Mgr Schneider répond aux questions de Jean-Pierre Maugendre à propos de son livre Credo, compendium de la foi catholique :
Pourquoi publier, en 2024, un Credo, compendium de la foi catholique sous forme de 2500 questions et réponses ?
Ce n’est pas moi qui ai été à l’initiative de la publication, à notre époque, d’un catéchisme ou Compendium de la foi catholique. J’ai simplement répondu à la demande d’un père de famille nombreuse. J’ai accédé à cette demande et l’ai vue comme un signe de la Divine Providence pour aider, avant tout, les familles catholiques et la jeunesse dans la détresse, en raison de la grande confusion doctrinale et morale contemporaine.
Qu’apporte ce catéchisme par rapport au catéchisme de saint Pie X ou à celui de l’Église catholique ?
Le nouveau Catéchisme de l’Église catholique a été publié il y a plus de trente ans et le Catéchisme de saint Pie X il y a plus de cent ans. Le nouveau Catéchisme de l’Église catholique est rédigé sous la forme d’un traité théologique et, par endroits, dans une sorte de style académique. Entre-temps, plusieurs nouveaux thèmes d’actualité sont apparus qui ne sont pas pris en compte dans ce nouveau Catéchisme de l’Église catholique, comme l’idéologie du genre, le transhumanisme, le culte rénové d’anciennes divinités païennes, comme celui de la Pachamama, etc. Certains thèmes sont également absents du catéchisme évoqué, comme la franc-maçonnerie, le phénomène du pentecôtisme et des sectes, etc. En outre, le nouveau Catéchisme de l’Église catholique contient certaines formulations doctrinales ambiguës qui devraient être clarifiées à la lumière de la Tradition pérenne de l’Église. Il fallait également mentionner que les papes peuvent faire des déclarations ambiguës et erronées en dehors de leurs déclarations doctrinales définitives et en dehors des décisions ex-cathedra, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire et comme c’est également, et malheureusement, le cas dans certaines déclarations et actes du pape François. Il convient également de mentionner le problème de la réforme du rite de la messe, qui contient certains éléments d’ambiguïté doctrinale au sujet du caractère sacrificiel de la messe.
Quel plan avez-vous adopté ?
Le plan est celui, traditionnel, que l’on retrouve dans la plupart des catéchismes catholiques. Le livre Credo comporte trois parties : premièrement « Comment croyons-nous ? » (lex credendi), ensuite « Comment vivons-nous ? » (lex vivendi) et enfin « Comment prions-nous ? » (lex orandi). À la fin du livre se trouvent quelques illustrations légendées représentant l’autel catholique traditionnel et les vêtements liturgiques sacerdotaux traditionnels. En outre, on trouve, en conclusion, un petit recueil des prières les plus importantes.
Dans quelles langues ce catéchisme a-t-il déjà été publié et quel a été l’accueil du public ?
Jusqu’à présent, le catéchisme Credo a été publié en anglais et en français. Il sera publié au cours de l’année 2024 en espagnol, portugais et italien. Les traductions en allemand, polonais, hongrois et russe ont déjà commencé.
Quelles ont été les réactions des autorités de l’Église à cette publication ?
Des évêques, individuellement, m’ont exprimé, en privé, leur approbation et leur joie en raison de la publication de ce catéchisme.
Aviez-vous rencontré Mgr Huonder, évêque émérite de Coire, récemment décédé et dont une partie des préoccupations rejoignaient certainement les vôtres ?
J’ai eu l’occasion de rencontrer personnellement Mgr Huonder il y a quelques années lorsqu’il m’a réservé une hospitalité très fraternelle dans sa résidence épiscopale de Coire. Il a participé à la sainte messe que j’ai célébrée tôt le matin dans sa chapelle privée selon le rite traditionnel, et au préalable il m’a aidé, à la sacristie, à revêtir les vêtements liturgiques. L’accueil chaleureux et fraternel que m’a réservé Mgr Huonder à sa résidence épiscopale de Coire reste pour moi un agréable et inoubliable souvenir. Il m’a donné l’impression d’un homme de Dieu, humble et spirituel, un véritable évêque catholique. Plus tard, je l’ai rencontré brièvement à deux reprises dans d’autres endroits.
Voyez-vous des signes de renouveau dans l’Église ?
Il existe d’incontestables signes de renouveau dans l’Église, et en particulier l’amour débordant et surnaturellement inspiré de nombreux jeunes et de familles pour la foi catholique traditionnelle, claire et sans ambiguïté. L’ensemble lié à un fort attachement à la liturgie traditionnelle de la sainte messe, malgré les récentes tentatives de la part du Saint-Siège et de certains évêques d’empêcher la célébration de cette liturgie traditionnelle. La foi et la liturgie traditionnelles exercent sur les âmes une attraction opérée par Dieu et que la bureaucratie ecclésiastique actuelle, hostile à la tradition pérenne de l’Église, ne pourra pas arrêter. La tradition est l’essence de l’Église et donc aussi son espérance, même dans la crise actuelle.
Quels conseils donneriez-vous à des laïcs soucieux de transmettre une foi catholique intégrale à leurs enfants ?
Premièrement, la foi catholique traditionnelle doit être transmise dans les familles, des parents aux enfants, sous une forme très claire, simple et facilement mémorisable. Il convient également de transmettre aux enfants et à la jeunesse les exemples nombreux et passionnants de la vie des saints, et en particulier des martyrs. Il serait alors utile de créer des groupes pour étudier le catéchisme et l’apologétique catholique. Les pèlerinages communs des jeunes et des familles, où la foi catholique et la liturgie sont cultivées dans leur clarté et leur beauté, sont tout aussi importants et efficaces.