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France : Politique en France

“La France est vérolée par un socialisme aussi étouffant qu’inefficace” : l’urgence est à la diminution du poids de l’État

“La France est vérolée par un socialisme aussi étouffant qu’inefficace” : l’urgence est à la diminution du poids de l’État

De Nicolas Bay (député français au Parlement européen, Reconquête) dans le JDD à l’occasion de la fête du Travail :

Un niveau de vie en décrochage par rapport aux États-Unis ou à l’Allemagne, des finances publiques structurellement dans le rouge, un État de plus en plus défaillant ; voilà le résultat de près d’un demi-siècle de socialisme et d’étatisme. Du supposé « ultralibéralisme », la France n’a jamais mis en œuvre que les délires sociétaux. Et les véritables libertés économiques se restreignent comme peau de chagrin, le pays étant devenu un enfer fiscal et administratif.

Les causes de notre déclassement sont évidentes. La France est vérolée par un socialisme aussi étouffant qu’inefficace. Il faut payer toujours plus pour soutenir à bout de bras un État obèse, incapable de protéger sa population et dont les services publics se dégradent de jour en jour ; pour financer un assistanat toujours plus attractif ; pour gérer une immigration massive improductive, et toujours moins reconnaissante. À force d’être gouvernée par des incapables, la France est devenue un paradis pour les parasites et les délinquants, qui sont souvent les mêmes, sur le dos des travailleurs et des classes moyennes.

50 nuances de socialisme

Les gouvernements successifs, de la fausse droite à la vraie gauche, ne furent que 50 nuances de socialisme et ont eu faux sur tout. L’ouverture irréfléchie du marché européen, sans clauses miroir, nous a exposé à une concurrence internationale déloyale. En parallèle, une réglementation et une fiscalité parmi les plus oppressives du monde ont étranglé l’initiative locale, décourageant ainsi sévèrement l’investissement et la création d’emplois. Le rôle envahissant de l’État, devenu un Moloch bureaucratique et omnipotent, ne fait pas que diluer la qualité de services publics si nombreux et illisibles qu’ils se doublonnent souvent entre eux ; il asphyxie l’économie, étouffant toute forme d’innovation et de dynamisme entrepreneurial, tout en détruisant les solidarités traditionnelles, communautaires et enracinées. L’abus de pouvoir réglementaire et fiscal a également sapé le moral de bien des travailleurs et entrepreneurs, faisant du travail une angoisse, une corvée subie plutôt qu’une source de fierté, d’accomplissement personnel et d’autonomisation.

Ce sont autant les salariés que les entreprises qui sont handicapés par le poids de l’État. Étudions par exemple celui du coût prohibitif du recrutement de talents de haut niveau. En raison des différences de fiscalité et de charges, pour recruter un cadre dirigeant allemand qui perçoit un salaire brut d’environ 500 000 € par an de son pays, une startup française qui voudrait lui assurer une rémunération nette équivalente devrait débourser environ 813 732 € brut. C’est encore pire pour recruter un Américain dans la même configuration : avec le même salaire de 500 000 € brut au Texas, une entreprise française devrait payer jusqu’à 1 024 426 €.

Cette inflation salariale illustre l’inadaptation de notre système, rendant nos entreprises nettement moins compétitives sur la scène mondiale. Prenons l’autre point de vue : au Texas, pour 500 000 € brut déboursés par l’employeur la rémunération nette du salarié est d’environ 367 000 €. En Allemagne, elle est de 291 000 €. En France, de 179 000 €. Comment attirer des cerveaux et des compétences de très haut niveau ? Comment attirer — ou même conserver — les meilleurs ?

Et ce qui est vrai en haut de l’échelle des revenus l’est également pour les plus modestes : le poids exorbitant des charges salariales et patronales dissuade les employeurs de récompenser par des hausses significatives de revenu leurs salariés plus modestes, détruisant ainsi la méritocratie. Le socialisme a tué l’ascenseur social.

L’écart de capacité à lever des fonds et à attirer des investisseurs entre la France et les États-Unis accentue encore ce désavantage, entravant notre capacité à innover et à croître. Ce panorama n’est pas seulement un indicateur de la pression fiscale écrasante mais aussi de l’urgence de réformer en profondeur notre modèle économique pour libérer le potentiel entrepreneurial français.

