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Tribune libre

La corruption selon Trump ou le retour de la loi de la jungle…

La corruption selon Trump ou le retour de la loi de la jungle…

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N’étant pas à une déclaration fracassante près, et disons le à une moralité près, le tout nouveau shériff américain accélère le rythme de ces réformes disruptives, pour reprendre un terme à la mode, avec en toile de fond son fameux slogan publicitaire MAGA auquel il ne manque plus que la lettre “F” pour nous rappeler combien la présence à ses côtés de ses milliardaires à la Tony Stark illustre la main mise des intérêts privés sur l’ensemble de la politique américaine.

Car il s’agit bien de cela : le hold-up pur et simple de milliardaires ayant décidés ni plus ni moins de prendre à leur compte la destinée de ce pays aujourd’hui à la dérive et asseoir leur hégémonie à la face du monde.

Accepterions nous, en France, un tel état de fait ? Accepterions nous, sans sourciller, nous patriotes, souverainistes, d’envisager pour notre pays une telle confusion, un tel amalgame entre les intérêts privés et le Bien Commun ? Pas le moins du monde.

Pire. Accepterions nous de voir édicter un ensemble de règles, de décisions contribuant à développer le plus légalement du monde (mais le plus illégitimement aussi) une corruption autorisant toutes les dérives mafieuses. Nous savions depuis la seconde guerre mondiale et l’aide apportée par Lucky Luciano dans le cadre du débarquement de Sicile d’une collusion entre le pouvoir politique et la mafia, nous avions pu mesurer la puissance de cette même mafia dans l’élection du Président Kennedy (et aussi dans son assassinat…), nous avions pu constater l’avènement d’une nouvelle forme de criminalité en col blanc, cette criminalité passée sur les bancs d’Harvard ou Stanford.

Trump, encore agent immobilier, n’avait il pas eu maille à partir avec des affaires de corruption ? Quoi de plus normal, nous sommes au pays du dollar roi, du dollar gangrénant toute forme de morale. J’ai raison car je suis riche. J’ai le pouvoir car je suis riche.

Voilà maintenant qu’en un claquement de doigt, le super-président de la super-puissance super-endettée vient d’annoncer la suspension d’une loi anticorruption promulguée en 1977. Pas n’importe quelle loi.

Celle-là interdisait la moindre tentative de corruption auprès des fonctionnaires, faute de quoi les amendes pouvaient être lourdes, très lourdes. Elles touchaient les entreprises étrangères aux US mais aussi les entreprises US à l’étranger. Afin de complaire à ses amis fortunés, Donald les autorise désormais à passer outre. Bienvenu aux pots-de-vin en tout genre, dessous-de-table grossiers, pourliches, bakchich et autres gracieusetés…

Ainsi, une entreprise américaine s’implantant en France ne sera pas répréhensible aux yeux de l’Oncle Sam si elle soudoie des fonctionnaires pour gagner un marché. Ce serait même plutôt conseillé.

C’est que, voyez vous, Donald, il a des idées. Simples mais ce sont tout de même des idées. L’efficacité est là et c’est ce qui compte. Quant à la moralité, on repassera.

Et puis, c’est dans les usages de beaucoup de pays non ? A commencer par la Chine, ou encore le Qatar (n’est ce pas M. Sarkozy ?). Et que dire de tous ces lobbys à Bruxelles, imposant leurs décisions, leurs produits, leurs textes déjà préimprimés à des fonctionnaires ou des députés européens en contrepartie de quelques menues piécettes. Franchement, les Américains auraient tort de se priver.

Ca en dit long sur la guerre économique qui s’annonce. Les chevaux sont lâchés. Après les tarifs douaniers surtaxés instaurant un protectionnisme tel un mur d’enceinte (infranchissable ?) autour des frontières US, tous les coups seront permis. Je me demande comment TRACFIN va pouvoir contrôler tous les flux financiers qui ne manqueront pas de transiter sur les comptes de ces malheureux fonctionnaires français, certes traitres à leur patrie, mais dont l’appât du gain sera forcément légitimé par les fins de mois difficiles.

Certains esprits forcément grincheux et hostiles au locataire de la Maison Blanche estiment que cette mesure est contreproductive, beaucoup “appréciant que le FCFA (loi anticorruption de 1977) leur permette de refuser fermement les pots-de-vin, car la plupart des entreprises du secteur privé considèrent la corruption comme un coût improductif » selon l’ancien responsable anti-corruption Richard Nephew.

En attendant, le décor est planté. Les acteurs entrent en scène. Côté jardin, une Amérique plus remontée que jamais et qui en veut à la terre entière, côté cour des pays en ordre dispersé réfléchissant à une riposte qui tarde à venir tout de même.

Le drame peut commencer.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON

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1 commentaire

  1. Ouvrez les yeux la corruption feutrée est partout en France.
    Cooptation en politique, copinage au niveau des communes , lobbyistes, PLU en zone inondable ou favoritismes, abus des subventions qui favorisent la sur facturation

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