Les conditions pour que la France autorise la livraison du premier navire Mistral à la Russie "ne sont pas à ce jour réunies", a déclaré l'Elysée aujourd'hui à l'issue d'un Conseil de défense. Cette remise en cause d'un contrat déjà signé met en cause la crédibilité de la France sur la scène internationale :
"«Ce qui est en jeu, c'est la crédibilité de la signature de l'Etat». En privé, le patron de l'une des grandes entreprises françaises de l'armement ne cache pas son inquiétude sur l'affaire du Mistral, ce contrat de vente de deux bâtiments de guerre à la Russie. «En cas d'annulation par Paris, nos grands clients se sentiront à la merci d'une décision politique unilatérale de la France» explique-t-il en substance. Tous les regards se tournent vers l'Inde, avec laquelle la France négocie la vente de 126 Rafale, qui serait le premier succès à l'exportation de l'avion de combat de Dassault Aviation. Le sujet embarrasse les milieux officiels où l'on reconnaît du bout des lèvres qu'un refus de livrer les Mistral aurait «un coût, d'abord avec l'Inde». D'autres voix font remarquer que dans les monarchies arabes du Golfe aussi, nos perspectives d'exportation pourraient être pénalisées."
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