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Culture de mort : Idéologie du genre / Pays : Etats-Unis

La conférence des Évêques des Etats-Unis a publié une instruction qui condamne les “transitions de genre”

La conférence des Évêques des Etats-Unis a publié une instruction qui condamne les “transitions de genre”

Voilà qui nous change de l’épiscopat allemand. La Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a publié une instruction interdisant les opérations chirurgicales et les médicaments dits de “transition de genre”, qu’elle considère comme contraires à l’ordre naturel inhérent au corps humain et voulu par Dieu en tant que Créateur.

Le document, intitulé “Note doctrinale sur les limites morales de la manipulation technologique du corps humain“, a été rédigé par le comité doctrinal des évêques, présidé par Mgr Daniel Flores, évêque de Brownsville (Texas). Le texte a été publié le 20 mars et, bien qu’il s’adresse particulièrement aux institutions médicales catholiques, il expose les principes d’une approche catholique de la question d’une manière qui est instructive pour tous les fidèles.

Les évêques ont condamné l’idéologie transgenre comme une version moderne du dualisme qui rejette le corps humain comme partie constitutive de la personne humaine. Les évêques ont déclaré qu’une telle idéologie, qui soutient qu’une personne peut naître dans le ” mauvais type de corps ” et peut ” changer ” son corps pour celui du sexe opposé, ne voit pas l’unité inhérente du corps et de l’âme ainsi que l’ordre naturel du corps sexuellement distinct de l’homme et de la femme.

Les évêques commencent par rappeler la compréhension chrétienne de l’ordre placé par Dieu dans la nature elle-même. Ils écrivent :

“Un principe fondamental de la foi chrétienne est qu’il existe un ordre dans le monde naturel qui a été conçu par son Créateur et que cet ordre créé est bon (Gn 1,31 ; Ps 19,1ss.). L’Église a toujours affirmé la bonté essentielle de l’ordre naturel et nous a invités à le respecter”.

Au sein de cet ordre naturel et à son sommet se trouve la nature humaine, elle-même dotée par Dieu d’un ordre intrinsèque, affirment les évêques.

Ce qui est vrai pour la création dans son ensemble l’est aussi pour la nature humaine en particulier : il y a un ordre dans la nature humaine que nous sommes appelés à respecter. En fait, la nature humaine mérite le plus grand respect puisque l’humanité occupe une place singulière dans l’ordre créé, étant créée à l’image de Dieu (Gen. 1:27). Pour nous épanouir en tant que personnes humaines, pour trouver le vrai bonheur, nous devons respecter cet ordre. Nous n’avons pas créé la nature humaine ; c’est un don d’un Créateur aimant. Nous ne sommes pas non plus “propriétaires” de notre nature humaine, comme s’il s’agissait d’une chose dont nous serions libres de faire l’usage qui nous plaît. Ainsi, le respect authentique de la dignité humaine exige que les décisions relatives à l’utilisation de la technologie soient guidées par un respect authentique de cet ordre créé.

Les évêques ont poursuivi en soulignant que le fait que la personne humaine soit composée à la fois d’un corps et d’une âme fait partie de l’ordre naturel. Le corps est une partie constitutive de la personne humaine, ont-ils expliqué, et non une nature séparée, un accessoire ou un simple instrument de l’âme, à utiliser ou à remodeler à volonté. L’Église a toujours rejeté les concepts dualistes de la nature humaine qui ne reconnaissent pas que le corps est une partie constitutive intrinsèque de la personne, ont insisté les évêques. Cela signifie qu'”une âme ne peut jamais être dans un autre corps, et encore moins dans le mauvais corps”, un mantra souvent répété par les défenseurs du transgenre qui prétendent que ceux qui s’identifient différemment de leur sexe biologique sont simplement nés dans le mauvais type de corps.

Les évêques ont ensuite défendu la différenciation sexuelle et la complémentarité de l’homme et de la femme comme étant fondamentales pour l’ordre naturel du corps humain. La corporéité humaine est, à son tour, intrinsèquement liée à la différenciation sexuelle humaine. De même que toute personne humaine a nécessairement un corps, de même les corps humains, comme ceux des autres mammifères, sont sexuellement différenciés en mâle et femelle : “Il les créa mâle et femelle” (Gn 1,27). Saint Jean-Paul II nous a rappelé que, dans le livre de la Genèse, nous apprenons que “l’homme est créé “dès l’origine” comme mâle et femelle : la vie de toute l’humanité – qu’il s’agisse de petites communautés ou de la société dans son ensemble – est marquée par cette dualité primordiale”. Le Catéchisme de l’Église catholique affirme :

“L’homme et la femme ont été créés, c’est-à-dire voulus par Dieu : d’une part, dans une parfaite égalité en tant que personnes humaines ; d’autre part, dans leur être respectif d’homme et de femme. Être homme’ ou ‘être femme’ est une réalité qui est bonne et voulue par Dieu”.

