Lu dans Le Monde :
"La situation de la France est loin d’être rose. Son espoir de déficit budgétaire de 5,60% pour 2011 est basé sur une croissance de 2% qui semble irréaliste. Le budget 2012 s’inscrit dans une confusion dont nous devrions sortir cette semaine. La perspective d'un deficit de 3% en 2013 semble d'autant plus optimiste qu'elle devra etre executée apres les élections présidentielles. Comme l’endettement de la France a augmenté de près de 50% depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, la question des taux d’intérêt est cruciale.
Or la France a vu sa prime de risque (CDS) augmenter récemment. Elle est maintenant le triple celle des Etats-Unis et du double de l’Allemagne. La France est le pays AAA dont les taux sont les plus élevés. La France est aussi un des pays AAA les plus endettés. Elle gagne sur l’apparence mais est de moins en moins bien positionnée sur ce qui compte vraiment : le cout de sa dette de 1.600 milliards d’euros.
La notation de la France est dès lors précaire et pourrait continuer a évoluer sur la pente glissante qui l’a caractérisée dans les dernières semaines. La confiance ne se décrète pas, elle se mérite. Aujourd’hui, elle est ébranlée : les investisseurs requièrent des rendements qui semblent anticiper une baisse de la note du pays. Une notation AAA ne vaut son pesant d’or que si les réalités financières correspondantes sont solides. Est-ce le cas de la France? La question mérite d'être posée."