Lue dans Daoudal Hebdo cette opposition d'un musulman,
Benabdellah Soufari, ancien
président du conseil régional du culte
musulman (CRCM) d’Alsace, à la
construction de la nouvelle Grande Mosquée
de Mulhouse. Représentant de l’Algérie, il a été évincé du
CRCM par les représentants du
Maroc. Et la nouvelle mosquée est un
projet de l'UOIF, soutenue par le
Qatar. Il lève un voile de la lutte d'influence entre musulmans :
"Le gigantisme inutile de cette
mosquée-cathédrale (4500 m2, sauna, commerces,
boucheries, écoles, parkings
payants etc.) – comme son coût exorbitant :
neuf millions d’euros (9000000 € !) – interpelle.
Surtout lorsqu’on sait que ce nouvel
édifice ne correspond en rien aux besoins
réels des Mulhousiens de confession musulmane.
Mulhouse compte déjà 5 grandes
mosquées. La ville aurait peut-être encore
besoin de deux ou trois petites ou moyennes
mosquées de proximité, des mosquées de
quartiers, dont le coût de construction ne dépasserait
pas chacune le million d’euro.
La réelle prise en compte des intérêts
des musulmans de Mulhouse voudrait que
ce soit donc plusieurs petites mosquées qui
soient érigées et non une immense mosquée
en total décalage avec la réalité du terrain.
Mais il semblerait que l’intérêt des Mulhousiens
ne soit pas la priorité des protagonistes
en charge du dossier, puisqu’il est à déplorer
:
- la mauvaise gestion financière du projet :
le prévisionnel est passé du simple au
double,- le mélange des genres : lieu de culte, business
et politique ne font jamais vraiment
bon ménage. Or, c’est précisément le cas
de cette mosquée. La mairie a vendu un
terrain d’une valeur de 240 000 €! à
l’association, tout en lui attribuant une
subvention du même montant pour ses futures
activités culturelles.- le don déguisé de la ville de Mulhouse :
la mairie a vendu un terrain d’une valeur
de 240 000€ ! à l’association mulhousienne
AMAL (association des musulmans
d’Alsace), porteuse du projet et affiliée
à l’Union des organisations islamiques
de France (UOIF). La mairie a en
outre décidé par la même occasion
d’attribuer une subvention du même
montant pour les futures activités culturelles
de cette association. Cela sans aucune
concertation avec les autres associations
musulmanes de la ville, ni même
avec la société civile qui a son mot à dire
vu que l’argent qui a été donné provient
en partie des impôts et taxes que chaque
contribuable mulhousien verse.Plusieurs questions se posent :
- Pourquoi l’association « Amal » cache
aux donateurs français ainsi qu’à la ville
de Mulhouse le don d’un million d’euros
du Qatar reçu voilà quelques mois? Pourquoi
ne trouve-t-on aucune référence de
cet important financement sur leur site Internet
mosquethon.org, dont l’objet est
précisément d’indiquer les montants des
dons perçus et de permettre à chacun de
suivre la collecte ?- Pourquoi la ville a-t-elle fait de l’UOIF
un propriétaire privé ? Que se cache-t-il
derrière cette manoeuvre ?
Un bail emphytéotique liant la ville de
Mulhouse et l’association Amal aurait dû
s’imposer comme il s’était imposé pour le
projet de la mosquée Koba de Mulhouse-Bourtzwiller, afin de poser des garde-fous
quant à l’utilisation partisane et proprement
commerciale de ce lieu privé.
La réponse coule de source: en échange
d’un soutien électoraliste et de l’obtention
d’une future tribune politique au sein même
de cette future « mosquée-cathédrale », la
ville de Mulhouse a accepté de faire de cette
mosquée une propriété privée de l’UOIF,
qui pourra influer sur les votes de ses grands
électeurs lors des élections du Conseil Régional
du Culte Musulman d’Alsace.
D’ailleurs, si la surface de cette mosquée est
si grande, ce n’est certainement pas pour répondre
à un besoin des musulmans mulhousiens,
mais plutôt pour dégager un nombre
plus important de grands électeurs qui pèseront
de tout leur poids au niveau du
CRCM Alsace, vu que le système électoral
de ce dernier est indexé sur les surfaces des
lieux de culte.
Yves Daoudal souligne :
"On remarquera spécialement cette
dernière indication. Si tant d’associations
musulmanes tiennent à construire des
grandes mosquées, c’est assurément
pour installer l’islam de façon bien visible
dans le paysage français, mais c’est
aussi pour tenter d’assurer à la fédération
dont elles font partie d’obtenir la majorité
au Conseil français du culte musulman,
puisque selon l’idée géniale de Nicolas
Sarkozy, c’est le nombre de mètres
carrés des mosquées qui détermine
le nombre des grands électeurs.