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Culture de mort : Avortement

La contraception provoque des perturbations qui exigent un suivi médical

Mercredi, les sénateurs se sont penchés sur la proposition de loi concernant la réforme de l'hôpital. M. Alain Milon, rapporteur UMP, rejette un amendement déposé par la sénatrice centrise Muguette Dini, visant à supprimer le renvoi au médecin traitant pour la surveillance et le suivi biologique, lorsque les sages-femmes prescrivent des contraceptifs :

M "La loi HPST a habilité les sages-femmes à prescrire les contraceptifs locaux et hormonaux, mais elle a encadré cette compétence en ajoutant que la surveillance et le suivi biologique sont assurés par le médecin traitant. Le présent amendement tend à supprimer le rôle que la loi accorde au médecin traitant, ce qui peut être préjudiciable à l'état de santé de certaines femmes. En effet, il peut arriver que la prise d'un contraceptif ait des effets indésirables que seul un médecin peut suivre et traiter. Supprimer cette surveillance comporte donc un risque indéniable. C'est pourquoi la commission souhaite le retrait de cet amendement ; à défaut, elle y sera défavorable. […] Le suivi d'une prescription de contraceptif, c'est le suivi d'une prescription d'hormones. Or la prise d'hormones peut entraîner des perturbations, ne serait-ce qu'au niveau sanguin. C'est pourquoi les textes prévoient, mais chacun prend ses responsabilités, qu'une prise de sang doit être faite au moins une fois par an afin de révéler d'éventuels désordres.

Mme Muguette Dini. Mes chers collègues, si j'insiste, c'est parce que je pense à ces femmes, en particulier à ces jeunes filles, qui souhaitent bénéficier d'une contraception. Et lorsqu'on vit dans ce que l'on appelle un désert médical, il n'est pas toujours facile de trouver un médecin, d'autant qu'elles hésitent souvent à s'adresser à un médecin homme. Or, les sages-femmes sont souvent, justement, des femmes et ont fréquemment l'avantage de la proximité. Ce que je veux, c'est rendre service, éviter – on en parle beaucoup actuellement – les grossesses de très jeunes filles qui se terminent par des catastrophes. […]

Xavier Bertrand, ministre. Dès lors que cet amendement ne change pas la répartition des rôles, qu'il n'empêche pas les médecins d'intervenir, mais donne simplement l'espace nécessaire aux sages-femmes pour qu'elles accomplissent leurs missions, j'y suis favorable. […]

B M. Gilbert Barbier. [RDSE] M. le rapporteur a souligné un problème très important : si les sages-femmes ont été formées pour assurer le suivi d'une grossesse, la prescription d'une pilule contraceptive constitue un acte médical majeur. Or il ne me semble pas que, dans le cadre de leurs études, toutes les pathologies susceptibles de résulter d'une contraception orale soient abordées. Nous le savons aujourd'hui, chez une femme sous pilule, il faut surveiller attentivement l'apparition de certains troubles thyroïdiens. […] La contraception concerne la femme dans toutes ses composantes. Pour travailler actuellement sur les perturbateurs endocriniens, je peux vous le dire que beaucoup de choses sont difficiles à saisir. Aussi, je ne comprends pas que M. le ministre soutienne une telle disposition. En effet, elle va à l'encontre de la santé publique.

Madame Dini, je ne suis pas convaincu qu'autoriser les sages-femmes à prescrire des contraceptifs permettrait une diminution du nombre des IVG. D'autant plus que, Mme Goulet vient de le rappeler, cette prescription pourrait s'adresser à des mineures. Vous souhaitez qu'une sage-femme puisse prescrire la pilule à des jeunes filles mineures sans avoir recours à l'avis du médecin. Ces propos sont désarmants. Je ne peux que m'opposer à cette disposition. Des actions doivent certes être menées afin d'éviter les interruptions volontaires de grossesse, mais je ne crois pas que la disposition prévue dans cet amendement en soit une. […]

