Dans une déclaration publiée par la Conférence épiscopale des Pays-Bas, les évêques n’autorisent ni les bénédictions ni les prières pour les couples irréguliers qui pourraient être interprétées comme approuvant des modes de vie contraires à l’enseignement moral de l’Église catholique. Ils recommandent plutôt de prier uniquement pour les personnes engagées dans de telles relations, afin d’invoquer l’aide de Dieu pour discerner sa volonté à l’égard de chacune d’entre elles.
“Les évêques néerlandais ne souhaitent pas priver qui que ce soit du soutien et de la puissance de Dieu”.
“Il est possible de faire une prière au sujet de croyants individuels qui vivent dans une relation irrégulière”.
“Ce que l’on demande dans la prière et la manière dont on prie sont importants. Pour une personne vivant une relation irrégulière ou homosexuelle, le ministre ordonné peut dire une simple prière en dehors du contexte d’une célébration de mariage ou d’une célébration de prière.
“Dans cette prière, on peut demander à Dieu force et assistance, en invoquant son Esprit, afin que la personne comprenne la volonté de Dieu pour sa vie et puisse continuer à grandir”.
“Cela montre clairement dans les mots choisis qu’il ne s’agit pas d’une bénédiction ou d’une confirmation d’une relation irrégulière et cela évite également toute confusion avec un mariage qui, selon l’Église catholique, ne peut être conclu qu’entre un homme et une femme.
“De cette manière, la prière peut donner la force de se rapprocher de Dieu et de vivre en accord avec ses desseins pour la création de l’homme et de la femme et du mariage”.
Mgr Rob Mutsaerts a déclaré que Fiducia Supplicans est “avant tout un document lâche”.
“Il ne s’agit pas d’une expansion de la foi : “Il ne s’agit pas d’un élargissement de la signification des bénédictions, mais d’une modification délibérée de ce qui est un péché.
Il a ajouté que le document “explique les ‘bénédictions’ d’une manière telle qu’elles n’ont plus de signification claire”.
“Donnez un nouveau sens au mot ‘bénédiction’ et vous pourrez en faire n’importe quoi. Le mot magique que l’on sort facilement est ‘pastoral’. Une bénédiction formelle n’est pas autorisée, dit la déclaration, mais une bénédiction spontanée l’est. C’est ce qu’on appelle ‘pastoral’.
“Combien de fois le mot ‘pastoral’ est-il utilisé pour mettre de côté le Magistère, pour opposer la doctrine et la vie, et ensuite pour approuver une vie qui est en désaccord avec la doctrine. La pastorale n’est plus une pastorale de l’âme, elle est devenue sans âme. La doctrine est mise de côté”.
Les évêques néerlandais suivent l’ensemble des dirigeants catholiques d’Afrique qui ont rejeté massivement la bénédiction des unions homosexuelles. Outre les conférences épiscopales africaines et les évêques néerlandais, les conférences épiscopales de Hongrie, de Pologne et du Kazakhstan ont rejeté le document. De même que des évêques du Pérou, de l’Uruguay, du Brésil et de la Suisse.
Jusqu’à présent, le document a été accepté sans critique par les évêques d’Irlande, de Hong Kong, d’Inde, du Portugal, d’Allemagne, de Croatie, de Belgique et d’Autriche. Le cardinal Mauro Gambetti a déclaré au journal italien Il Messaggero que les couples de même sexe pourront recevoir la bénédiction dans la basilique Saint-Pierre, à Rome.
Aux États-Unis, le document a été salué par les évêques, même si, dans quelques cas particuliers, il suscite une forte opposition. En Amérique, au Royaume-Uni et en Australie, ce sont surtout les prêtres qui s’opposent au document, la Confraternité du clergé catholique de chaque pays rejetant explicitement ses dispositions. En Espagne et en Amérique latine, des prêtres ont lancé une pétition demandant au pape d’annuler la Fiducia Supplicans, ce qui a incité le cardinal José Cobo de Madrid à menacer de mesures disciplinaires tout membre du clergé qui la signerait.