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Religions : L'Islam

La conversion d’un Touareg

La conversion d’un Touareg

À l’occasion de la publication de son rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde, l’Aide à l’Église en détresse a convié Moussa Diabate à raconter sa conversion en France.

Moussa Diabate vit aujourd’hui au Brésil, où il s’occupe notamment de l’accueil des réfugiés.

Issue d’une grande famille touareg, des Berbères qui pratiquent un islam sunnite rigoriste, Moussa raconte :

« De 3 à 6 ans, j’ai mémorisé le Coran. Puis, jusqu’à 11 ans, je suis passé à l’interprétation. Enfin, de 11 à 15 ans, je suis arrivé à l’application du Coran. Je suis devenu disciple, quelqu’un qui ne vit pas pour lui-même mais pour sa religion, jusqu’à même donner sa vie. » « À l’époque, je savais que deux choses me permettraient d’atteindre le salut : aller au djihad, ou bien trouver un kafir, un ennemi de Dieu, et le tuer. »

En 1994, alors à l’école à Bamako, il apprend qu’un jeune de son âge s’est converti au christianisme. Il part armé retrouver le jeune homme. En arrivant, ce dernier lui lance :

« Je sais pourquoi tu es là. Je sais que tu viens pour me tuer. Mais avant, je veux te donner un message. »

Moussa est boulevrsé :

« Il m’a dit que Jésus m’aimait. Cette parole, “Jésus t’aime”, m’a bouleversé ».

« Je n’ai jamais vu quelqu’un rester aussi ferme, même devant la mort. J’avais l’impression qu’en lui disant qu’il allait mourir, je lui faisais du bien. »

Les jours suivant, un de ses oncles habitant la capitale observe un changement dans son attitude. Se sentant en confiance, Moussa lui raconte tout. Mais la réaction de l’oncle est immédiate. « Si tu as renié ta foi, mieux vaut que tu partes, sinon tu mourras ». Lorsque Moussa retrouve les siens, l’accueil est glacial.

« Ils voulaient savoir le nom de celui qui m’avait parlé de Jésus. Puis ils m’ont demandé combien l’Église m’avait donné pour que je me convertisse. Ils pensaient alors que le Vatican envoyait de l’argent à des musulmans pour les convertir. Ils étaient prêts à vendre un chameau pour rembourser le Vatican ! »

Puis on lui lance un ultimatum : revenir à l’islam avant vendredi, sinon il sera tué. Un cousin décide de le libérer. Le consulat lui fabrique un passeport avec un nouveau nom.

« On a enlevé Mohamed pour mettre Moussa, qui signifie Moïse, l’enfant abandonné sauvé des eaux. On a aussi choisi Diabate qui, en malien, signifie “messager de paix”. »

Moussa passe trois années dans une famille en Suisse. À 19 ans, baptisé, il revient au Mali et entre dans la fonction publique. Fidèle à la tradition de donner son premier salaire à la mère, il lui envoie une carte avec de l’argent. En guise de réponse : une lettre dans laquelle il retrouve son argent et un mot expliquant qu’il n’existe plus depuis sa conversion.

En 2012, c’est le début de la guerre au Mali. Moussa trouve l’asile au Brésil.

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