M. André Trillard. Je ferai deux observations. En premier lieu, la contraception n'est ni un acte banal ni un acte sécurisé. Il suffit pour s'en convaincre de considérer les difficultés parfois épiques que doivent surmonter les jeunes femmes âgées de 25 à 35 ans pour avoir des enfants après avoir suivi une contraception orale. En second lieu, d'une manière générale, dans les professions médicales, mieux on est formé, plus on prend conscience des risques inhérents à une prescription. La prescription d'œstrogènes dans les années soixante-dix ne fut pas un acte banal et il a des conséquences encore aujourd'hui sur la vie de certaines familles. La prescription de certaines substances larga manu par des professionnels qui ne sont pas au cœur de la problématique présente un risque. Je respecte les sages-femmes, qui jouent un rôle très important, mais, force est de le constater, quelques-unes d'entre elles n'ont pas le niveau requis pour déceler les problèmes qui peuvent survenir du fait de la prise d'un contraceptif. […] Je pose la question de la sécurité de la femme, du retour à sa capacité d'avoir des enfants. Forts de ce qui s'est passé avec les œstrogènes, vous feriez bien de réfléchir aux conséquences de la prise de contraceptifs oraux dès la tendre jeunesse ! […]"

Cet amendement a été rejeté par 154 voix contre 145. Camouflet pour Xavier Bertrand.

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7 commentaires

  1. La parole la plus censée que j’ai lu est celle d’André Trillard : “dans les professions médicales, mieux on est formé, plus on prend conscience des risques inhérents à une prescription”.
    Et oui “primum non nocere” est un peu oublié mais s’aquiere avec l’experience !
    Sinon je suis plutôt favorable à l’amendement car soutenir une mesure litigieuse (le renvoi au médecin) comme un moindre mal pour minimiser les effets d’une loi inique me parait extremement dangereux ; c’est toute la loi qu’il faut rejeter. Si une sage-femme a le droit de prescrire une pilule (le mieux serait bien sûr que non) je n’ai pas envie qu’elle m’oblige à suivre les effets d’un produit que je me refuse à prescrire : chacun doit assumer ses actes !
    Ne voyez vous pas la dérive possible en ce qui concerne la clause de conscience ?

  2. Bien fait pour leurs pieds.
    Bravo aux sénateurs Milon, Barbier et Trillard. On leur envoie un mot de remerciement ?
    “elles hésitent souvent à s’adresser à un médecin homme”
    laissez-moi rire !!! de la pudibonderie là où les jeunes filles sont censées se présenter comme des marie-couche-toi-là au premier venu qui n’aura qu’un poil au menton ?
    Quant aux sage-femmes “de ville”, je constate que le réseau est bien moins dense que pour les généralistes. Logique, elles ne s’occupent que de la population féminine, en âge de procréer et justement en train de procréer…

  3. 154 voix : les 153 poissons tirés du filet du pêcheur + I.C.T.U.S…… Et nous sommes vendredi !
    Francs-Maçons, vous devez ré-apprendre à composer avec le poisson età abandonner toute autre viande saignée dans un rit non conforme à ce qui est voulu par votre Créateur..

  4. Bien vu, JCM !!! Il faut voir si l’objection de conscience peut être étendue.
    Mais bon, c’est un premier pas…
    Comme tout est incohérent, chez ceux de la culture de mort, la dégringolade de leur idéologie se fait de manière… incohérente. Logique, non ?

  5. Professeur de collège j’ai assisté ce matin à la conférence d’un intervenant sur la drogue. Il mettait en garde les jeunes contre ceux qui veulent leur apprendre à agir dans le dos de leurs parents et qui leur veulent du mal…
    Et en matière de contraception cela deviendrait un bien ?

  6. Nous avons un sénateur dont le prénom est Muguette ?

  7. Je n’ai pas bien compris ce que veut dire Jejumeau, en tout cas, en ce qui concerne les poissons, les résidus d’hormones dans les rivières les transforment en poissonnes. D’où: A nous les écolos !

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