De Jean-Yves Le Gallou :
"Les électeurs ne croient plus au « changement » entre partis du
Système, simulant depuis 40 ans des oppositions artificielles mais
conduisant dans les faits les mêmes politiques. C’est l’épuisement d’un
cycle commencé dans les années 1980 où à chaque élection, un coup, le
vainqueur socialiste remplaçait le vaincu RPR (puis UMP), en attendant
le coup suivant, où le vainqueur RPR/UMP remplaçait le vaincu
socialiste. La scénarisation d’un jeu de rôles entre compères a cessé
d’intéresser les électeurs qui se réfugient dans l’abstention ou le vote
populiste.Epuisement du cycle de révolution sociétale de 1968
Les événements de Berkeley en Californie puis de Mai-68 ont débouché
sur une rupture avec les valeurs traditionnelles sur fond de libération,
de découverte des paradis artificiels, de dislocation de la famille.
Cinquante ans plus tard, les enfants ou petits-enfants des
soixante-huitards découvrent l’envers d’une société individualiste et
les limites d’une éducation sans transmission. La fuite en avant vers le
mariage gay et la marchandisation du corps se heurte à une opinion de
plus en plus rétive malgré un matraquage médiatique intense. […]Epuisement du cycle des Lumières né au XVIIIe siècle
Allons plus loin encore. Depuis le XVIIIe siècle la
philosophie rationaliste et utilitariste des Lumières s’est imposée.
L’arraisonnement utilitaire du monde à la technique et à l’argent n’a
cessé de s’étendre. Comme l’avait prophétisé Paul Valéry dans les années
1920 « Le temps du monde fini commence ». Ce qui débouche sur une crise
identitaire et environnementale majeure.Identité, traditions, localisme
« L’avenir n’est écrit nulle part », avait justement écrit Michel
Poniatowski. Et les forces favorables à la poursuite des tendances
dominantes sont puissantes : appareils de propagande des médias, des
communicants et des publicitaires ; appareils de manipulation, de
provocation et de coercition des Etats et singulièrement des Etats
profonds.Pourtant, signe incontestable de l’épuisement des cycles en cours,
les mouvements de contestation se multiplient et convergent par-delà
leur différence. Et c’est toujours par une coagulation de « non » que
commencent les grands mouvements historiques. Difficile de dire sur quoi
déboucheront ces phénomènes nouveaux. Mais plusieurs tendances
émergent : la préoccupation identitaire, le choix localiste, le retour
des traditions. Comme l’analyse avec finesse l’essayiste Hervé Juvin, le
temps de « La Grande Séparation » arrive."
Papon
Au petit jeu des comparaisons la situation actuelle ressemble à celle du Directoire: corruption generalisée, impuissance des gouvernements…
liszt
Il faut que la colère populaire s’exprime, marchons sur Paris !
Arthur
Le temps d’Henri V? Il serait temps que la France redevienne fille ainée de l’Eglise…
Clovis
La citation : “le temps du monde fini commence” est-elle de Paul Valéry ou de Pierre Dac?
amiral
Qu’on le veuille ou non la terre le monde appartient a sont créateur et nous aurons beau nous croire supérieurs en touts,DIEU nous ramènera temps bien que mal sur le chemin,a nous de comprendre qu’elle direction prendre.
MagikBus
Interessant . J-Y Le Gallou est souvent cité dans Rivarol hebdo et sur le site Polémia .
Lion
Monsieur Le Gallou reste trop prisonnier de l’époque et des idéologies à l’oeuvre actuellement.
La crise actuelle dépasse de loin mai 68.
Outre le fait que La République à la sauce 1789/1793 connaît au travers de sa variante actuelle, la Vème sa nième crise, que depuis plus de 100 ans, elle n’a jamais été sauvée que par des hommes de droite (voir Adolphe Thiers, premier président de la IIIème république :“La République sera conservatrice ou ne sera pas !” ; voir de Gaulle, ses plus proches collaborateurs pendant la guerre (lire à ce sujet Qui étaient les premiers résistants ? d’Alain Griotteray) et aussi en 1958); que pour reprendre la comparaison d’Yvan Rioufol, l’aveuglement en matière économique et fiscal de l’actuel président de la république rappel l’aveuglement stratégique, militaire des état-majors français au début de la Grande Guerre mais aussi et surtout dans les années 20 et 30 face à la montée des périls (que dénonça inlassablement, en creux, au travers de ses notes, études et ouvrages, le futur Général de Gaulle);
La République traverse le même processus de désenchantement que la Monarchie avant 1789.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets…
La seule question est de savoir, en cet AN I de la décadence française, mariage homo oblige, s’il faudra attendre l’arrivée des nouveaux “barbares” pour nous reciviliser ou si nous seront capables de faire abroger cette loi inique.
Exupéry
Et cette “grande séparation” a comme un parfum d’Armageddon !