Les évêques se sont ensuite tournés vers l’enseignement de Pie XII sur les principes permettant de juger de la légitimité morale des interventions médicales qui touchent à l’ordre naturel du corps humain, telles que les opérations chirurgicales, les amputations ou les altérations génétiques. Ces interventions médicales, ont-ils déclaré, doivent respecter l’ordre et la finalité du corps humain.

“La personne humaine, corps et âme, homme ou femme, a un ordre et une finalité fondamentaux dont l’intégrité doit être respectée. En raison de cet ordre et de cette finalité, ni les patients, ni les médecins, ni les chercheurs, ni aucune autre personne n’ont de droits illimités sur le corps ; ils doivent respecter l’ordre et la finalité inscrits dans la personne incarnée”.

Ils ont ensuite exposé les deux types d’interventions médicales technologiques qui sont moralement justifiées, ainsi que les conditions qui, selon Pie XII, doivent être remplies pour que de telles interventions soient moralement acceptables.

La tradition morale de l’Église reconnaît essentiellement deux scénarios dans lesquels les interventions technologiques sur le corps humain peuvent être moralement justifiées :

1) lorsque ces interventions visent à réparer un défaut du corps ;

2) lorsque le sacrifice d’une partie du corps est nécessaire au bien-être du corps tout entier.

Les évêques ont souligné que si “ces types d’interventions technologiques respectent l’ordre fondamental et la finalité inhérente à la personne humaine … il existe d’autres interventions technologiques qui ne visent ni à réparer un défaut du corps ni à sacrifier une partie pour le bien du tout, mais qui visent plutôt à modifier l’ordre fondamental du corps”. “De telles interventions ne respectent pas l’ordre et la finalité inscrits dans la personne humaine”, ont-ils déclaré.

Les évêques ont donné les trois conditions que le pape Pie XII a stipulées comme devant être remplies pour qu’une intervention médicale “qui implique une mutilation anatomique ou fonctionnelle” soit moralement permise :

  • Premièrement, le maintien ou le fonctionnement d’un organe particulier dans l’ensemble de l’organisme lui cause un dommage grave ou constitue une menace.
  • Deuxièmement, ce dommage ne peut être évité, ou du moins sensiblement diminué, autrement que par la mutilation en question et l’efficacité de la mutilation est bien assurée.
  • Enfin, on peut raisonnablement s’attendre à ce que l’effet négatif, c’est-à-dire la mutilation et ses conséquences, soit compensé par l’effet positif : suppression du danger pour l’ensemble de l’organisme, atténuation des souffrances, etc.

Ces conditions assurent le bon respect de l’ordre fondamental de la personne humaine en ce qu’elles établissent que le sacrifice de la partie du corps n’est pas en soi ce qui est recherché, qu’il s’agit bien d’un dernier recours nécessaire au bien-être du corps, en l’absence d’autres options pour assurer le bien-être du corps dans son ensemble.

Partant de ces principes, les évêques les ont ensuite appliqués aux cas du “génie génétique” non thérapeutique et des chirurgies et médicaments dits de “transition de genre”, qu’ils ont tous condamnés comme étant moralement inadmissibles, destinés à remplacer plutôt qu’à respecter l’ordre naturel.

Alors que les deux types d’interventions technologiques susmentionnés considèrent l’ordre fondamental de la personne humaine comme acquis et n’ont pas l’intention de le modifier, il existe un autre type d’intervention qui considère cet ordre comme insatisfaisant d’une certaine manière et propose un ordre plus souhaitable, un ordre repensé.

Le génie génétique “à des fins autres que le traitement médical” n’est pas moralement admissible. L’intention est ici de remplacer l’ordre naturel par ce que l’on imagine être un ordre nouveau et meilleur. La Congrégation [pour la doctrine de la foi] avertit que “dans la tentative de créer un nouveau type d’être humain, on peut reconnaître un élément idéologique dans lequel l’homme essaie de prendre la place de son Créateur”. De la même manière, certaines propositions d'”amélioration cybernétique” visent également à repenser l’ordre fondamental de l’être humain et à produire un nouveau type d’être humain en remplaçant tout ou partie des organes corporels par des dispositifs artificiels.

Les mutilations et les drogues dans le but de “changer” de sexe ne sont pas moralement acceptables.

Les évêques ont ensuite dénoncé la vaste pratique et la gamme d'” interventions techniques ” proposées comme ” traitements ” pour la soi-disant ” dysphorie de genre ” ou ” incongruité de genre ” qui ” impliquent l’utilisation de techniques chirurgicales ou chimiques visant à échanger les caractéristiques sexuelles du corps d’un patient pour celles du sexe opposé ou pour des simulations de celles-ci “, et qui ” dans le cas des enfants … est préparée par l’administration de bloqueurs de puberté chimiques, qui arrêtent le cours naturel de la puberté et empêchent le développement de certaines caractéristiques sexuelles en premier lieu “.

