Dans un ouvrage assez bref (135 pages), Paul-André Maur, haut fonctionnaire à la retraite, évoque la Crise de l’Eglise ou rupture de la Tradition, et plus précisément, comme le souligne le sous-titre, l’effacement du droit canon, qui aboutit à la création d’une Eglise synodale. Cette réflexion aborde un certain nombre de sujets, comme l’imposition arbitraire de la nouvelle messe, La Révolution dit française, la dynamique des groupes, la franc-maçonnerie, les accords avec le communisme (l’accord de Metz lors du Concile, et celui, plus récent, avec la Chine). L’intérêt de ce livre, comme le souligne l’abbé Claude Barthe dans sa préface, est d’aborder l’abandon du droit canon. L’auteur évoque notamment des affaires des années 70 (abbé Coache, Mgr Lefebvre) et, plus récemment, les Dominicaines du Saint-Esprit, qui montrent un certain mépris des droits de l’accusé et du droit canonique en général.
Dans la société civile en matière pénale, l’école de la Défense Sociale Nouvelle prévaut ; le caractère expiatoire de la peine s’efface, la place de la victime s’amenuise et l’on insiste sur la réinsertion du condamné.
Dans l’Eglise un mouvement analogue fait que le droit canon tend à éliminer le droit pénal car contraire à l’esprit du temps, et le pape Paul VI donne l’exemple du mépris des procédures canoniques. […]
Actuellement ce qui frappe les observateurs au Vatican c’est le désordre institutionnel : ils soulignent l’inflation législative et la quantité anormale de lois, décrets, ordonnances, instructions, rescrits sur les matières les plus disparates, découlant de l’absolutisme monocratique du pape François. Et la confusion qui en résulte tient en particulier à la mise à l’écart du Conseil pontifical pour les textes législatifs : le chaos le plus total est la résultante de ces facteurs.
Evoquant la Commission Sauvé, l’auteur écrit :
Ce qui caractérise le scandale de la Commission Sauvé tient au mépris du droit canonique, conséquence ultime de sa place infime dans l’enseignement des séminaires ou de ce qui subsiste sous ce nom.
Faute de juridiction pénale de l’évêque, même les infractions les plus graves ont été dissimulées et fort peu ou aucunement sanctionnées.
Il est très difficile ou même impossible d’obtenir des statistiques de l’activité des officialités en matière pénale : un prêtre canoniste dans une officialité française me confirme que les causes pénales avaient pratiquement disparu des rôles jusqu’à récemment.