Remettre l’État à sa place

De plus, le lien entre les libertés économiques et la protection de notre identité est profond. Dans les deux cas, il s’agit de rendre l’État à sa fonction première et essentielle : être l’émanation de la volonté d’un peuple défini et non une structure autonome. L’État, dans sa forme idéale, est régalien, concentré sur la défense, la police, la justice et la diplomatie — des piliers qui protègent et servent les intérêts de la communauté nationale et des personnes qui la composent. La fiscalité n’a pour but que d’assurer ces fonctions essentielles. En France, l’État s’est métamorphosé en une bureaucratie invasive, interventionniste, qui a dévié de ses missions fondamentales pour devenir une entité substituant ses intérêts propres à ceux du peuple et de la nation qu’il est supposé servir.

Cette conception est profondément déconnectée du peuple que l’État devrait représenter et protéger. De ce point de vue, il n’y a plus de peuple ni d’identité collective mais seulement des individus qui sont autant d’unités administratives, virtuellement interchangeables. La pensée classique et le conservatisme se sont d’ailleurs construits contre cette vision de l’homme indifférencié et son culte radical de l’individu, tout en défendant les libertés économiques. La différence réside dans le fait que, pour les libéraux-libertaires, il n’y a pas de bien commun car il n’y a pas de communauté, l’individu est seul face au marché et à l’État, tandis que le conservatisme défend les libertés, toutes les libertés, mais les subordonne au bien commun identifié à la communauté. Pour un conservateur, l’État sert la nation souveraine et protège les libertés ; pour un libéral-libertaire, l’État est l’arbitre et finalement devient le souverain des individus.

Le résultat est un État tentaculaire, qui capte la prospérité créée par le travail pour assurer sa survie et tenter de remodeler la société via une redistribution toujours plus confiscatoire, toujours plus injuste. Le combat pour l’identité du peuple et son expression culturelle enracinée est donc consubstantiel à la reprise du contrôle de l’État. Pour que ce dernier serve la communauté nationale et ses membres au lieu de se servir lui-même, pour retrouver nos libertés, notamment économiques, dévorées par le Léviathan pour son propre profit, il faut replacer l’identité au cœur de l’action politique.

N’épargnons pas pour autant ceux qui, depuis tout ce temps, vivent de l’État et l’orientent dans cette direction mortifère. Frédéric Bastiat disait déjà qu’ « il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l’humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s’occuper d’elle. » Le premier pas — et désormais l’urgence absolue pour échapper au déclassement définitif de la France — serait la diminution du poids de l’État qui étouffe, bride et paralyse l’initiative et l’activité économique. Ce serait la meilleure et la plus belle manière de célébrer le travail !

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3 commentaires

  1. Paroles, mais nous voyons les actes.
    Il a voté au parlement européen la condamnation de l’élection du Président Poutine, qui la déclare illégale.
    Ce qui est une grave faute.

  2. Citation : “l’urgence est à la diminution du poids de l’État”

    Certes mais le poids de l’Etat est intéressant quand il défend la France éternelle et profonde sinon, il faut effectivement le diminuer.

    Car si on le remplace par le poids du peuple mais que ce peuple, dans sa majorité active, médiatique et manipulée, est gauchiste, pro palestinien, islamiste, …, voire wokiste (ce qui est une contradiction notoire), qu’est-ce qu’on fait ?

    Pour diminuer le poids de l’Etat, il faut un référendum ou une révolution. La révolution, je m’en méfie (souvenons-vous de Robespierre ou de la Commune). Reste le référendum. Mais sachant que le dernier référendum a été trahi par Nicolas Sarkozy avec son traité de Lisbonne et que les Français dans leur majorité n’ont pas bronché, il y a peu d’espoir …

    Si vous avez une idée sérieuse et des propositions, il faudrait que nous les partagions.

  3. M Bay pourrait dénoncer la ” légalité ” de l’URSAF ainsi que son fonctionnement plus que douteux….
    Personnellement le recrutement d’un cadre à 500 000€/an ça ne me parle pas trop , en revanche le salaire et les avantages de ” nos” députés, je les trouve honteux pour ne pas en dire plus.

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