Du Père Danziec sur Valeurs Actuelles :
19 février 2019, Karl Lagarfeld entre dans son éternité. Très vite un communiqué tombe de l’Elysée. Emmanuel Macron salue « une icône qui a contribué à définir le style et l’élégance à la française ». Il souligne combien l’esthète de Chanel a « porté la sensibilité européenne au plus haut ». Depuis, cinq mois ont passé. Si le célèbre couturier était encore de ce monde, il est permis de s’interroger avec un brin de malice : aurait-il été tenté de souffler aux oreilles du président de la République que l’esthétisme de sa porte-parole mériterait quelques cours du soir ?
Sur twitter, Nadine Morano, elle, ne s’en est pas privée. Elle s’avoue outrée des « tenues de cirque » de Sibeth Ndiaye. Même Gala souligne, lors de la solennelle cérémonie du 14 juillet dernier aux Champs-Elysées, son « look très décontracté, avec un t-shirt à message mixé à un gilet bleu électrique et (encore) un pantalon imprimé ». Le problème de l’outrance toutefois réside moins dans ses degrés que dans sa capacité d’écho. Les réactions ne tardèrent pas : la députée européenne aurait utilisé un stéréotype de type raciste pour fustiger les tenues d’une ministre d’origine sénégalaise. Le patron des députés LaREM Gilles Le Gendre exige des excuses. Pour Christophe Castaner, Nadine Morano n’est plus républicaine. Dominique Bussereau ira de son petit coup de griffes. Facile.
La vérité pourtant invite à se situer au-delà des polémiques instantanées et des petites phrases assassines. Si l’habit ne fait pas le moine, chacun sait pourtant qu’il y contribue largement. Et je suis moi-même bien placé pour le savoir. Bien-sûr, le caractère sacerdotal dépasse infiniment les considérations vestimentaires. Un prêtre l’est autant en pyjama qu’en tenue de sport ou revêtu de son aube. Une fois ordonné, on devient ministre du Christ pour l’éternité. Il n’en reste pas moins que le bon sens, doublé d’une bonne philosophie réaliste à l’école d’Aristote, nous apprend que « rien n’est dans l’intelligence qui ne soit passé par les sens ». L’identité du prêtre se reconnait d’autant plus que l’habit ecclésiastique le manifeste. Et que son port est éclatant aux yeux de tous. Je peux en témoigner : ma soutane plante toujours un décor. Ceux qui m’entourent, aux terrasses des cafés, chez le coiffeur ou dans les rayons des supermarchés, savent qui je suis. Un prêtre. Un homme de Dieu. Ou tout au moins un homme à part. Ce qui revient presqu’au même puisqu’au final ils ne sauraient agir avec moi comme si j’étais n’importe qui.
Il est remarquable de constater qu’à l’heure où des scandales nuisent gravement au message de l’Evangile, et où l’enfouissement pourrait être pour les hommes d’église une solide tentation, les jeunes vicaires, en force, reviennent au contraire à la soutane. L’image d’Epinal du prêtre, c’est Don Camillo ou l’abbé Pierre. Ces derniers n’étaient ni en civil, ni même en clergyman. Aimer sa fonction, c’est en aimer l’uniforme. Du maillot jaune du Tour de France (dont on fête les 100 ans cette année) aux sombres tenues à l’occasion des deuils, l’habit a du sens. Il ne fait pas que couvrir ou protéger. Il suggère ou signifie. Met en valeur ou porte un message. L’élégance du vêtement a valeur de civilisation.
Disons-le tout net : le protocole n’est pas réservé aux seuls épisodes de Downton Abbey ou aux cérémonies liturgiques place Saint-Pierre. Ce qui est valable pour les domestiques de Lord Grantham ou les serviteurs de Dieu l’est autant pour le personnel de l’Etat. Avoir de la tenue, c’est d’abord avoir de la retenue. Le député de la France Insoumise François Ruffin, rappelé souvent à l’ordre pour ses tenues trop décontractées, prouve que l’étiquette s’applique encore sur les bancs de l’Assemblée Nationale, et dans une plus large mesure à l’ensemble des corps de l’Etat.
La forme se doit de servir le fond. Des spécialistes de la communication auraient été bien inspirés de le rappeler à Sibeth N’Daye. En effet, certaines tenues sont un peu au monde vestimentaire ce qu’est Tricatel au registre culinaire. On imagine mal, c’est sûr, les repas de Monsieur de Rugy concoctés par le rival de Louis de Funès dans L’Aile ou la cuisse… A moins peut-être qu’il ne s’agisse de kebabs.
France Fougère
Comme disait mon père : ” on ne s’habille pas seulement pour soi, mais pour les autres.”
2018
Quel plaidoyer raciste !!
2018
Quel plaidoyer raciste !! Ou peut-être aussi sexiste ? Qu’en pense Greta ?
Chouan85
A ce sujet, un prêtre, lors d’un sermon s’étonnait que les gens s’habillent bien pour un entretien d’embauche, un RV avec une personne importante et que pour venir à la messe ils portent des tenues plutôt décontractées, alors qu’ils ont RV avec Dieu lui même.
Il est bien dommage que l’expression “endimanché” ait été galvaudée. Nos ancêtres avaient au moins ce respect.
ROY
à ajouter à la députée de Haute Garonne CORINNE VIGNON qui va battre le record de vues sur internet ,en tant que présidente du groupe la république en marmelade , pour son explication crue sur cette réforme : un hold up
philippe paternot
la porte parole du gouvernement est dans le role fixé par le président: le remplacer dans la provocation, et elle ne s’en prive pas, comment cette dame peut elle exercer des fonctions aussi haute et avoir un langage et des tenues aussi vulgaires, si ce n’est que pour donner le change, faire parler les médias de l’inutile en esquivant les sujets importants, les deux traités de libre échange (ceta, mercosur) qui vont ruiné nos paysans, nous faire bouffer des produits aux ogm , antibiotiques et aux hormones
balaninu20
Nos prêtres aussi lors des homélies ne se gênent pas pour rappeler que nous sommes devant DIEU, donc nous femmes et hommes devons nous vêtir correctement dans l’Eglise et hors l’Eglise, cela ils nous le recommandent bien. Surtout dès que les beaux jours arrivent.