement, à 12 semaines, un foetus mesure 85 millimètres, de la tête aux fesses. A 14, il mesure 120 millimètres et a la tête ossifiée. Ce qui veut dire qu’il faut couper le foetus en morceaux et écraser sa tête pour le sortir du ventre. On peut donc comprendre que ce soit assez difficile à réaliser pour beaucoup de professionnels. »

Ces détails crus, qui font froid dans le dos, ont semble-t-il moins d’effet sur l’affect des députés en comparaison de l’élevage des visons. Pire encore, la majorité d’entre eux les récuse. La présidente déléguée du groupe La République en Marche à l’Assemblée Nationale a ainsi fustigé ces entraves à l’IVG qui, selon ses dires, continuent dans notre pays. « Nous avons vécu des délais qui étaient trop longs, nous avons vécu des médecins qui nous ont obligés à écouter des battements de coeur. » Evacuer la réalité en refusant de la voir – ou ici en refusant de l’écouter -, c’est en effet tellement plus simple ! Quant à la pression à avorter, nombreux sont les parents qui, bien au contraire, sont convoqués en urgence absolue et à qui l’on prédit un divorce ou de graves embarras si l’enfant (supposé) malade est gardé.

Nous avons eu besoin d’une grande fraternelle parlementaire souhaitant arracher l’homme à l’obscurantisme multiséculaire et le faire descendre du ciel à la terre

Face à un tel spectacle, le docteur Pierre Simon peut se réjouir dans son éternité, lui qui fut à la fois le principal inspirateur des lois sur la contraception et l’avortement en même temps que Grand Maître de la Grande Loge de France. Cette marche au pas de la majorité présidentielle, c’est en effet un peu sa victoire. Dans un livre publié en 1976, intitulé de De la vie avant toutes choses, il a raconté comment il avait agi auprès des députés, en 1974, pour leur faire adopter la loi Veil.

« Depuis 40 ans, le combat que nous menons a été le même : contraception, libéralisation des comportements sexuels, avortement, homosexualité et euthanasie. Pour cela, nous avons pu nous inspirer des méthodes américaines et la presse féminine était à nos côtés. Nous avons eu aussi besoin d’une grande fraternelle parlementaire souhaitant arracher l’homme à l’obscurantisme multiséculaire et le faire descendre du ciel à la terre. »

Il faut toujours se méfier de ceux qui veulent désenchanter le monde. 40 ans après, les dégâts de l’atterrissage sont palpables. Le refus de repères et le relativisme conduisent la raison à la folie. Juste avant d’être élu pape, le cardinal Ratzinger prévenait déjà :

« Le relativisme, c’est-à-dire se laisser entraîner à tout vent de doctrine, apparaît comme l’unique attitude à la hauteur de l’époque actuelle. On est en train de mettre sur pieds une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs. »

Cette pensée unique tisse sa toile jusque dans la conception même du droit tel qu’il est enseigné depuis une cinquantaine d’années. Les travaux du juriste autrichien, Hans Kelsen (1881-1973) continuent d’en nourrir les bases théoriques et philosophiques. Pour Kelsen, « les normes juridiques ne sont ni vraies ni fausses ; elles sont valables ou non valables ». La norme devient ainsi cause première et finalité au lieu de demeurer cause seconde et moyen. A l’occasion de la triste affaire d’Outreau, le juge Burgaud avait ainsi invoqué, pour sa défense, n’être qu’un “technicien du droit”. On ne pouvait rien lui reprocher puisqu’il n’avait fait que respecter… les normes et les procédures.

La leçon de vie du Professeur Lejeune

Or si, pour Aurore Bergé, « la condition de vie des animaux n’est pas un sujet accessoire », qui dira la réalité, autrement plus choquante, des enfants à naître dont le petit coeur bat et à qui l’on écrase la tête ? Qui dira les risques et les conséquences souvent traumatiques d’un avortement ? Qui dira qu’après une IVG, le risque d’accouchement prématuré se trouve multiplié par deux ? Non, la norme a changé de philosophie. Désormais l’urgence est de « mettre fin, enfin, à la détention de la faune sauvage dans les cirques itinérants », « d’aller plus loin sur les animaux de compagnie, sur la manière avec laquelle ils peuvent être commercialisés », un animal, « ce n’est pas un jouet », « on ne peut pas avoir d’achat compulsif en la matière ». Intéressant lorsque l’on ne peut ignorer que la PMA appelle, dans la logique progressiste, la libéralisation de la GPA… Ainsi, la possession d’un animal domestique mériterait d’être dûment encadrée, cela ne relèverait pas d’un droit. Inversement, celui d’avoir un enfant, en dépit des lois de la nature, le serait de façon absolue ? Comme les folies relativistes sont pleines d’ironie !

Pour mieux jouir de ses richesses, nos élus gagneraient à méditer sur la vie et s’émerveiller du miracle de son origine. En faire l’économie signe l’aveu sinon d’une irresponsabilité, au moins d’un manque de jugement. « Au commencement il y a un message, ce message est dans la vie, ce message est la vie. » : c’est ainsi que le bien-aimé professeur Jérôme Lejeune débute sa fabuleuse histoire de Tom Pouce. En quelques trente lignes, il décrit, sous la forme d’une comptine, les balbutiements de la conception. Dans ce texte, fort, intense, ciselé, profond en même temps que délicieux, nous est livrée une magistrale leçon de vie. On y retrouve toute la précision du scientifique, la sagesse du professeur, la douceur engageante du personnage et la finesse d’un ami de Dieu. Avouons que le cocktail est avantageux. Le généticien saisit ce qu’il observe à travers les lunettes de son microscope et refuse de se mentir à lui-même. Il s’engage. Il insiste.

« Chacun de nous a été un Tom Pouce dans le ventre de sa mère, écrit-il, et les femmes ont toujours su qu’il y avait une sorte de contrée souterraine, une sorte d’abri voûté avec une lueur rougeâtre et un bruit rythmé dans lequel de tout petits humains menaient une vie étrange et merveilleuse. Telle est notre histoire. »

Le professeur Jérôme Lejeune savait qu’il décrivait l’évidence. Les pédagogues comme les avocats ne l’ignorent pas, c’est elle qui est la plus redoutable à défendre. En 2020, la vie naissante aussi.

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2 commentaires

  1. “un animal, « ce n’est pas un jouet », « on ne peut pas avoir d’achat compulsif en la matière ».”
    Mais, si l’on en croit les antispécistes, un être humain est un animal comme un autre.
    Donc cette bienveillance due aux animaux oit aussi lui être appliquée.
    Donc “un enfant, « ce n’est pas un jouet », « on ne peut pas avoir d’achat compulsif en la matière ».”
    … Le diable porte pierre?

  2. Ils sont complètement cinglés et le chef de l’État en tête.
    Quand ce dernier nous explique qu’il faut être maximum six pour se protéger d’un virus, ou que le virus n’attaque qu’entre 21h et 6h, ou que le port d’un masque pourrait protéger du virus, la question qui se pose c’est est ce que le chef de l’État a encore toute sa raison ?
    Parce que s’il est fou il doit être destitué et soigné.

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