En termes clairs, les évêques ont condamné toutes ces procédures transgenres, déclarant :

“Ces interventions technologiques ne sont pas moralement justifiées, ni comme des tentatives de réparer un défaut dans le corps, ni comme des tentatives de sacrifier une partie du corps pour le bien de l’ensemble”.

Les évêques ont défendu cette condamnation en avançant les arguments suivants :

Premièrement, elles ne réparent pas un défaut du corps : il n’y a pas de désordre dans le corps qui doit être traité ; les organes du corps sont normaux et sains. Deuxièmement, les interventions ne sacrifient pas une partie du corps pour le bien de l’ensemble. Lorsqu’une partie du corps est légitimement sacrifiée pour le bien de l’ensemble, que ce soit par l’ablation totale ou la reconfiguration substantielle d’un organe corporel, l’ablation ou la reconfiguration de l’organe corporel est tolérée à contrecœur comme étant le seul moyen de faire face à une menace sérieuse pour le corps. Ici, au contraire, l’ablation ou la reconfiguration est elle-même le résultat souhaité.

Plutôt que de réparer un défaut du corps ou de sacrifier une partie pour le bien de l’ensemble, ces interventions visent à transformer le corps de manière à lui faire prendre autant que possible la forme du sexe opposé, contrairement à la forme naturelle du corps. Elles tentent de modifier l’ordre fondamental et la finalité du corps et de le remplacer par quelque chose d’autre.

Ces interventions diffèrent par l’ampleur des changements apportés au corps. Elles se ressemblent cependant en ce qu’elles ont toutes le même objectif fondamental : transformer les caractéristiques sexuelles du corps en celles du sexe opposé.

En accord avec la condamnation de ces procédures, les évêques ont demandé aux institutions et services de santé catholiques de s’abstenir de toute intervention de transformation du genre, “qu’elle soit chirurgicale ou chimique”, qui, selon eux, nuit en fin de compte à la personne humaine. Ils ont écrit : “De telles interventions ne respectent donc pas les droits de l’homme :

De telles interventions ne respectent donc pas l’ordre fondamental de la personne humaine en tant qu’unité intrinsèque de corps et d’âme, avec un corps sexuellement différencié. La corporéité est un aspect fondamental de l’existence humaine, tout comme la différenciation sexuelle du corps. Les services de santé catholiques ne doivent pas pratiquer d’interventions, qu’elles soient chirurgicales ou chimiques, visant à transformer les caractéristiques sexuelles d’un corps humain en celles du sexe opposé, ni participer à l’élaboration de telles procédures. Ils doivent utiliser toutes les ressources appropriées pour atténuer la souffrance de ceux qui luttent contre l’incongruité de genre, mais les moyens utilisés doivent respecter l’ordre fondamental du corps humain.

La tradition hippocratique en médecine demande à tous les prestataires de soins de santé, avant tout, de “ne pas nuire”. Toute intervention technologique qui ne respecte pas l’ordre fondamental de la personne humaine en tant qu’unité du corps et de l’âme, y compris la différence sexuelle inscrite dans le corps, n’aide pas en fin de compte la personne humaine, mais lui nuit.

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3 commentaires

  1. J’avais lu en diagonale,
    La conférence des Évêques a publié une instruction qui condamne les “transitions de genre”

    Voilà qui nous change de l’épiscopat allemand, certes.

    Ah mais oui mais non, c’est la conférence des Évêques “des Etats-Unis”.
    Dommage, pour une fois que je trouvais sympathique cette réaction de la conférence des évêques, il faut que ce soit celle de ces abrutis de réactionnaires qui déplaisent tant à notre très saint père…

  2. Respecter l’ordre naturel ??? OUI ! Mais que dire des handicapés qui naissent gravement atteint dans leur corps et leurs esprits ? Dire que c’est voulu par Dieu est un non sens.

    • Nos frères et soeurs porteurs d’un handicap représentent le Christ souffrant , notre dévouement et notre compassion témoignent de notre amour envers Jésus qui a donné sa vie pour notre salut ,pour l’avènement du Royaume de Dieu ici-bas .
      Le Christianisme est par excellence la religion de l’Amour ,voilà pourquoi il est en but à l’incompréhension des sociétés barbares depuis ses origines .
      Comme nous devrions prier afin que le clergé ,le pape et nos évêques dénoncent unanimement et avec force toute politique visant à éliminer les plus faibles ,à l’exemple du pape Jean-Paul II ,et avant lui les évêques Allemands face au gazage des personnes handicapées par le régime nazi !

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